J'avais 16 ans lorsque j’ai été agressée dans la rue, en fin de soirée, par un homme dont je n'ai jamais connu l'identité. Un viol, suivi d'une plainte à la police et d'examens médicaux attestent l'agression. Ma première expérience sexuelle fut celle-là. Les recherches n'ont rien donné. J’ai suivi quelques rendez-vous de soutien psychologique dans un planning familial. Cela ne s’est pas arrêté là. Durant ma vie d'étudiante et de jeune femme, j’ai subi plusieurs attouchements en rue ou en soirée (dans tunnel proche d'une gare, à vélo, à proximité de cercles étudiants, etc). Depuis, je suis devenue mère de trois enfants, de grands ados, qui ne connaissent pas cette histoire, mais que j'essaie de conscientiser au respect d'eux-mêmes et des autres, dans le domaine intime notamment.
Sur le temps de midi, alors que j'allais acheter à manger à deux rues de mon bureau, une rue pourtant très fréquentée, un homme m'a attrapée par le bras et m'a forcée à le suivre sur quelques pas en me disant de "la fermer" et de me "tenir tranquille", jusqu'à ce que je me dégage, et que je crie que je ne suivrais pas quelqu’un que je ne connaissais pas. Il m'a attrapée par le poignet, et s'est avancé, menaçant. J'ai beaucoup d'autres anecdotes... Dont une d’un homme que j’ai rabroué dans le métro et qui m'a dit "Je sais où tu travailles maintenant, fais attention à chaque fois que tu sors, je serai là un jour pour t'en mettre une".
Un soir de nouvel an, plusieurs garçons m'ont encerclée et ont essayé de me faire des attouchements sur la Grand-Place. Mes amis étaient en train de s'occuper d'un autre gars qui avait trop bu. Quand ils se sont rendu compte du problème, ils sont venus m'aider et les hommes sont partis. Une autre fois, alors que je rentrais d'une soirée avec des amis en remontant de la place Flagey, un homme m'a barré la route sur le trottoir avec son vélo et a mis ses mains sur mes seins. Je l'ai repoussé en criant et suis partie.
Quand j'étais plus jeune, il y a 25 ans d'ici, j'ai été agressée dans le métro. C'était tard le soir. Ils étaient trois. J'ai hurlé. Heureusement, un homme les a fait fuir. J'ai subi plusieurs fois des attouchements en rue ou dans les transports en commun. J'ai aussi été agressée dans le Parc Roi Baudouin, en pleine journée. L'agresseur a essayé d'arracher mes vêtements. De nouveau, j'ai hurlé. Un cycliste est passé par là et l'a fait fuir. Je suis allée à la police mais les agents ont refusé de prendre ma plainte « puisque je n'avais pas été violée ». Depuis, j'ai vieilli mais je ne me sens toujours pas à l'aise en rue. Je ne prends plus le métro à partir d'une certaine heure. Le trajet entre le métro et la maison est de plus ou moins dix minutes dans des rues où il n'y a pas beaucoup de mouvement. Alors je préfère éviter cette situation. Le fait qu'on empêche les gens d'utiliser leur voiture et qu'on les force à utiliser les transports en commun me stoppe dans mes loisirs. Surtout en soirée. Je pense que la nouvelle politique sur la mobilité a une conséquence imprévue: les femmes d'un certain âge, qui se déplacent peut-être moins bien, sont touchées dans leur liberté de mouvement. Je n'ai plus cette indépendance de mouvement et cette sécurité que j'avais avant. Ce que je dis là n'engage que moi.
A la sortie d'une discothèque, un homme avec qui j'avais dansé m'a raccompagnée pour soit disant « me protéger des inconnus dans la rue ». Ensuite, il a tenté de me violer. J'ai réussi à m'échapper en le frappant : une force extraordinaire s'est emparée de moi. J'ai couru vers le logement mais j'entendais qu'il me suivait. J'ai réussi à rentrer mais il a continué à tourner autour de la maison. J'étais terrorisée, tapie dans un coin du salon. Il a fini par partir... J'avais 18 ans. Suite à cela, je ne me suis plus jamais sentie en sécurité quand la nuit tombe.
Je suis régulièrement insultée par des personnes à qui je refuse de donner de l'argent et/ou par des dragueurs que j'avais ignorés et qui m'ont suivie en m'insultant. Une fois, l'un des mendiants était tellement agressif qu'il m'a suivie. J'ai dû me réfugier dans un restaurant. Il m'a attendue un moment devant avant de repartir. Je me souviens d'une autre agression, cette fois par un groupe de garçons à un arrêt de bus. J'ai alors fait semblant que ça me plaisait qu'ils me draguent pour ne pas qu'ils le prennent mal et m'agressent. Je me souviens d'une agression plus violente encore, par un homme se disant ex-détenu tout juste sorti de prison et qui voulait un billet de 5€. Il m'a menacée au couteau en pleine journée.
