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Une coalition pour sauver Sabah
Le Danau Girang Field Center (DGFC) n’agit pas seul dans la Kinabatangan. Hormis l’aide du « Wildlife Department » de Sabah et de l’Université de Cardiff, le Centre collabore avec des ONG comme Hutan qui se bat pour la conservation des Orangs-outans et des éléphants, mais aussi KOPEL, une coopérative villageoise qui a créé l'initiative MESCOT. Cette initiative fondée en 1996 par des autochtones, les SUNGAI, vise à coordonner des activités de conservation et des activités d'écotourisme à base communautaire. Le DGFC avec l’Université de Cardiff et l’aide de KOPEL ont lancé le projet « Regrow Borneo » qui consiste à équilibrer l’impact des émissions de carbone des voyageurs lorsqu’ils prennent l’avion en faisant un don pour soutenir une campagne de plantation d’arbres dans le bas Kinabatangan.
Martin Vogel, un Australien à la tête du projet KOPEL depuis 22 ans, explique pourquoi la reforestation garde toute son importance : « Nous plantons des arbres dans la région depuis les incendies ravageurs de 1998. Nous avons une plus grande forêt maintenant comparé à il y a 20 ans grâce à la reforestation et la régénération. Certaines plantations occupaient des terres illégalement. Elles ont été contraintes de raser leurs palmiers et nous avons pu y planter des arbres pour rééquilibrer la flore ». Grâce aux dons récoltés par le DGFC et l’Université de Cardiff, Martin et son équipe pourront investir dans des centaines d’arbres à planter sur les terres du Kinabatangan afin d’établir ces corridors nécessaires à la faune.

BATU PUTEH, Malaisie: Des élèves et des enseignants d'une école de Jakarta sont dans le bas Kinabatangan pour effectuer des travaux communautaires pendant une semaine. Ce jour-là, ils ont appris à défricher et à libérer les forêts dégradées de l'explosion d'espèces de vigne qui empêchent les nouveaux arbres de pousser. Ces étudiants sont pris en charge par KOPEL, une coopérative villageoise qui a créé l'initiative MESCOT. Ce projet créé en 1996 par les autochtones locaux, Sungai, vise à coordonner les activités de conservation et les activités d'écotourisme à base communautaire, le 12 décembre 2019.
Pour le Dr. Goossens, la présence de ces initiatives et ONG depuis plus d’une vingtaine d’année est indispensable « Je pense que si le Centre n’avait pas été là ainsi que les autres organisations avec lesquelles nous travaillons, il n’y aurait pas eu toutes ces recherches et personne n’aurait travaillé avec les communautés locales. Tout ce travail fait la différence .Nous élevons la voix et lançons des alertes pour la sauvegarde de l’environnement. Sans nos interventions, cette région aurait été un gâchis ». Il ne faut pas oublier que le DGFC organise et/ou participe à des campagnes d’éducation et de sensibilisation dans les écoles de Sabah pour expliquer l’importance de la conservation de la nature et inciter les enfants à devenir les futurs leaders dans la conservation de la faune. C’est le cas d’Elisa Pangan. Originaire de Sabah, Elisa fait passer un message clair par le t-shirt qu’elle a revêtu : « Kami sayang tenggiling » (Nous aimons les pangolins).
Doctorante malaisienne, elle travaille au DGFC sur la conservation de ces animaux les plus trafiqués au monde, et soupçonnés d’être à l’origine de la pandémie du coronavirus. « Le pangolin s’adapte aux plantations de palmiers à huile. Il peut y vivre, mais ce nouvel environnement le rend aussi plus accessible et donc plus vulnérable. Compte tenu de sa valeur, un travailleur qui aperçoit un pangolin l’attrapera et le vendra sur les marchés. »
Aussi, Elisa PANGANG sensibilise-t-elle les jeunes et les moins jeunes à l’importance de la conservation de la nature et de la faune sauvage. « Si je recueille des informations, c’est pour les transmettre à la communauté locale, pas pour qu’elles restent sur papier, cela ne servirait à rien ! », s’exclame-t-elle. Et son travail a récemment porté ses fruits.
Au début du mois d’avril, un villageois du Kinabatangan a recueilli un pangolin errant près d’une plantation de palmiers à huile. Des voisins lui auraient conseillé de le vendre, mais il a préféré contacter le DGFC qui l’a examiné, pucé et remis en liberté.