Les faces d'une même lutte

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Cela fait une dizaine d'années que des associations (actuellement 12 dans tous le pays) se sont constituées pour accompagner et encadrer des homosexuels mis au ban de la société et, jusque là, livrés à eux-mêmes. La "communauté LGBT" se constitue pas à pas, à mesure que son combat et sa raison d’être s’éclaircissent. Dans le "milieu", on distingue quelques figures militantes, ce sont elles qui, aujourd’hui, portent, souvent à visage découvert, le combat pour la reconnaissance et l’application de leurs droits, particulièrement celui du droit à la vie, en assurant le suivi médical aux membres de la communauté. Si elle est une famille pour certains, la communauté LGBT est aussi celle de tensions et de concurrences. Pour autant, à chaque événement d’ampleur, la communauté se mobilise. "Une arrestation de l’un nous concerne tous", commente Thomas.


"Tout le monde veut aller au ciel mais nous empruntons des chemins différents",
commente Ndeye Kebe, présidente de l’association Sourire de femmes.


Tous luttent pour les droits humains, "mais chacun a sa vision", poursuit-elle. La plus grande discordance est celle de la visibilité et de facto la reconnaissance publique de l’orientation sexuelle. "Il est important de mettre un visage sur l’homosexualité sénégalaise, celle-là même que la société refuse de voir", explique Diouf dont la visibilité, contrainte, est devenue une opportunité de mener un combat aux avant-poste.

"Tu filerais doux que tu t’en porterais aussi bien, m’a-t-on dit", explique Thomas, qui a décidé de mener la lutte à visage découvert, se cognant à plus d’une reprise au plafond de verre. "Avec le coming-out, on s’expose, on prend des coups, mais chacun de nous peut faire changer le regard de l’autre".

Oui mais… dans une société qui condamne juridiquement l’acte et socialement l’orientation sexuelle, les risques de l’assumer ouvertement sont considérables. Certains jugent ainsi qu’il est préférable d’agir dans l’ombre. C’est l’avis que partage les membres d’Amnesty Sénégal. "Nous ne pouvons pas demander aux citoyens de prendre des risques inconsidérés sans être en mesure, ensuite, de les protéger", estime Seydi Gassama.

Il y a ainsi deux écoles. En tout état de cause, les figures du militantisme s’accordent sur ceci :




"La place se prend, elle ne se reçoit pas"




Les leaders associatifs, en plus d’offrir aux membres de la communauté un lieu dans lequel "ils peuvent cesser de faire attention", entendent apporter un discours alternatif à celui, homophobe, qui domine l’espace public et médiatique et ainsi changer le rapport de forces imposé par les plus radicaux. Changer les mentalités est un "travail de longue haleine", juge Djibi Sow pour qui le principal défi est de "créer le dialogue", notamment entre le monde associatif et les leaders religieux. Mais changer les mentalités "ne se fera pas en un jour" et les militants veulent continuer à croire que "ce que l’on fait aujourd’hui, d’autres en bénéficieront demain". Leur certitude : le changement pointe "forcément" à l’horizon.. "Une société n’est jamais prête au changement, ce n’est pas une raison pour cesser de se battre pour faire bouger les lignes", sourit Thomas. Diouf ponctue d’un air incantatoire : "Personne n'est éternel, d'autres générations plus ouvertes arrivent".



DJAMIL, LA VOIX D'UNE SEULE VOIE

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© Johanna de Tessieres

Djamil a été contraint de déménager les bureaux de Prudence à plusieurs reprises, à mesure que les propriétaires ou la population découvraient l'objet de la mission de cette association LGBT. Aujourd'hui, il s'est replié en banlieue de Dakar. Sa maison est aussi son bureau. "C'est plus sûr pour tout le monde", assure-t-il.