Je n'ai jamais été agressée physiquement, mais j'ai souvent été apostrophée et insultée si je ne répondais pas aux sollicitations. Une fois, un groupe de jeunes en voiture s’est arrêté à ma hauteur et a roulé au pas à côté de moi pendant quelques minutes tout en tentant de me convaincre de monter avec eux. C'était en journée, j'avais donc un peu peur mais je ne me sentais pas plus menacée que ça. Par contre, un soir, en revenant de l'université, quand j'avais 19 ans, j'ai eu vraiment peur. J'attendais ma mère à l'arrêt de bus dans une rue résidentielle "bien fréquentée" mais totalement déserte à cette heure (environ 21h). Il faisait noir. On habitait à cinq minutes de l'arrêt de bus, mais ce court laps de temps a suffi. Une camionnette blanche de type Berlingot s'est arrêtée à ma hauteur. Un homme seul était au volant. Il a baissé la vitre et m'a demandé la direction pour aller à Maastricht (aux Pays-Bas, pas vraiment à côté donc, surtout pas au beau milieu d'une zone résidentielle). Je lui ai plus ou moins expliqué la direction vers l'autoroute. Il m'a remerciée mais n'a pas remonté sa vitre et est resté là quelques secondes sans rien dire. Puis il m'a demandé si je voulais bien monter avec lui pour lui montrer. Là, toute seule dans le noir, avec ce genre de demande, j'ai commencé à avoir peur. Je lui ai dit non, que j'attendais quelqu'un. Il m'a demandé si j'attendais mon copain. Je lui ai répondu que oui, en espérant que ça freine ses ardeurs. Pas vraiment: il a encore insisté, m'a dit que je devrais monter avec lui, qu'on pourrait aller boire un verre. J'étais honnêtement à deux doigts de partir en courant et d'aller sonner à toutes les portes du voisinage. J'imaginais déjà ce type louche me pousser dans sa camionnette et m'enlever. Il a continué à insister. Heureusement, ma maman est arrivée en voiture à ce moment-là. Quand il a vu que j'allais vers sa voiture, il a redémarré et est parti. Je ne sais pas si c'était juste quelqu'un de lourd ou un vrai prédateur, mais c'est une expérience qui m'a glacée. Avec le recul, je me dis que j'aurais peut-être dû relever la plaque et signaler cela à la police. Malgré cette expérience, je ne change pas mes trajets lorsque je suis seule en rue. Je refuse de laisser la peur dicter ma vie.
La première agression dont je me rappelle était verbale. J’avais dix ans et je me rendais à l’école quand j’ai entendu les remarques d’ouvriers de chantier. 10 ans ! Je me souviens aussi d’un trajet en train. Pour une fois, j'avais décidé de prendre un billet en 1ère classe! Grosse erreur, j'étais seule dans ce wagon et un contrôleur m'a alors fait des propositions très subjectives. J'ai pris peur et suis allée me réfugier dans un autre wagon.
Les agressions verbales sont hebdomadaires près de mon travail à côté du Canal, à Bruxelles. Les agressions physiques aussi. On m’a déjà attrapée par les cheveux et glissé la main entre les jambes : une main étrangère sur mon intimité. Je n’ai malheureusement pas le luxe de pouvoir choisir un autre chemin pour me rendre au travail. C'est une des raisons qui me poussent à postuler ailleurs.
Un jour, en pleine journée, j'ai croisé un homme dans la rue qui une fois à ma hauteur m'a agrippé les fesses et a ensuite continué sa route...
Je n'ai pas encore été agressée physiquement mais je considère que les mots et les interpellations que les "hommes" me font sont vulgaires et déplacés. Ils se permettent de m'insulter si je baisse les yeux et que je ne leur réponds pas. Ils en font de même si je garde la tête haute et que "j'ose" les regarder... Ce type de comportement est symptomatique d'une mauvaise "éducation". Que ce soit en ville ou dans mon village, je ne suis jamais à l'aise. L'hiver, je ne vais pas faire de jogging. Ou si je peux aller à pied quelque part, je finirai par prendre la voiture pour éviter le trajet du retour dans le noir (il y a toujours certains passages plus délicat que d'autres). Et si le trajet à pied est inévitable, je m'arrange pour être en groupe. Je ne pars pas seule en voyage ou city trip, surtout dans certains pays ou certaines villes. Je n'ai pas peur, j'ai appris à me battre et je sais me défendre mais je sais qu'en tant que femme seule, cela va attirer les mecs lourds et persistants qui pensent encore qu'un non veut dire oui ; et c'est fatigant. Cela ne me donne plus envie de me déplacer seule. J’ai l'impression que l'on me prend une partie de ma liberté. Ma réaction n'est pas la bonne, je devrais faire fi de cette "possibilité" et continuer à marcher en rue la nuit, à passer devant des bandes de mecs totalement vulgaires et douteux...
Je n'ai jamais été agressée physiquement en rue, mais importunée verbalement oui. De 17 à 70 ans. "Combien pour voir votre trou?" quand j'étais jeune, ou "Tu suces?" alors que j'avais 68 ans...
En rentrant seule d'une soirée située à dix minutes à pied de mon domicile, je me suis retrouvée à devoir passer devant un groupe de jeunes hommes qui buvaient assis sur des bancs. Avant même d'arriver à leur niveau, ils ont commencé à me crier des commentaires. Lorsque je suis arrivée à leur hauteur, deux ou trois jeunes du groupe se sont approchés de moi en me demandant si je voulais les rejoindre. Devant mon refus, ils ont commencé à m'insulter et à me suivre. Ils marchaient à ma hauteur et devenaient plus insistants tant verbalement que physiquement. Heureusement, au niveau d'un arrêt de bus, un Noctis est passé. Je m'y suis engouffrée et ils ne m'ont pas suivie. Cet arrêt de bus est situé à 10 mètres de chez moi, donc si un bus n'était pas passé, je pense qu'ils auraient continué à m'agresser chez moi. Depuis, j'essaie de prendre des routes que je connais et où je suis certaine qu'il y aura d'autres personnes. De plus, j'évite les endroits sensibles où je sais que des jeunes "squattent" ou se rejoignent.
