Clémentine François

Cofondatrice et responsable scientifique de Phasya


Du labo à la levée de fonds, Clémentine François a appris sur le tas. Et elle s’en est plutôt bien sortie puisque la spin-off de l’ULiège, Phasya, constitue une étoile montante dans le paysage des start-up spécialisées dans le domaine du développement de logiciels de mesure et de prédiction d’états physiologiques et cognitifs.

J’ai toujours été passionnée par le fait d’aider la société, l’humain, de sécuriser”, explique-t-elle en revenant sur son parcours. Des études d’ingénierie biomédicale terminées en 2010, les prémices d’un projet visant à détecter la somnolence d’une personne, un doctorat en 2018 et une volonté : “Il y a toujours eu l’envie de valoriser tout ça. Je n’étais pas formée à l’entrepreneuriat mais ça m’a toujours attirée. Je crois que ce qui m’a poussée à me lancer dans l’aventure start-up, c’est surtout une soif d’apprendre, d’aller au bout d’un projet. Sans oublier le fait de rendre accessible tout ce que nous développons.

Mais si les investisseurs ont, fin 2018, posé près d’un million d’euros sur la table lors de la plus importante levée de fonds de Phasya, tout cela ne s’est pas fait sans embûches. “Des difficultés, il y en a eu”, abonde Clémentine François, qui développe : “En sortant de l’université, nous pensions que nous allions parvenir à vendre ce que nous avions développé comme des petits pains. Nous étions sûrs que cela allait marcher. Mais on s’est rapidement rendu compte qu’il fallait une excellente connaissance du marché, des acteurs. C’est tellement important de sortir du laboratoire, d’aller sur le terrain. On n’a pas la même réalité quand on reste dans un labo, ou dans un garage. Il faut rencontrer, comprendre les attentes. On a dû se repositionner plusieurs fois, il a fallu du temps pour les premiers prospects, les premiers contrats.

Limitée en termes financier et humain au démarrage, la start-up a, au fil de son existence, multiplié les augmentations de capital. “Pour parvenir à convaincre les investisseurs dans un marché où il y a beaucoup de possibilités, il faut y aller, il faut oser”, insiste Clémentine François, qui admet que si l’argent joue un rôle central, “la motivation et l’envie sont primordiales.” “Quand on est jeune, même si cela demande un peu de courage, il ne faut pas avoir peur. Même si je n’étais pas qualifiée pour ce type d’aventure, il y a beaucoup de moyens pour se faire encadrer, se faire aider et guider. Je pense qu’une des choses les plus importantes est de prendre et accepter les remarques et conseils de tous”, reprend-elle, avant de conclure : “Je ne regrette absolument rien tant tout cela est enrichissant. J’apprends tous les jours de nouvelles choses ; je souhaite cela à tout le monde”.

Thomas Mangin




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