Allez, rêvons un peu… S’ils acceptaient de remettre un peu en question leur souveraineté nationale, les Etats membres pourraient faire de la politique énergétique un élément structurant majeur de la construction européenne. S’ils acceptaient dans la foulée de remettre en question l’austérité, les Européens pourraient encourager les investissements publics et privés massifs, profitant des bas taux de financement actuels, pour bâtir un système énergétique bien plus résilient et efficient qu’aujourd’hui.
Celui-ci s’axerait prioritairement autour de la réduction de la consommation et la gestion de l’utilisation de l’énergie en adaptant et en interconnectant les réseaux électriques afin d’intégrer des productions renouvelables décentralisées. Pour accélérer la percée de ces technologies, les Vingt-huit mettraient un terme définitif aux subsides accordés aux énergies fossiles et s’accorderaient sur un prix du CO2 réellement dissuasif. Le tout reposerait sur une feuille de route progressive mais sans ambiguïté. Il y a dix jours, neuf pays riverains, dont la Belgique, ont annoncé leur volonté de coopérer pour exploiter au mieux les ressources éoliennes de la mer du Nord. La preuve que rien n’est impossible, quitte à avancer par petits groupes d’Etats membres disposés à faire preuve de leadership.