"Se sentir en sécurité" est un sentiment très variable. De manière générale, je me sens en sécurité nuit et jour. Je n'ai d'ailleurs jamais eu peur de traverser Bruxelles pour rentrer de soirée par exemple. Mais oui, régulièrement, par moments, le sentiment d'insécurité refait surface. Entre les moments où l'imagination prend le dessus (cet homme qui nous suit depuis 3 rues et semble se rapprocher alors qu'il prend simplement le même chemin que vous) et les longues minutes pendant lesquelles il faut subir cet amas de gars (appelons cela ainsi) qui vous demandent votre numéro de GSM avant de vous traiter de "pute" si vous ne souhaitez pas le leur donner ou encore cet homme qui vous suit en voiture, à votre hauteur, depuis quelques trop longues secondes où le sentiment d'insécurité est réellement la conséquence d'un comportement déplacé. Je n'ai pas forcément peur d'être kidnappée au coin d'une rue ou physiquement agressée mais je crains assez systématiquement de tomber sur un énième homme qui n'a jamais entendu parler du harcèlement sexuel et qui pense pouvoir aborder vulgairement toutes les filles et femmes qui portent une jupe.
Cela fera bientôt 11 ans que j'ai été agressée tout près de mon domicile, en revenant du travail. Cela s'est passé vers 19:30. J'étais tellement surprise au moment de l'agression que je n'ai même pas crié. Un passant est arrivé et m'a prêté son téléphone : j'ai pu avertir ma maman (presque 90 ans alors) qui habitait chez moi.
Alors que je marchais à Mons entre deux cours et que j'allais me poser sur un banc, un homme m'a accostée en me disant "Tu es toute seule ? Ça va ?". J'ai refusé de lui parler en lui disant que je n'avais pas envie de répondre à ses questions. Il a insisté de manière de plus en plus agressive : "C'est bon, allez, viens on discute", etc. En ayant marre, je me suis levée et me suis dirigée vers la rue qu'il y avait en face de moi. C'est alors que j'ai senti quelqu'un m'attraper violemment par les épaules et me dire que je n'étais qu'une salope, une connasse et que j'avais intérêt à rester avec lui pour discuter. J'ai eu vraiment très très peur. Je me suis libérée de l'étreinte en criant "laissez-moi tranquille maintenant !" (en espérant qu'un passant m'entende et pour lui faire peur). J'ai couru ensuite de peur qu'il me suive encore. Ce n'était pas le cas et j'ai pu rejoindre ma destination.
Travaillant dans le centre-ville la nuit, j'ai déjà connu plusieurs altercations sexistes en deux ans. Mais la pire s'est déroulée il y a deux mois. J'ai été suivie dès la sortie de mon travail par deux pervers. Je ne me suis pas laissée faire mais après cinq minutes de trajet ils m'ont attrapée par derrière, m'ont étranglée (blessure) et volé toutes mes affaires...
Le harcèlement de rue est quotidien, quel que soit le quartier ou l'heure. Je n'ai jamais été agressée physiquement mais les gestes déplacés, les paroles déplacées sont quotidiens et cela me met mal à l'aise, voire me fait sentir en insécurité. Les métros sont notamment des lieux récurrents de violence verbale. Pour ma part, j'évite le centre historique de Bruxelles la nuit si je ne suis pas accompagnée.
J'ai été agressée deux fois dans ma rue, en plein centre-ville de Liège. Une fois en plein jour et une fois fin de journée, quand il faisait noir. Une autre fois, cela s’est passé en rentrant de soirée à pied (parce que le taxi ne voulait pas me prendre, estimant le trajet trop court et trop peu rentable) : un homme m'a mis une main aux fesses en disant "qu'il allait me baiser" pour ensuite me suivre jusque devant chez moi. Ces trois faits sont des agressions physiques. Au quotidien, plusieurs fois par jour, et tous les jours ce sont des réflexions, des klaxons ou des regards lubriques.
J'ai été agressée au couteau avec une copine alors que nous rejoignions l'arrêt Collecto le plus proche d'une discothèque où nous avions passé une partie de la nuit. C'est finalement un chauffeur de taxi qui nous a sauvées en nous permettant de littéralement sauter dans sa voiture. Résultat: 5 euros de perdu et beaucoup de peur. Il m'a fallu trois ans avant d'oser repasser dans cette rue.
Je ne me sens pas vraiment en danger le jour mais la nuit j'évite d'être seule et si c'est le cas, je me dépêche et je garde mes clefs de voiture ou de maison à la main au cas où. Une amie victime d'une tentative de viol s'est sauvée de son agresseur grâce à ça : elle l'a griffé avec sa clef et elle a pu s'enfuir.
J'ai souvent été agressée : insultée ou draguée de manière salace, perverse. Un homme a déjà voulu me frapper en pleine rue.
On me traite de « pute », si je ne réponds pas à un bonjour, on me bloque le passage car je ne veux pas donner mon prénom…. Sans oublier les hommes qui insistent pour me parler aux arrêts de bus.
