LA PAZZA GIOIA

  • Réalisateur: Paolo Virzi
  • Acteurs:: Valeria Bruni Tedeschi, Micaela Ramazzotti, Valentina Carnelutti , ...
  • Origine: Italie/France
  • Genres: Comédie dramatique
  • Durée: 1h55
  • Année de production: 2016
  • Date de sortie: juin 2016
  • Synopsis: Beatrice est une mythomane bavarde au comportement excessif. Donatella est une jeune femme tatouée, fragile et introvertie. Ces deux patientes de la Villa Biondi, une institution thérapeutique pour femmes sujettes à des troubles mentaux, se lient d'amitié. Une après-midi, elles décident de s'enfuir bien décidées à trouver un peu de bonheur dans cet asile de fous à ciel ouvert qu'est le monde des gens « sains».

Vol au-dessus d'un nid de ragazze

Alain Lorfèvre

Merveilleux Paolo Virzì ! La réalisateur italien réussit une virevoltante comédie douce amère là où d'autres auraient signé un mélo lacrymal. Les Folles de joie du très approprié titre français, ce sont Béatrice et Donnatella. Enfin, surtout la première, aristocrate bipolaire qui a côtoyé Berlusconi, Clinton (lui, "drôle" et "charmant", elle, "stronza !), qui a encore le numéro de George Clooney ou du domicile d'Armani dans son portable, mais assignée dans une résidence de campagne champêtre pour avoir fait imploser son ménage comme la fortune familiale.

Volubile, acerbe, menant encore son petit monde à la baguette, elle voit un jour arrivée Donnatella, jeune femme brisée par la vie. La première met rapidement la main sur la seconde - hilarante scène de rencontre. Entre les deux, une alliance contre nature se noue. Et le jour où une opportunité d'échappée belle se présente , Beatrice entend bien la saisir.

La fond est grave, mais la forme opportunément légère et la tonalité sensible. Folles de joie se déroule sous les lumières et dans les paysages de la Toscane. Virzì s'appuie sur ses deux comédiennes. Valeria Bruni-Tedeschi ne fait jamais trop, malgré les excès inhérents à son personnage, soleil incendescent. Face à elle, Micaela Ramazzotti, une brune ténébreuse, marqué dans et sur sa chère d'une vie qu'on devine misérable, module son désespoir pour ne jamais sombrer dans le pathos convenu.

Les dialogues, parfois pétaradants, rappellent le meilleur de la comédie italienne. Mais l'écho est lointain. Virzì compose une autre partition, ancrée aussi dans les réalités du temps. Il évite l'écueil social, qui aurait emmené son film sur des sentiers plus cabossés, et s'autorise la joie et la folie, libérées. Dans sa dernière ligne droite, le réalisateur peut alors convertir l'essai, ouvrant la porte à l'émotion profonde et sincère, offrant à ses personnages l'espace de réconfort de leur longue quête.