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Six mois après les élections européennes, la Commission von der Leyen va enfin pouvoir entrer en fonction, le 1er décembre. Le Parlement européen a voté ce mercredi 27 novembre l'investiture du nouveau collège.

Celui-ci se compose de 15 hommes et 12 femmes de 27 nationalités différentes (mais pas de Britannique). Au niveau politique, 9 commissaires sont centre-droit, 9 sont socialistes, 4 sont libéraux, 1 se dit "euroréaliste" et 4 sont non affiliés.

Ursula von der Leyen

Présidente de la Commission européenne
Parti : PPE Allemagne

Frans Timmermans

Vice-président exécutif

En charge du Green deal européen

Parti : PSE Pays-Bas

Margrethe Vestager

Vice-présidente exécutive

Europe adaptée à l’ère numérique et
Concurrence

Parti : Renew Europe Danemark

Valdis Dombrovskis

Vice-président exécutif

Economie au service des personnes et Services financiers

Parti : PPE Lettonie

Josep Borrell

Vice-président

Haut représentant pour les affaires étrangères

Parti : PSE Espagne

Vera Jourova

Vice-présidente

Valeurs et transparence

Parti : Renew Europe Tchéquie

Margaritis Schinas

Vice-président

Promotion du mode de vie européen

Parti : PPE Grèce

Dubravka Šuica

Vice-présidente

Démocratie et démographie

Parti : PPE Croatie

Maros Sefcovic

Vice-président

Relations interinstitutionnelles et prospective

Parti : PSE Slovaquie

Johannes Hahn

Rattaché à la présidente

Budget et administration

Parti : PPE Autriche

Mariya Gabriel

Commissaire

Innovation, Recherche, Culture et Jeunesse

Parti : PPE Bulgarie

Didier Reynders

Commissaire

Justice et État de droit

Parti : Renew Europe Belgique

Stella Kyriakides

Commissaire

Santé

Parti : PPE Chypre

Kadri Simson

Commissaire

Energie

Parti : Renew Europe Estonie

Jutta Urpilainen

Commissaire

Partenariats internationaux

Parti : PSE Finlande

Thierry Breton

Commissaire

Marché intérieur, industrie, défense et espace

Parti : Non affilié France

Oliver Várhelyi

Commissaire

Voisinage et élargissement

Parti : Non affilié Hongrie

Phil Hogan

Commissaire

Commerce

Parti : PPE Irlande

Paolo Gentiloni

Commissaire

Economie

Parti : PSE Italie

Virginijus Sinkevicius

Commissaire

Environnement et océans

Parti : Non affilié Lituanie

Nicolas Schmit

Commissaire

Emploi et aux Affaires sociales

Parti : PSE Luxembourg

Helena Dalli

Commissaire

Égalité

Parti : PSE Malte

Janusz Wojciechowski

Commissaire

Agriculture

Parti : CRE Pologne

Elisa Ferreira

Commissaire

Cohésion et réformes

Parti : PSE Portugal

Adina-Ioana Vălean

Commissaire

Transport

Parti : PPE Roumanie

Janez Lenarcic

Commissaire

Gestion des crises

Parti : Non affilié Slovénie

Ylva Johansson

Commissaire

Affaires intérieures

Parti : PSE Suède

Journaliste : Olivier le Bussy et Maria Udrescu

Designer : Raphael Batista

Coordinateur : Antonin Marsac

Copyright © La Libre.be 2019

Ursula von der Leyen (PPE)
Présidente de la Commission européenne

L’Allemande Ursula von der Leyen a été élue présidente de la Commission par le Parlement européen, à une faible majorité. Elle est la première femme à accéder à ce poste.

Désignée par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne le 2 juillet, Ursula von der Leyen est devenue, le 1er novembre, la première femme présidente de la Commission. Elle a été élue par le Parlement européen à une courte majorité : 383 voix favorables, pour 327 votes négatifs, 22 abstentions et un bulletin nul. C’est juste au-dessus des 374 voix nécessaires et bien moins que les 422 recueillis en 2014 par son prédecesseur Jean-Claude Juncker. Ursula von der Leyen ne se considère pas comme "mal élue". "En démocratie, la majorité, c’est la majorité, avait-t-elle défendu lors de la conférence de presse suivant son élection. Il y a deux semaines, je ne l’avais pas parce qu’on ne me connaissait pas."

Cette proche de la chancelière allemande Angela Merkel devait, de plus, surmonter le "péché originel" de sa nomination par le Conseil européen, au détriment des Spitzenkandidaten des groupes politiques qui avaient publiquement fait campagne pour obtenir le poste : Manfred Weber pour le PPE, le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans et la libérale danoise Margrethe Vestager.

Ursula von der Leyen savait qu’elle devait aller chercher les suffrages qui risquaient de lui manquer auprès des libéraux-centristes-macronistes du groupe Renew et, surtout, des Socialistes et Démocrates (S&D) et des Verts, très réticents. Sur la forme, elle a séduit. Devant le parlement européen, passant avec aisance du français à l’allemand et à l’anglais, Ursula von der Leyen avait livré un plaidoyer fervent en faveur de la construction européenne, évoquant sa "fierté" de voir "finalement une femme candidate à la présidence de la Commission". Elle avait terminé son discours en avertissant que "qui veut renforcer l’Union européenne trouvera en moi une battante à ses côtés. Qui veut l’affaiblir, la diviser ou saper ses valeurs trouvera face à lui une farouche opposante".