J'ai vécu trois ans à Bruxelles et il était très rare que je passe une journée sans me faire interpeller dans la rue et ce, dans n'importe quel quartier et à n'importe quel moment de la journée. Seulement, c'est le type d'interpellation qui diffère si c'était de jour ou de nuit. De jour, on ne m'accoste pas, on peut me crier toutes sortes de choses, souvent des injures si je ne réponds pas et... des injures si je réponds, bref j'en ai eu pour tous les noms d'oiseaux possibles. Ces injures peuvent être donc criées ouvertement, tout le monde peut les entendre à loisir mais elles peuvent aussi être chuchotées quand on croise une personne, si bien que le temps que nous réalisions qu'un joli "saaaalope" nous était destiné, son destinateur est déjà au coin de la rue ou de l'autre côté du passage piéton. Le soir, ces attaques verbales sont monnaie courante, certes, mais plus souvent elles s'accompagnent de tentatives de contact. Quand on veut nous parler, tout de suite des bras nous entourent les épaules, on nous prend les mains, on tire notre pull, l'attention demandée est bien plus importante de nuit. Enfin, dans le cas où certains à la rédaction ou parmi les lecteurs se demandent ce que je peux avoir comme comportement ou comme tenues pour subir ces sifflements, insultes et agrippements, sachez que la tenue vestimentaire n'en a jamais été la cause. Que je sorte des cours avec un gros jeans, le pull trop large de mon grand frère, capuche rabattue sur la tête au mois de novembre ou avec une petite robe en été, le harcèlement avait la même intensité et la même fréquence. Il est hors de question que je change mes habitudes pour ça, car cela risque de créer des zones "one-man-land" si nous faisions toutes ça. Cependant, il m'arrive souvent de faire des détours pour éviter de passer devant des bandes de garçons.
J'ai déjà été suivie à plusieurs reprises, dont une fois où j'ai eu la certitude que j'aurais été agressée si je n'avais pas été rejointe par mon conjoint.
J'ai été suivie par un homme qui, après s'être positionné derrière moi dans l'abribus, a commencé à se déshabiller puis à se caresser. Je suis allée dans un café chercher de l'aide, il m'a suivie et m'a hurlé dessus puis est parti quand j'ai menacé d'appeler la police. C'était chaussée de Louvain, près de la place Dailly en fin de soirée.
C'était en plein jour, un homme m'a suivie de loin pendant dix minutes avant de se rapprocher à moins de deux mètres. Il a commencé à me suivre et à me poser des questions obscènes, à me dire qu'il était en train de se masturber et que, s’il le pouvait, il "baisserait son froc, là, tout de suite". Je continuais à marcher, mais plus j'accélérais, plus la distance entre nous diminuait. Je lui ai hurlé dessus au moment où il se rapprochait vraiment de près et me suis enfuie.
Je me souviens avoir été agressée verbalement plusieurs fois dans la rue. Mais tant, que ce ne sont pas des coups, on oublie vite. Par ailleurs, c'est tellement récurent qu'on est presque anesthésié. Je me souviens qu'il y a quelques semaines, j'ai été agressée verbalement par un homme qui était en train d'agresser une vendeuse d'une boulangerie. J'avais pris la défense de la vendeuse car je ne pouvais me taire. L'homme ne l'a pas supporté. Il m'a attendu à la sortie de la boulangerie car il voulait s'en prendre à moi. L'homme a commencé à me poursuivre quand je suis sortie, donc je suis retournée à l'intérieur. Les personnes alors présentes et qui ont assisté à la scène n'ont pas réagi. Ce n'était que des hommes entre 40 et 50 ans. Seules les vendeuses ont réagi. Finalement j'ai appelé la police et, au bout d'un moment, à force de m'attendre, l'agresseur est parti. J'ai alors compris que personne ne vient à ton secours. Quand une femme se fait agresser par un homme, seules les femmes réagissent, les hommes, eux, préfèrent se taire.
Je n'ai jamais été agressée physiquement. Par contre, les remarques sexistes comme les « eh, madame, t'es bonne », les sifflements, les mecs collants qui ne comprennent pas le "NON", les types qui vous touchent « amicalement », je connais...
Avant, je marchais régulièrement le soir, n'importe où en Gaume. Depuis l'affaire Dutroux et les révélations concernant ses passages dans la province de Luxembourg (et pas seulement à Bertrix) certains endroits me dégoûtent. Je ne saurais plus y passer. Je n'oserais plus me balader à Arlon le soir, seule. Si j'ajoute le fait que j'étais une personne qui n'avait peur de rien, imaginez l'état émotionnel voire psychologique des filles et des femmes qui n'ont pas été, comme moi, éduquées au milieu d'une bande de garçons "joyeux drilles"... Ma solution : un Briard (Berger de Brie) et un Malinois (Berger belge). Sans eux, je ne sors plus dès qu'il fait noir. C'est triste mais c'est ainsi. Je suis mère de trois fils qui, eux, n'ont peur de rien. C'est toujours ça de réussi.
Me faire empoigner les seins ou le sexe en rue, cela m’est déjà arrivé trois fois en tout. J’ai également été confrontée à trois ou quatre exhibitionnistes (peut-être deux fois le même), dont un était très agressif et voulait que je "l'aide". J’ai aussi connu des insultes très violentes pour avoir refusé des avances, ou des crachats pour la même raison, une bonne dizaine de fois. Mais je n'ai jamais senti ma vie menacée et je refuse de dire que je ne me sens pas en sécurité, parce que ce serait jouer le jeu de tous ces imbéciles. Je ne me suis jamais sentie menacée le jour, alors que les épisodes d'insultes, c'était plutôt la journée. Il m'arrive de me sentir menacée la nuit, mais c'est un sentiment plus qu'une réalité, alors je fais avec. Et puis, il faut bien dire qu'avec l'âge, on risque plus de se faire arracher son sac que sa vertu. Les jeunes filles et jeunes femmes de mon entourage sont maintenant les cibles, et ce qu'elles racontent n'est pas joli-joli.