"En 2008, j’ai eu la possibilité de m’en aller. Je suis resté car je pensais que c’était ici que je serais le plus utile. Aujourd’hui, je me sens seul et découragé". Après 15 années de lutte, Djamil montre des signes de fatigue. Alors que 6 mois auparavant, rien ne semblait pouvoir l’atteindre, le quadragénaire est désormais en proie à des doutes. C’est qu’il faut pouvoir faire preuve d’endurance. Prendre des coups, comme ce jour lors duquel il a vu le corps d’un ami exhumé et tiré à même le sol sous prétexte qu’il ne méritait pas de sépulture dans le cimetière musulman de Thiès. Comme le jour lors duquel les locaux de Prudence, l’association LGBT dont il est le président, ont été incendiés. Prendre des coups et se relever.


"Le courage, c’est notre meilleure arme.
Peut-être la seule"
, disait-il. Celui-là ne l’a pas lâché.


"On dit de moi que je suis radical", expose-t-il fièrement. Derrière ses yeux tétillants et son large sourire se cache une volonté hors-pair. "Le seul objectif est de mettre fin aux injustices", martèle ce Sénégalais d’adoption, né en Guinée. "Au lieu de penser à la manière de recoller les pots cassés, faisons en sorte que les pots ne se brisent pas". Cela, chacun ne peut le faire de son côté. "Il faut gagner le pari de parler d’une seule voix", insiste le président de la nouvelle alliance RENAPOC, dernière tentative en date de mettre en place un réseau d’associations qui s’exprimerait au nom de toutes. La voix de Djamil, profonde et imposante, n’a pas de mal à se faire entendre. Encore faut-il que les autres lui emboite le tempo.


Mais Djamil est déterminé. Et rien ou presque ne le fera faire un pas
à gauche ou à droite s’il ne l’a pas décidé. C’est sa force. Et son talon d’Achille.


Sans détour et sans compromis. Depuis que sa voix, d’abord, et son visage, ensuite, ont été associés à l’homosexualité au Sénégal, il l’assume pleinement car, pense-t-il, tout acte de contrition jetterait le discrédit sur la communauté ; battrait en brèche les efforts consentis ces 15 dernières années pour que les LGBT trouvent une place digne dans la société. "Les avocats nous disent de renoncer à ce que nous sommes; les associations de défense des droits humains prêchent auprès des convaincus; d’autres prônent l’extrême prudence. Mais ces stratégies nuisent à la cause qu’elles prétendent servir, s’exclame-t-il, on ne mène pas une lutte du bas de son lit, entre les 4 murs de sa chambre, en frappant fort dessus».


Pour cela, "il faut prendre position de façon ouverte et
directe. Il y aura forcément un prix à payer mais c’est
comme cela que les choses changeront, c’est la seule stratégie. Le respect de nos droits, c’est la seule issue".


Dans ce combat à armes peu égales, "on peut perdre la tête. Mais on peut aussi, à force d’abnégation, vivre heureux. Je suis prêt à me sacrifier pour la liberté", dit-il en baissant, une fois n’est pas coutume, le ton de sa voix. Aujourd’hui, cette liberté est échaudée : il ne se déplace pas autrement qu’en moto et ne se rend plus à la mosquée. Ce serait jouer inutilement avec sa vie. "J’ai tout perdu. Je veux tout faire pour que ceux qui me suivent ne vivent pas ces injustices", confie-t-il. Djamil est un référent pour nombre de jeunes dont il se sent responsable. "J’attends qu’il m’aide à y voir plus clair dans ma vie", dit ainsi Cheikh recevant l’approbation des cinq autres membres de l’association réunis ce jour là chez celui qu’ils considèrent comme leur "père".

Avec Djamil, l’action suit le discours. Sa priorité est désormais la mise sur pied d’un centre qui accueillera les jeunes en situation d’extrême urgence, leur offrira une formation pour les aider à s’intégrer dans le monde du travail. En contre-partie, Djamil espère qu’ils endosseront le rôle de militant. "Mais même dans l’ombre, ils peuvent lutter pour leurs droits", nuance-t-il. "Il est important d’accompagner les jeunes mis au ban de la société, de leur garantir un avenir quand ils n’en entrevoient plus eux-mêmes".


