Si l’Union veut s’affirmer dans le monde comme acteur de paix et de stabilisation, unie sur un modèle de société, elle ne peut faire l’impasse sur le développement d’une véritable défense commune. Ses Etats membres devraient s’y engager avec le volontarisme de l’ambition (qu’aucun ne cultive actuellement), au lieu d’avancer à pas trop comptés en préservant leurs sacro-saintes souveraineté et prérogatives nationales. Car, sans défense commune, pas de politique étrangère crédible.
L’Union posséderait alors toute la gamme des moyens nécessaires pour agir sur le cours du monde : économiques, juridiques, humanitaires, financiers, civils et militaires. Cela passe par un budget européen, un état-major européen, un commandant des troupes intégrées européen. Pour commencer, les pays pourraient dépenser mieux en rationalisant leurs efforts de défense, en se spécialisant et se mettant au service de tous. L’Union doit pouvoir réagir en cas d’attaque et de catastrophe – nucléaire par exemple. Comme le dit Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga – Collège d’Europe, “elle ne sera vraiment prise au sérieux par ses citoyens que le jour où elle assurera leur sécurité”.