Une voiture s’est arrêtée à côté de moi. Le conducteur a abaissé la vitre et a commencé : « et mademoiselle ». Je continue mon chemin sans répondre puis, après avoir subi son insistance, je lève les yeux au ciel. Nous sommes avenue Louise, dans la petite ceinture, un après-midi de semaine. Le conducteur change alors son discours. « Et quoi t’es pas contente qu’on te complimente sale pute ». Là, je me retourne vers lui et lui conseille de retourner chez sa mère pour aller se chercher une éducation. Il arrête la voiture violemment, sort et court vers moi. Un passant l’a alors arrêté, et heureusement, sinon il me frappait en pleine rue. J’étais paniquée et j’ai été me réfugier dans un magasin de lingerie. Les vendeuses ne savaient pas quoi faire pour m’aider. Même si le passant le retenait, il arrivait quand même à m’insulter et à me jeter des objets à la figure. Puis, comprenant que sa voiture arrêtée bloquait toute la circulation, il est reparti en me jurant qu’il me retrouverait et me tuerait. Je faisais tranquillement du shopping après le boulot, j’étais seule mais croyez-moi que c’est moi qui avais plutôt envie de le tuer.
Il y a eu une première fois, à 17 ans. Cinq hommes se sont jetés sur moi pour essayer de me déshabiller en rue. J'ai su m'échapper grâce à une amie, heureusement. Une deuxième fois, j’ai été agressée pour me voler mon GSM et j'avais 27 ans. Je n'étais pourtant pas seule à ces deux moments mais accompagnée. A part cela, je n'ai pas compté les agressions verbales ou les attouchements ou tentatives d'attouchements que j’ai déjà vécus.
Les agressions ont été tellement nombreuses qu’à un moment, je n’osais plus en parler de peur de ne plus être crue. Elles ont commencé à 11 ans, en première secondaire : les hommes en voiture klaxonnent et les ouvriers devant l’école ont des propos choquants pour une jeune fille. Et, au final, chaque sortie était accompagnée par des agressions : des mains entre les jambes, des drogues dans le verre. Je me souviens d’une fois où je marchais en rue et un ouvrier m’a bloquée avec son système de ramassage pour mettre ses mains sur ma poitrine. J’ai osé faire du stop dans mon adolescence et les choses ont mal tourné une fois. Je pourrais continuer comme ça pendant des heures.
Un homme d’une trentaine d’années me suivant dans le métro et commençait à se masturber près de moi.
Il n'y a pas eu d'incidents très graves plutôt des petites choses : quelqu'un qui me parle mal, des sifflements, des regards intenses et parfois même, quelqu'un qui me touche le bras, le dos... une fois c'était carrément une main sur la poitrine. Je ne me sens pas souvent vraiment en danger mais dans certaines rues et quartiers, je suis quand même plus mal à l'aise. Le soir ou la nuit, je regarde souvent derrière moi, quand quelqu'un me suis, je me dépêche ou je ralentis pour le laisser passer. Parfois je regarde autour de moi et je vois que je suis la seule fille/femme dans un certain endroit et c'est quand même quelque chose de bizarre. Je n'irais pas non plus boire un coup toute seule dans le café du coin... Ces cafés sont des lieux de rencontres surtout masculins... Anne, 25 ans, Bruxelles
A partir de quand considérez-vous que nous sommes agressées? Personnellement, je considère que c’est lorsqu’un homme me suit dans la rue, me demande comment je m'appelle, où j'habite, me demande mon numéro de téléphone, me tire par la main ou le bras pour que je ralentisse un peu la cadence, et tout ça, avec insistance alors que je lui montre clairement que je ne suis pas intéressée.
Après mon agression, j'ai appelé la police, effondrée, paniquée... Mon agresseur étant toujours dans la rue, la police m'a indiqué qu'elle allait arriver. Mais je n'ai plus jamais eu de leurs nouvelles... Je n'ai jamais été traitée en victime. Malheureusement, mon cas n'est pas isolé et ce problème reste fréquent...
Il avait un couteau et se collait par derrière, contre moi, dans un tunnel de la gare. J’avais 16 ans, il devait être entre 16h et 17h car je rentrais de l’école. Je ne comprends toujours pas comment je me suis sortie de là indemne.
J’ai connu trop d'exemples depuis l'âge de dix ans: des attouchements, des sifflements constants, de la drague lourde, plusieurs courses-poursuites par des inconnus en pleine nuit, deux tentatives de kidnapping par des hommes en voiture, trois rencontres avec des exhibitionnistes qui se sont masturbés en me suivant et j'en passe.
Sur un parking de grande surface, j’ai été insultée de tous les noms parce que je n’avais pas répondu au « bonjour » d’un homme que je ne connaissais pas... J’essaie d’éviter un maximum de trajets quand je suis seule et, quand je n’ai pas le choix, je suis sur mes gardes et j’essaie de rester proche des usagers qui me semblent rassurants.
Regards, paroles, gestes, klaxons font déjà partie d’une agression.