"Je leur dit souvent : " la société te lâche mais ne te lâche pas toi-même".


Quand ce projet verra le jour, il estime qu’il aura rempli son rôle. "Alors, je pourrai passer la main l’esprit tranquille"..


DIOUF, LEADER DE FORCE

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Diadji Diouf, est le produit de ce que la société sénégalaise a fait de lui. En 2008, il écopait d’une peine de 8 mois de prison pour acte contre nature et association de malfaiteurs. Sorti, 4 mois plus tard, pour défaut de preuve, il n’en est pas moins resté marqué au fer rouge. Vivant jusqu’alors son homosexualité de manière discrète, sans s’impliquer outre mesure dans la communauté LGBT, il était jeté sous le feu des projecteurs. "Au tribunal, j’ai admis être homosexuel. Ca ne jouait pas en ma faveur, mais on me l’aurait demandé mille fois, j’aurais donné la même réponse, se souvient-il. A partir du moment où ma famille avait été mise au courant, plus rien n’importait".


Contraint à la visibilité, il a pris cette nouvelle donne comme une opportunité


Aujourd’hui, "tout le monde connaît Diadji, commente Jean. Il est porté par le " plus jamais ça » et cela le renforce dans ce qu’il est". L'étonnement est nul de le voir accueillir et protéger 7 hommes recherchés par la population et mettre sa propre vie en danger pour assurer leur sécurité. "Cela me rappelle ma propre histoire et remue mes souvenirs", commente-t-il, dissimulant mal la fatigue et l’angoisse. La communauté est aujourd’hui sa famille. "Une loi condamne l'homosexualité, la religion la condamne, la population la condamne, la culture la condamne. On est rejeté par notre propre pays, par notre propre population, par nos familles. Il faut que l'on s'entraide, sinon…".

S’il craint pour la vie des personnes qu’il protège, il continue de mettre la sienne en jeu et a trouvé un sens à sa visibilité et à son statut. "Il est important de mettre un visage sur l’homosexualité africaine, celle-là même que la société refuse de voir. Quelque soit ce qui nous en coutera, il faut nous lever et prendre notre destin en main", dit-il, tout à coup ragaillardi.


"Je n'ai peur de rien. De quoi ? Je n'ai pas choisi d'être gay. Si on me dit que je peux payer pour m'en débarrasser, je le fais".


Diadji n’est pas du genre à baisser les bras, en témoigne son parcours. Membre de l’association Prudence, il a ensuite créé AIDES, association de lutte contre le VIH qui œuvre par ailleurs à la création d'un environnement favorable aux LGBT afin qu’ils puissent "participer au développement du pays, comme tout le monde": il travaille au bien-être des personnes homosexuelles, au renforcement de leurs capacités sur les aspects de droits humains et d'estime de soi – "dont ils sont souvent dépourvus car la société les rend responsables de ce qui leur arrive" - et mène le plaidoyer auprès des médias, des religieux, des hommes politiques, et de la population. Le dialogue, il entend le créé en usant, pour chaque interlocuteur, de l’outil adéquat. "Ce n'est pas un combat d'affrontement mais d'idées. Il faut donc poser un débat. Un débat qui dérange encore."

L’abnégation caractérise ce personnage tout en muscles et haut en couleurs, qui raffole par ailleurs des tons flash sans pouvoir les porter. "On a arrêté, tué, exhumé des homosexuels. Cela ne nous empêche pas de continuer le combat. S’ils peuvent nous prendre la vie, ils ne peuvent nous emmener en enfer. Seul dieu en décidera…", pense ce fervent musulman. "Les choses changeront. Forcément, dit-il, animé par une conviction difficilement égalable malgré le contexte qui pousse plutôt au pessimisme. Tout bouge avec le temps, personne n'est éternel, d'autres générations plus ouvertes arrivent..."


