Famille et entourage

Quel rôle pour le First Gentleman ?

  • Par: Philippe Paquet

Si Hillary est élue, que fera Bill Clinton ? Son expérience sera précieuse. Au point d’en faire un Président bis ?

Aussitôt connue la candidature d’Hillary Clinton à la présidentielle, les caricaturistes américains s’en donnèrent à cœur joie, épinglant avant tout l’ambiguïté de voir un ancien Président retourner à la Maison-Blanche en qualité de prince consort. Un cartoon montra ainsi un Bill Clinton plein d’entrain, à qui une voix off rappelait qu’il y avait un Président, et non deux. "Oh ! Je lui demanderai tout de même parfois son avis", répliquait Bill Clinton, en se référant à Hillary, qu’on voyait à l’arrière-plan.

Le trait est bien sûr forcé : Hillary Clinton n’est pas femme à se laisser si aisément dominer, fût-ce par quelqu’un de l’envergure de son mari. Il n’empêche que, dans ce couple si politiquement fusionnel, il ne sera pas facile pour elle de tenir à distance un ancien Président qui a derrière lui huit années d’expérience à la tête du pays et qui, surtout, reste très populaire (la fascination pour Bill Clinton ou la nostalgie de sa présidence sont quelquefois les seules motivations de celles et ceux qui disent vouloir voter pour Hillary). Un ancien Président qui demeure surtout très actif, est toujours régulièrement présent dans les médias et se dit plus attaché que jamais à la vie politique, ce qu’atteste le plaisir qu’il prend à faire campagne pour les candidats démocrates, et pour sa femme…

Hillary a d’emblée annoncé qu’elle réserverait un rôle dans son gouvernement à son mari si elle était élue (juste retour des choses puisqu’il lui confia des missions quand elle était la First Lady). On imagine qu’il ne sera pas limité à celui d’un First Gentleman - son titre officiel - préoccupé de la décoration de la Maison-Blanche et du plan de table lors des banquets officiels, ou voué à faire bonne figure au côté de son épouse durant ses déplacements à l’étranger.


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Un fin négociateur au gros carnet d’adresses

Bill Clinton pourrait sans aucun doute s’investir dans la diplomatie des Etats-Unis, par exemple pour mener des négociations délicates (de la Bosnie à l’Ulster, il s’est taillé une solide réputation en la matière) - mais au risque de faire de l’ombre au Vice-Président à qui il incombe aussi de représenter le chef de l’exécutif à l’extérieur. Grâce à la Fondation Clinton (dont il a déjà pris ses distances, tout comme Hillary et leur fille Chelsea, pour éviter les conflits d’intérêts), l’ancien Président a, par ailleurs, gardé ou noué de précieux contacts au plus haut niveau sur la scène internationale.

Les programmes de la Fondation, axés sur le progrès social et économique dans les pays du tiers-monde, ont aussi renforcé l’aptitude de Bill Clinton à défendre les grands enjeux de la planète : le climat, l’environnement, le développement durable, la pauvreté, les maladies endémiques sont autant de terrains sur lesquels le "First Gentleman" pourrait mettre à profit son aura pour secouer les consciences et provoquer des avancées.

A l’intérieur des frontières, Bill Clinton peut également trouver du grain à moudre. Celui qui présida à une période de prospérité, même si les circonstances le favorisèrent à l’époque, peut être la personne tout indiquée pour contribuer à relancer l’économie. Et un demi-siècle après le vote des lois sur les droits civiques, celui qu’on surnomma le "premier Président noir" en raison de son empathie avec les Afro-Américains, peut être pareillement tout désigné pour calmer les tensions raciales et dégager des solutions à long terme.


La famille de Hillary Clinton

  • Par: Philippe Paquet