Après mon agression, j’ai essayé de porter plainte mais on ne m'a pas prise au sérieux…
J'ai subi une tentative de viol dans une station de prémétro, après minuit. La station était vide, à l’exception de mon agresseur et de moi-même. J'avais 21 ans. Je n'ai pas porté plainte et je ne pense même pas y avoir pensé. Je crois que je me sentais coupable d'avoir voulu prendre le tram seule aussi tard. Aujourd'hui, j'ai 55 ans et j'ai toujours l'impression d'être un bout de viande entouré de mouches voraces. Cela m'a rarement empêchée de faire ce que je voulais, mais j'ai fait ce que je voulais en essayant d'être la plus transparente possible.
Je n'ai jamais été agressée physiquement en me promenant en rue. Par contre, j'ai souvent été victime de sifflements, d'injures à caractère sexuel et de drague lourde (« je peux vous inviter à prendre un verre ? », « merci pour votre sourire », etc.). Jamais je ne m'engage dans un endroit sombre et reculé si je suis seule, y compris à vélo, quitte à faire un détour de plusieurs kilomètres. Cette situation est d'ailleurs très problématique en tant que joggeuse, je suis obligée de prendre un abonnement de trois mois en salle pour continuer à courir le soir après le travail.
J’ai été agressée un dimanche matin à 7h30 en faisant mon jogging dans un quartier à villas.
Je n’en peux plus de la drague lourde et des regards déplacés…
Je n’ai connu « que » des agressions légères d'hommes qui ne comprennent pas qu'ils ne peuvent pas vous toucher ou vous suivre et des agressions verbales à la pelle comme "viens que je te pète l'anus sur mon guidon" par un jeune de 14 ans à vélo...
L'agression ce n'est pas que de la violence physique. Ça peut être également des mots, une attitude : un commentaire sur son physique, sa tenue, un regard appuyé parce que l'on porte une jupe ou simplement un empiétement sur son espace vital. L'agression, c'est quand on se sent mal à l'aise au point parfois de se remettre en question.
Les remarques viennent souvent d'hommes que je ne connais pas: « on va prendre un verre? », « tu viens souvent ici? »... Je tiens à préciser que c’est souvent en rue et en pleine journée. Évidemment, je ne vais pas dans certains quartiers de ma ville et je n'irai jamais me promener seule dans le bois.
Lors d'une soirée, un garçon saoul m'a insultée et frappée sans aucune raison. Sinon l'agression verbale en rue, elle est constante...
J'ai été agressée physiquement par quatre jeunes à 19h, en rentrant de l'université, il y a deux semaines. Cela s’est passé peu après le changement d'heure. Leur intention était de me voler mon sac et c'était la première fois que cela m'arrivait. Je m'en sors bien, heureusement, avec quelques hématomes et des cheveux en moins. Par contre, les tentatives d'intimidation, les remarques déplacées et les insultes sont devenues récurrentes. D’ailleurs, j'évite de prendre les transports en commun le soir. Tant qu'il y a du monde autour, il n'y a pas de problème, mais dès qu'on est seule, les charognes arrivent en meute. C'est pour cette raison que je ne comprends pas les politiciens qui tentent de pénaliser à tout prix les automobilistes… Les transports en commun, la marche le soir, c'est bien… à condition de ne pas être une femme seule, une personne âgée ou trop jeune, de ne surtout pas porter de robe ni dévoiler un centimètre de peau et de ne pas avoir de bijoux.
J’ai été agressée verbalement et physiquement à de nombreuses reprises lorsque j’étais plus jeune. Je sors moins maintenant et les trajets se font le plus souvent en voiture je suis donc moins confrontée ces situations. J’ai subi des attouchements d’inconnus à plusieurs reprises et je ne compte même plus le nombre de fois où je me suis fait accoster... Et que j’ai ravalé ma fierté en étant sympa pour ne pas que la situation dérape... On a peur...
J'ai déjà, comme toute les femmes, été insultée, sifflée, suivie à Bruxelles. Je me souviens d’une fois, avec une amie, dans le métro, quand j'avais 15 ans. Un groupe de garçons nous a coincées dans un compartiment et un des gars a mis la main sous la jupe de mon amie. Elle était tétanisée et personne ne réagissait dans le métro. Un homme m'a un jour suivie en me demandant de monter dans sa voiture. J'ai hurlé quand un autre homme passait à ce moment là, mais il a rigolé… Alors j'ai couru jusque chez moi.
Être suivie, être accostée, être sifflée, être klaxonnée, entendre le "hé t'es bonne toi", les regards libidineux… c’est fréquent.
Je n’ai pas été agressée physiquement mais suivie par un ou plusieurs hommes, insultée ou regardée de haut en bas comme un morceau de viande. J’évite les quartiers, les stations de métro, les rues sans passage et les quartiers/communes que je ne connais pas afin d’éviter de montrer que je ne connais pas mon chemin.
J'ai été suivie par un jeune homme depuis le tram. Il a essayé de me violer mais j'ai pu m'échapper en rentrant vite chez moi et en fermant la porte.
J’ai été agressée à deux reprises. Une première fois par un "vagabond", dans une rue peu passante de Bruxelles en 1969. La seconde fois, par mon copain de l’époque qui a tenté de m’étrangler dans une rue large et bien éclairée de Bruxelles en 1970. Je n'ai dû la vie qu'à un passant qui a pris mon agresseur à bras le corps.