JEAN, L’ACTIVISTE MASQUÉ

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Jean ferme la fenêtre qui, alors, faisait entrer dans son petit bureau un rayon de lumière brillant et chaud. "Les gays sont traqués. S’exposer, c’est se mettre en danger et mettre sa famille en danger", entame-t-il d’une voix retenue et basse. Elle est à l’image de la lutte qu’il mène : discrète et "sous-terraine". "Il est posé, mesuré. Je ne l’ai à vrai dire jamais entendu se tromper sur quoique ce soit", avait dit de lui Ndeye Kebe. Pas un mot plus haut que l’autre. Le regard fixe à travers ses grandes lunettes, les yeux dans les yeux. Sur le bureau, seules ses mains s’agitent.

"Vu le contexte, il n’est souvent possible d’assumer cette identité qu’entre paires ou dans le cadre de la lutte contre le Sida. C’est donc la manière que j’ai choisie pour lutter en faveur de mes droits et des droits des homosexuels", explique l’activiste. Jean travaille depuis des années comme travailleur social, particulièrement dans la prévention, la prise en charge et la réinsertion socio-professionnelle des populations atteintes du VIH. Il y assume la responsabilité de pair et de repère, "celui qui instaure la confiance", explique-t-il.

S’il est satisfait de l’encadrement des populations clés dans la prise en charge du VIH-Sida, il ne se limite pas à ce volet là de la lutte. "Nous nous sommes concentrés et limités jusqu’à présent sur l’aspect de la santé, mais nous devons faire respecter nos droits en tant qu’êtres humains". C’est en tant que membre d’une association HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) qu’il assure cette lutte-là. Il y oeuvre pour le renforcement des capacités de ses membres : "Nous devons tous connaitre nos droits pour les faire valoir en cas de problème", dit-il. Si "la dépénalisation est l’objectif ultime, nous n’y parviendrons qu’en changeant les mentalités". Immédiatement, cependant, la raison prend le pas sur ses rêves :


"Les lois sont faites pour être violées ! Même si on changeait la loi,
les gens resteraient victimes d’actes homophobes"..


L’activisme, quel que soit son visage, doit être incité, "pour assurer la relève". "Une communauté est en train d’émerger et c’est grâce à elle qu’on avancera". Une communauté faites d’individus aux moyens d’action différents mais "complémentaires" :


"Il faut des activistes visibles, des visages,
des pionniers. Mais chacun agit avec ses armes".


Lui a donc décidé de ne pas s’exposer, mais admet que son orientation sexuelle est, au sein de sa famille, un "secret de polichinelle". "Je vis avec ma mère et mon frère. Je n’ai pas déclaré mon homosexualité ouvertement mais il n’empêche qu’à partir d’un certain moment (j’ai 40 ans), ils se posent des questions. Mais ils ne peuvent affirmer ce que je ne confirme pas. La pression se fait chaque jour plus forte". L’homosexualité est un sujet dont la population est friande. Mais elle reste taboue au sein même des familles. On préfère ne pas mettre des mots, pour se protéger. "On a pas beaucoup d’autre choix que de faire avec". Le statut quo est cependant de façade. "Les choses doivent avancer pas à pas. Ne brûlons pas les étapes, nous risquerions de nous brûler les ailes", ponctue-t-il. Posé. Mesuré.


DOCTEUR NDEYE, MISSES KEBE

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© Johanna de Tessieres

Si, dans le train de la lutte pour les droits humains, elle fait partie des
"locomotives", Ndeye Kebe souhaite limiter ses apparitions à visage découvert dans la presse.


Son téléphone vibre sans arrêt, à l’instar de la sonnette de son grand appartement dakarois. Le matin à Diroubel, l’après midi à Mbour. Entre les deux avec ses deux garçons de 5 ans. Ceux que l’on a déposés, à 10 jours d’intervalle, sur le pas de sa porte…Tata Ndeye, Maman Kebe est un personnage dans le milieu LGTB. Elle est au four et au moulin. Son appartement, c’est l’auberge espagnole. "Souvent, on m’appelle et on me dit : je viens”. Bon, je n’ai pas le choix !" Ici, ils savent qu’ils sont en sécurité. Qu’ils peuvent être qui ils sont." Ndeye Kebe rassemble autour d’elle. "Elle nous donne confiance et nous rend notre fierté", commente Yassine en se tapant le cœur du poing.

