Syrie

Cacophonie sur Daech et Assad

  • Par: Christophe Lamfalussy

Donald Trump est contredit par son candidat vice-président, qui rejoint sur un point Hillary Clinton : une "safe zone".

B arack Obama sera rappelé comme le président américain qui a fait tomber Oussama Ben Laden, dix ans après les attentats du 11 septembre. Mais que retiendra-t-on de lui à propos de la guerre en Syrie ?

Les deux candidats à sa succession à la Maison-Blanche sont peu loquaces, voire contradictoires, sur cet enjeu international majeur, où les Etats-Unis se frottent directement à la Russie.

Donald Trump a un "plan secret" pour en finir avec Daech, un plan qu'il ne divulguera pas. Le candidat républicain trouve Bachar al-Assad "mauvais" mais ne demande pas son éviction du pouvoir. Il aurait préféré que les Etats-Unis restent "en dehors de la Syrie" et est favorable à ce que la Russie dispose d'une certaine marge de manœuvre pour combattre l'Etat islamique. "Poutine continue ce que nous avons commencé, il va en Syrie, il veut combattre l'EI franchement et je pense que c'est une chose formidable", a-t-il dit sur Fox News. "En termes de leadership, il a une grande dis, et notre président ne fait pas si bien."

Trump-Pence, deux plans divergents pour la Syrie

Son candidat vice-président, Mike Pence, a cependant défendu une tout autre approche lors du débat télévisé du 4 octobre, médusant une fois de plus les analystes qui cherchent à identifier la stratégie de Donald Trump. M. Pence estime que toute provocation russe doit faire l'objet d'une riposte par la "force américaine". Il ajoute que si le régime syrien continue à bombarder ses concitoyens, "l'Amérique doit être prête à utiliser la force militaire pour frapper les troupes du régime d'Assad".

C'est exactement ce à quoi a renoncé le président Obama lorsque, malgré les demandes française et britannique, il a renoncé à l'été 2013 à engager les avions américains dans des frappes punitives après une attaque chimique dans la banlieue de Damas. Obama estimait à l'époque qu'il n'aurait pas le soutien du Conseil de sécurité de l'Onu, du Congrès et de l'opinion publique.

Mike Pence s'est aussi prononcé pour établir une "safe zone" en Syrie pour permettre aux habitants d'une ville comme Alep de se mettre à couvert sous protection internationale. Il rejoint sur ce point Hillary Clinton qui plaide également pour une zone de sécurité. Mais les détails de cette opération terrestre ou aérienne - prônée depuis longtemps par la Turquie - restent vagues. Les Russes sont depuis septembre 2015 maîtres du ciel syrien. Ils ont installé récemment des missiles antiaériens S-300 et S-400 sur leurs bases de Tartous et de Hmeimim en Syrie, "dont la portée permet d'atteindre n'importe quel objet volant non identifié", a précisé le Kremlin.

La seule certitude des deux candidats est qu'il faut "anéantir" l'Etat islamique en Irak, rétablir l'intégrité territoriale de ce pays et continuer à pourchasser l'ancien Front Al-Nosra en Syrie.


  • Par: Christophe Lamfalussy