Je n'ai jamais été formellement agressée en rue. Par contre, j'ai été suivie, sifflée, regardée avec insistance. J'ai eu vraiment peur parfois. À chaque fois que je rentre seule le soir, je sais qu'une des possibilités est l'agression. Et les statistiques sont malheureusement là pour le prouver. Quand je suis seule, tous mes radars sont allumés et en fonction de ce que j'observe, il m'arrive de changer de trajet en cours de route, de faire un détour, de descendre à l'arrêt de bus suivant. Je marche beaucoup, tout le temps. Et je refuse que la peur m'empêche de me déplacer à pied et en transports en commun qui sont mes deux seuls moyens de transport. Être seule ne m'empêche donc pas de me déplacer, mais je fais attention, et je le fais parfois avec la peur au ventre.
Certaines rues, même à Bruxelles, ne sont pas toujours bien éclairées. Pour rentrer chez soi après 22h, je préfère être accompagnée ou tout simplement parler à quelqu'un en ligne (compagnon ou ami(e)s). Je pense que c'est le fait de lire dans la presse des articles sur des agressions qui instaure un climat de méfiance, on connaît les "risques". Je ne me suis jamais fait physiquement agressée (ce que je redoute le plus). Les agressions verbales sont plus courantes, notamment sur le piétonnier mais heureusement on est rarement seule dans cette zone.
J’ai été victime d’une tentative de viol dans le Bois de la Cambre. Une plainte a été déposée à la police mais l’affaire a été classée sans suite.
Un exhibitionniste s’est un jour approché de moi dans un parc en journée. J’ai aussi été touchée dans une station de métro le soir . Pour couronner le tout, les agressions verbales sont récurrentes dans les rues de Bruxelles en journée et en soirée…
En pleine journée, à un arrêt de bus, des ouvriers qui circulaient en utilitaire ont ralenti à ma hauteur, et m'ont interpellée, vitre baissées. Comme les insultes fusaient : "salope", "traînée" (j'étais pourtant habillée décemment, je sortais du travail), et ne voulant pas me laisser faire, je leur ai fait un doigt d'honneur (j'ai d'ailleurs appris la leçon, maintenant, je baisse simplement les yeux et j'augmente le volume de ma musique). Ils sont partis, mais simplement pour faire demi-tour. Ils sont ensuite descendus à l'arrêt de bus pour me faire comprendre que je n'avais pas à leur manquer de respect...
’ai subi une tentative de viol. Depuis, je renonce régulièrement à certaines activités sportives et culturelles si je ne peux m'y rendre en voiture et me garer à proximité.
J’ai connu des altercations verbales, des sifflements, des hommes qui se rapprochent trop derrière moi... dans le train ou en rue mais jamais d’agression physique. La nuit, je privilégie le vélo plutôt que d’être à pied, ou je prends la voiture mais j’évite les parkings souterrains. Je n’ai jamais renoncé à une sortie, j’anticipe juste.
Plusieurs fois déjà, des inconnus ont posé leurs mains sur mes fesses, sur mes seins et ont tenu des propos sexuels.
Outre les agressions verbales plus communes, j'ai aussi échappé à une agression sexuelle en rentrant tard chez moi après une réunion de travail s'étant déroulée en fin de soirée. Depuis, je ne sors plus le soir sans être angoissée. Et si je peux éviter de sortir une fois qu'il fait nuit, je le fais, sinon, je cherche à être accompagnée.
Alors que j’avais 11 ans, un homme m’a « invitée » à monter à bord de sa voiture. J’ai refusé et ai été copieusement insultée. J’ai depuis le sentiment de n'être jamais totalement à l'abri ni tranquille.
J'ai déjà réussi à éviter plusieurs agressions physiques en courant ou en rusant (j'ai plus de mal à y échapper dans les transports en commun).
A 5h30 du matin, en allant travailler, un homme m’a suivie. Il voulait avoir des rapports. J’ai crié tellement fort qu’il a eu peur et qu’il est parti.
J’ai été à de nombreuses reprises agressée dans les rues du centre de Liège. Toujours par des petits groupes de 4-5 hommes entre 16 et 25 ans. J’ai connu des insultes sexistes. Plusieurs fois, des voitures se sont arrêtées au milieu de la route la nuit et des hommes ont insisté pour que je monte à bord (ils sifflent, claquent des dents comme si j’étais un chien). Une fois, j’ai failli être violée mais le gérant d’un kebab est venu me secourir avant que les actes n’aillent trop loin.
On m'a déjà suivie plusieurs fois. Les remarques et les regards insistants, c'est presque tous les jours dans les transports en commun. Du coup, je prends toujours la voiture si je sais que je devrai rentrer seule, j'évite les rues sombres et peu fréquentées et je cours entre l'arrêt de bus et ma maison.
Lors d’agressions verbales, vous passez aisément d’un "hé ma soeur" à "grosse pute" car vous ignorez cette personne pour son comportement peu avenant dans les transports en commun. Du coup, je paie systématiquement pour rentrer chez moi en taxi.
Je suis voilée, et je suis souvent agressée verbalement par des hommes. J’ai peur qu’un jour ça dérape et que ça dépasse le verbal.
A 16 ans, on m’a demandé si j’avais une belle « chatte » en plus de mes beaux yeux. Un peu plus tard, on m’a poursuivie dans la rue pour finalement me demander en mariage. Un soir, j’ai été agrippée par le ventre par un homme qui me riait au nez... Je ne compte plus toutes les fois où j’ai été klaxonnée, sifflée, « aboyée »...
