Emna Everard

Cofondatrice et CEO de Kazidomi


Lancée il y a presque quatre ans, Kazidomi n’est plus vraiment une “petite start-up” tant le chiffre d’affaires donne le tournis : 4 millions d’euros en 2019. “L’évolution a été rapidement positive, notamment grâce aux produits que nous proposons puisque la demande était là mais l’offre encore peu présente”, explique Emna Everard, cofondatrice et CEO de Kazidomi, plateforme d’e-commerce qui propose des produits healthy à une clientèle sans cesse grandissante. “Les produits de ce genre, il y en a beaucoup mais ils sont souvent hors de prix et on ne sait jamais vraiment de quoi il s’agit. Ma famille travaille dans le secteur de la nutrition; j’ai donc baigné dans cet univers toute ma vie. Je rêvais de faire un supermarché hors du commun. Les idées étaient nombreuses, puis a germé ce qui est devenu Kazidomi. Nous avons fidélisé notre clientèle en proposant des prix plus abordables pour des produits de qualité. C’est là toute la clef de notre succès”, explique Emna Everard.

La start-up compte aujourd’hui 25 employés et plus de 10.000 abonnés, d’où un chiffre d’affaires qui ferait pâlir la concurrence. Être une femme a-t-il été pour autant facile dans un tel univers ? Selon Emna Everard, c’est surtout la négociation avec les fournisseurs et les banquiers qui n’a pas toujours été une mince affaire. “Dans ce monde-là, on part souvent du principe que les femmes doivent faire leurs preuves, en tout cas plus qu’un homme qui serait dans son environnement naturel. Mon jeune âge a aussi parfois été considéré comme un problème. Jeune et femme, c’est donc double peine puisque cela sous-entend un certain manque de connaissance. Mais dans l’univers des start-up, je ne me suis jamais sentie pénalisée, d’autant plus qu’à Bruxelles, on voit beaucoup d’initiatives portées par les femmes et c’est rafraîchissant.

Des femmes qui seraient donc très présentes, mais en même temps très peu visibles. Pourquoi ? “Il y a beaucoup d’idées reçues. On évoque souvent des barrières qui ne sont en fait que des impressions, d’autant plus que les barrières, s’il y en a, sont loin d’être insurmontables ! Si je peux donner au moins un conseil, c’est de dire aux femmes que nous devons davantage parler entre nous et montrer aux autres femmes que c’est possible, que lancer sa propre entreprise n’est pas forcément un chemin parsemé d’embûches. Ce n’est pas évident, certes, mais c’est un challenge qui est loin d’être insurmontable, il y a beaucoup d’aides, des structures qui permettent un encadrement et un accompagnement. Ce qui est paradoxal, c’est que beaucoup de femmes ont de belles idées mais que peu osent se lancer. Il faut un coup de boost. Un conseil : parlez-vous !”, conclut la CEO, qui s’en est allée très vite s’occuper de ces milliers de clients, toujours aussi calmement.

Maryam Benayad




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