Un siège au Conseil de sécurité, une utopie ?

par S.Vt.


Verra-t-on un jour l’Union européenne siéger en tant que telle au Conseil de sécurité de l’Onu ? La Communauté, qui force l’admiration dans le monde bien plus qu’en son sein, gagnerait terriblement en crédibilité, en efficacité et en puissance.

Mais voilà, le Conseil de sécurité n’est pas près de se démocratiser ni de s’élargir et l’idée relève encore de l’utopie. Les membres permanents européens (France et Royaume-Uni) ne cernent pas l’intérêt qu’ils auraient à partager, voire céder, leur place à leurs partenaires (Allemagne en tête) ou à l’Union en tant que telle. Or, écrit Sylvie Goulard dans son “Europe pour les Nuls” (First Éditions), “si la politique étrangère et de sécurité commune doit un jour exister, ce siège doit être partagé”. “Le sacrifice ne serait pas plus grand que celui accompli par les Allemands lorsqu’ils ont cédé le Mark pour faire l’euro.”

Cette évolution fondamentale donnerait un nouvel élan à l’Union. Une nouvelle dimension planétaire dans un monde multipolaire.

Si les Européens veulent peser de tout leur poids sur la scène internationale, ils doivent parler et agir d’une seule voix, comme ils le font lors des grands cycles de négociations commerciales. La Communauté y a joué un rôle décisif parce qu’elle seule représentait tous ses membres. Les Européens de la première heure avaient été assez intelligents pour faire du commerce extérieur une compétence exclusive de l’Union qui n’a en la matière qu’un visage et une parole : ceux du commissaire.



Plus d’intégration, mais pourquoi ?



La zone euro – bien plus intégrée que la politique étrangère – n’en est pas à ce stade, elle non plus, ce qui limite l’efficacité de son message dans les institutions financières internationales. “Malgré l’importance des enjeux pour (elle), sa représentation extérieure au sein du FMI est, pour le moment, très fragmentée et peu efficace”, regrettait la Commission l’an dernier.

L’idée serait d’obtenir un siège unique au sein du conseil d’administration de l’organisation pour jouer un rôle plus actif, coordonné et productif. “Cette démarche, qui s’appuierait sur le renforcement de la gouvernance interne de la zone euro déjà réalisé, constituerait une étape importante pour donner plus de poids à la zone euro dans l’économie mondiale.”

Et là, on se situe moins dans le registre de l’utopie. Bref, on pourrait y arriver. Et continuer à rêver à un siège onusien jusqu’à ce que la volonté et la raison l’emportent.



L’équipe


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Journaliste à La Libre Belgique


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