J'ai été agressée par un inconnu assis à côté de moi au cinéma. Il frottait sa jambe contre la mienne et posait sa main sur ma jambe. J'ai été agressée également dans un corridor de métro par un gars qui ne me laissait pas passer et voulait que je l'embrasse. Tous les jours aussi, je suis agressée par les regards de certains hommes qui regardent mon derrière.
J’ai subi plusieurs agressions en rue, à Bruxelles, quand j’y habitais. J’ai d’ailleurs déménagé pour plusieurs raisons dont celle-ci.
Un soir, au centre-ville de Bruxelles, un homme saoul a fait force sur moi. J'ai crié et un garçon est venu m’aider.
Enfant dans les années "Julie et Mélissa", j'ai vite été sensible à ma "fragilité" en tant que fille, et plus tard en tant que femme. Accostée trop facilement, regardée avec trop d'insistance, des paroles blessantes, sexistes, vulgaires. C'est surtout un climat d'insécurité, une ambiance particulière qui met mal à l'aise. J’ai l'impression que l'autre a le droit et que je n'ai qu'à me défendre si ça m'arrive... si j'ose seulement. Difficile de ressortir plus forte d'une agression; on se sent violée dans notre intimité, dans notre bulle de protection, à vif et à la merci du premier venu. Quand j'étais plus jeune, je marchais avec mes clés entre les doigts, pour faire mal si je devais me défendre. Je marche toujours vite, je verrouille la portière de la voiture au plus vite et je regarde au-dessus de mon épaule jusqu'à ce que je sois enfin chez moi. Je ne m'empêche pas de sortir, de vivre, mais je suis rarement l'esprit tranquille quand je suis seule.
J'étais ado, j'avais 13 ou 14 ans. Un homme est sorti du tram derrière moi et a touché mon sein droit en disant à son copain "ça y est, ça pousse, ça devient bien", puis il m'a lâchée et est parti devant moi. Cela m’a beaucoup traumatisée et je n’ai pas osé en parler avant des années.
Un homme alcoolisé s'est masturbé devant moi en me fixant.
Personnellement, j'ai été victime d'insultes et de gestes déplacés. J'ai rencontré par ailleurs des dames âgées qui étaient très inquiètes à l'idée de circuler en transports en commun à Bruxelles, ayant fait l'objet de plusieurs agressions (vols avec violence).
Des hommes m’ont déjà mis la main aux fesses et ont levé ma jupe, en pleine journée.
Je n'ai pas été « agressée » mais on m'a mise très mal à l'aise avec des commentaires par exemple. On m'a aussi tenu le bras avec force.
Je n’ai heureusement pas subi d’agression mais des remarques ou des appels d’hommes qui essaient de nous accoster dans la rue. Trop c’est trop.
J’ai été agressée en soirée, avant minuit, dans une rue fréquentée d'Ixelles.
J’ai pris l’habitude de me faire traiter de « pute », si je ne réponds pas à un « bonjour », à me faire bloquer le passage car je ne veux pas donner mon prénom, et à faire face à des hommes qui insistent pour me parler aux arrêts de bus.
Le harcèlement verbal est le plus fréquent avec des commentaires déplacés et des insultes gratuites comme « salope », « sale pute », « suce ma bite ».
Les mains aux fesses dans la foule, c’est fréquent.
Je marchais le plus rapidement possible vers chez moi après avoir été à une fête et une voiture est passée, des garçons ont ouvert la fenêtre et crié quelque chose de non-rassurant à mon attention. Je n'ai pas répondu et j'ai filé aussi vite que possible. La dernière fois, il y avait quelqu'un de trop agressif dans le train envers le contrôleur, donc j'ai choisi de descendre du train et d'en prendre un autre, car cette personne était instable.
On en parle trop peu mais il y a de nombreux frotteurs, notamment dans les transports en commun. J’en ai fait les frais à plusieurs reprises...
J’ai connu de nombreuses agressions sexistes : des injures, des personnes qui se collent à moi, de la drague lourde ainsi qu’une agression physique dans le métro.
Cela s’est passé dans un bus, il y a longtemps. J’étais ado et au départ, je ne me considérais pas comme agressée… Avec du recul et l’âge, j’ai compris que des attouchements étaient bien une agression.
Un soir, au métro Rogier, à 19h. Cela a commencé par des insultes et des attouchements et puis des violences verbales très fortes quand j'ai demandé à ce que cela s'arrête. Les trois auteurs ont alors frappé sur un volet de magasin de toutes leurs forces en me hurlant dessus. Cela a duré au moins cinq minutes. Personne ne s'est arrêté. Ni les passants, ni les agents de la Stib qui ont traversé la station. J'étais paralysée.
Certains disent que le niveau de sécurité dépend d’un quartier à l’autre, et surtout, de l’heure. C’est totalement faux. A 13h, en plein milieu de Montgomery, endroit très fréquenté, j’ai été agressée sans raison. Un monsieur est sorti de la bouche de métro avant de me taper dessus en criant. Ça peut se passer n’importe où et n’importe quand. Il ne faut pas tout diaboliser mais il faut toujours rester à l’affût.
J’ai été agressée en rue, en pleine journée, juste devant ma porte d’entrée. Un homme m’a plaquée contre la porte avant d’insérer sa main dans ma culotte.
Je me suis déjà fait aborder, fait suivre à pied ou en voiture, fait siffler ou insulter. On m'a même craché dessus un jour alors que je ne faisais que croiser la personne dans la rue.
J’ai été agressée à Ixelles devant mon immeuble. C’était une tentative de viol.