La figure emblématique au charisme imposant arbore le boubou traditionnel et le sourire généreux, tout deux colorés, et rythme ses conversations menées au grand galop d’éclats de rire. Ndeye Kebe oscille entre douceur et détermination. Entre un ton grave et un ton badin. Elle est tout en contrastes et pourtant connue et reconnue pour son intégrité et son dévouement sans borne aux personnes qui, au compte-goutte, entrent dans sa famille.

A l’adolescence, à la faveur d’une rencontre avec une militante LGBT, elle se donne pour mission de se battre en faveur des droits humains, et de la femme en particulier. "Ne me parlez pas de droits LGBT, ils n’existent pas!", précise d’emblée la présidente de l’association Sourire de femmes.


Amatrice de Simone de Beauvoir, elle a puisé dans
les écrits de ce monument de la littérature française
la conviction que la lutte se mène par les idées et le débat.


Puisque "la société ne trouve pas d’intérêt à voir qui l'on est, il convient de lui montrer ce qu’on peut lui apporter, justifie-t-elle. Il faut être là pour mener un combat, sans spécialement brandir des pancartes pour revendiquer ce que l'on est". Ndeye Kebe, l’a pourtant fait, elle. Son visage est connu. Mais elle ne plaide pas pour une visibilité sans limite des membres de la communauté. "Pourquoi aller crier sur tous les toits de quelle orientation sexuelle nous sommes ?" interroge-t-elle.


"Ce n'est pas la peine de se donner en pâture. Ces risques ne servent pas la cause".


Puisque "la société ne trouve pas d’intérêt à voir qui l'on est, il convient de lui montrer ce qu’on peut lui apporter, justifie-t-elle. Il faut être là pour mener un combat, sans spécialement brandir des pancartes pour revendiquer ce que l'on est". Ndeye Kebe, l’a pourtant fait, elle. Son visage est connu. Mais elle ne plaide pas pour une visibilité sans limite des membres de la communauté. "Pourquoi aller crier sur tous les toits de quelle orientation sexuelle nous sommes ?" interroge-t-elle.

Elle sait de quoi elle parle. La quadra, bien que respectée et souvent consultée dans son quartier, peux être "attaquée à tout moment". Comme les autres leaders visibles, elle ne prend plus les transports en commun. Les cheveux rasés sous son couvre-chef lui ont apporté leur lot d’ennuis. Si son appartenance à une grande famille religieuse la protège tant elle crée une aura autour d’elle (elle descend directement du marabou Fall), elle est convaincue que ses membres se retourneraient contre elle si elle était en difficulté.

Si elle croit dur comme fer au bien-fondé de ses actions, Ndeye Kebe ne manque pas d’esprit critique. Les associations sont, dit-elle, un "couteau à double tranchant" : "Avant qu’elles existent, personne ne sortait. Mais avec elles, leurs membres mènent une lutte qui implique souvent de s’exposer. Ces acteurs apportent énormément, mais ils se mettent en danger et les organisations ne sont pas toujours capables de les défendre", explique-t-elle sans ambages. "L'important, c'est que chacun comprenne ce que sont les droits humains. Alors, chacun peut faire la différence", poursuit-elle.

Nul besoin que tout le monde s’affiche au grand jour pour faire advenir le changement.


"Pour conduire un train, une seule locomotive suffit…
poussée par de nombreux wagons".


Les quelque 800 membres de l’association jouent ce rôle. "Ils apprennent comment mener le combat. Ensuite, je passerai le relais". Et le téléphone sonne à nouveau. "Il faut que j’y aille", fini-t-elle par dire.

2016 - LaLibre Dossier - Être homosexuel au Sénégal