Laure Uytdenhoef

Cofondatrice et CEO de Piximate


Laure Uytdenhoef vit sa trentaine à un rythme effréné. Cofondatrice et CEO de sa propre start-up, cette jeune maman est une véritable pile électrique qui, même en congé de maternité, n’a jamais vraiment cessé ses activités à la tête de Piximate, dont le métier est la “collecte et l’analyse de données pour le retail à des fins marketing”. “Piximate n’est pas une boîte tech spécialisée, mais un outil de développement marketing”, explique Laure Uytdenhoef. L’entreprise use en fait de nouvelles technologies pour analyser les images des caméras installées chez ses clients et faire un profiling de la clientèle. “Tout est anonymisé, aucune crainte concernant la vie privée, donc. Nos outils s’intéressent aux comportements des personnes, pas aux individus. Le but est de permettre à nos clients d’adapter leur offre marketing sur base d’informations statistiques précises et personnalisées.

Comment un tel projet est-il né ? “Rien ne me prédestinait à ce job. En fait, j’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment. Et le meilleur conseil que je peux donner, c’est de bien s’entourer pour se lancer.

Laure Uytdenhoef a travaillé dans une start-up pendant quatre ans avant de songer à sa propre entreprise. “J’ai bossé chez Mya Bay, une petite structure qui a connu rapidement un énorme succès. J’ai eu la chance d’entamer ma carrière là-bas en partant de zéro, même s’il est vrai que j’ai plus connu les avantages que les inconvénients propres au lancement d’une start-up. J’ai bossé sur l’aspect commercial mais j’ai appris beaucoup et malgré les nuits sans sommeil et le rythme infernal, j’ai décidé de quitter pour concrétiser un projet datant de 2011 avec deux amis. Ils sont aujourd’hui mes associés chez Piximate.” Maman depuis peu, elle avouera toutefois qu’elle n’aurait peut-être pas osé se lancer dans un tel projet en ayant une famille. “Je me suis lancée jeune, sans trop réfléchir et en me disant que si ça marchait, tant mieux, sinon tant pis, on se serait quand même bien amusés. Aujourd’hui, je m’y prendrais peut-être autrement, même si, dans les faits, mes associés et mon entourage ont toujours été présents. J’ai pris un vrai congé de maternité et cela n’a pas posé problème à mon CA.

Être une femme dans un monde aussi masculin, est-ce bien pris ou un frein ? Pour Laure Uytdenhoef, cela permet surtout de se démarquer. “Il est déjà arrivé qu’on pense que je suis là juste pour accompagner mais quand je me présente comme CEO, les regards sont différents sans pour autant être dénigrants. J’en fais donc un atout pour ne pas me faire oublier”, précise-t-elle en souriant. “Le plus fondamental, c’est d’être bien entouré, mais il faut aussi débloquer l’idée dans la tête des femmes selon laquelle les start-up, c’est pour les hommes.

Maryam Benayad




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