Grande-Bretagne

Londres et Washington, amis pour la vie

  • Par: Tristan de Bourbon

Le Brexit pourrait affecter les liens économiques, pas l’entente diplomatique et militaire entre les deux pays.
Les candidats fustigent toujours Pékin. Avec qui le Président devra s’entendre…

Au beau milieu de la campagne du référendum, le président américain Barack Obama avait prévenu que les Etats-Unis préféraient un maintien de leur partenaire britannique au sein de l’Union européenne. Le Brexit ne bouleversera pourtant pas radicalement la relation entre Londres et Washington. Le seul réel motif d’inquiétude concerne les relations économiques. Malgré leur partage de la langue anglaise, les entreprises américaines pourraient être tentées de considérer leurs investissements futurs dans des pays de l’UE plutôt qu’au Royaume-Uni, dans le cas où Londres ne décrocherait pas un accès avantageux au marché unique.

C’est sans doute la raison pour laquelle les dirigeants des deux pays avaient voulu rassurer tout le monde sur le sujet lors du G20 organisé le mois dernier dans la ville chinoise de Hangzhou. La Première ministre britannique Theresa May avait insisté sur le fait que son pays "avait toujours été un important partenaire des Etats-Unis et cela restera le cas. Nous avons une relation économique florissante". Barack Obama avait, de son côté, rejeté l’idée qu’un accord de libre-échange entre les deux pays puisse voir le jour rapidement. Il avait pourtant rappelé que "nous avons beaucoup d’investissements au Royaume-Uni et cela ne va pas s’arrêter. Nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour nous assurer que les conséquences du Brexit n’entameront pas notre très forte et robuste relation économique".

Le ciment de l’Otan

Le silence autour de la question diplomatique semble confirmer que le Brexit ne changera rien à leur relation historique. Le comportement des deux alliés depuis le vote du 23 juin pointe dans cette direction. Mi-juillet, lors du salon aérien de Farnborough, le gouvernement britannique a signé l’achat de huit avions de patrouille maritime P-8 Poseidon et un nouveau contrat de partenariat avec la firme Boeing. Il a également annoncé un programme de recherche et développement avec l’industrie américaine, d’un montant de 405 millions d’euros.

Surtout, Theresa May a confirmé, quelques jours après avoir été nommée Première ministre, le maintien et le développement du programme nucléaire Trident pour 45 milliards d’euros. La mesure est symboliquement forte. Les Etats-Unis ont incontestablement besoin de maintenir leur coopération bilatérale dans le domaine du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Surtout, ils doivent préserver le soutien militaire britannique au sein de l’Otan pour mener à bien leurs opérations européennes. Principalement à l’heure où les tensions avec la Russie deviennent vraiment inquiétantes.


  • Par: Tristan de Bourbon