Opération de séduction partiellement réussie

Sur le fond, l’Allemande avait lancé une véritable opération de séduction en direction des socialistes et des Verts en présentant les grands axes stratégiques de sa Commission. À ceux-ci (mais pas qu’à eux), elle avait annoncé sa volonté de lancer un New Green Deal dans les cent premiers jours de son mandat avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. En proposant d’établir un cadre pour un salaire minimum européen, une réassurance chômage européenne en cas de choc économique et une garantie pour qu’aucun enfant ne soit privé des soins de santé et de l’éducation élémentaire, l’Allemande avait regagné du terrain chez les socialistes. N’en reste pas moins que 51 des 154 élus du S&D ont voté contre elle.

Le score obtenu par Ursula von der Leyen peut difficilement être qualifié de plébiscite. Elle doit son élection aux 14 élus de l’antisystème du Mouvement 5 Étoiles italien, et aux ultraconservateurs polonais du PiS. C'est du moins ce que ces derniers affirment.






Frans Timmermans (PSE)
Vice-président exécutif

Premier vice-Président exécutif. En charge du Green deal européen. Âge : 58 ans. Pays : Pays-Bas.

Frans Timmermans était (sur papier) le deuxième homme le plus puissant de la Commission sortante, en tant que premier vice-président chargé de l’état de droit. Ce portefeuille est devenu l’un des plus difficiles à gérer après les attaques contre l’indépendance de la justice qui se sont multipliés en Hongrie, Pologne, Roumanie.

La pression qu’il a exercée durant cinq ans sur les gouvernements de ces pays pour qu’ils respectent l’état de droit et la séparation des pouvoirs ont coûté la tête de la Commission, fin juin 2019, à celui qui était le Spitzenkandidat des socialistes européens. Né en 1961, à Maastricht, le Néerlandais polyglotte (outre sa langue maternelle, il maîtrise l’anglais, le français, l’allemand, l’italien et le russe) a passé la majeure partie de son enfance à l'étranger, au gré de la carrière diplomatique de son père. Adhérent du Parti travailliste depuis 1990, ce solide quinquagénaire a quitté les Pays-Bas pour la Commission en 2014 en tant que membre le plus populaire du gouvernement du libéral Mark Rutte. Ce dernier a d’ailleurs soutenu, sans succès, la candidature du social-démocrate Timmermans pour la présidence de la Commission.






Margrethe Vestager (Renew Europe)

Vice-Présidente exécutive - Europe adaptée à l’ère numérique et Concurrence. Âge : 51 ans. Pays : Danemark

Née en 1968 à Glostrup, dans la banlieue de Copenhague, Margrethe Vestager fut ministre du gouvernement de centre-gauche de Poul Nyrup Rasmussen, avant de poser ses valises au Berlaymont où elle se fait remarquer par son professionnalisme et son intégrité. Déjà en charge de la Concurrence dans l’équipe de Jean-Claude Juncker, où elle a bâti sa réputation de “tax lady” en s’en prenant aux géants du Web, Mme Vestager, gardera la main sur ce portefeuille dans la nouvelle Commission. Surnommée la “rockstar” de la Commission sortante, Margrethe Vestager espérait devenir la première femme à en prendre les rênes. Ayant dû s’effacer face à l’Allemande Ursula von der Leyen, elle sera néanmoins l’une des figures les plus puissantes de l’exécutif européen, après la présidente-élue. Un rôle à l’image du parcours de celle qui fut la plus jeune femme ministre du Danemark à 29 ans, la première femme à accoucher pendant son mandat, la première politicienne danoise à utiliser Twitter et celle dont les créateurs de la série télévisée danoise à succès Borgen se sont inspirés pour créer le personnage de la Première ministre Birgitte Nyborg.






Valdis Dombrovskis (PPE)

Vice-président exécutif - Economie au service des personnes et Services financiers. Âge : 48 ans. Pays : Lettonie.

Devenu Premier ministre de Lettonie en 2009, alors que le pays frisait le défaut de paiement, Valdis Dombrovskis fut l’auteur de plusieurs budgets d'une austérité inouïe. Un prix qu’il fut prêt à payer pour faire entrer son pays dans la zone euro (le 1er janvier 2014). C’est l'effondrement d'un supermarché, qui coûta la vie à 54 morts et fit une quarantaine de blessés à Riga, qui a poussé M. Dombrovskis à démissionner en 2013 et à orienter sa carrière vers l’UE, fort de sa réputation au sein de sa famille politique, le Parti populaire européen. Dans la Commission européen sortante, le conservateur était chargé de l’Euro. Pendant cinq ans, ce tenant de la ligne austéritaire, qui devait composer avec le socialiste français Pierre Moscovici, chargé des Affaires économiques et financières, n’a pas réussi à convaincre Jean-Claude Juncker de lancer des sanctions contre les États membres qui sortaient des clous budgétaires.






Josep Borrell (PSE)

Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune et Vice-président. Âge : 72 ans. Pays : Espagne.






Vera Jourova (Renew Europe)

vice-Présidente - Valeurs et transparences. Âge : 55 ans. Pays : République tchèque






Margaritis Schinas (PPE)

Vice-Président - Promotion de notre mode de vie européen. Âge : 57 ans. Pays : Grèce






Dubravka Šuica (PPE)

Vice-Présidente - Démocratie et démographique. Âge : 62 ans. Pays : Croatie.






Maros Sefcovic (PSE)

Vice-président - Relations interinstitutionnelles et Prospectives. Âge : 53 ans. Pays : Slovaquie.

Représentant permanent de la Slovaquie auprès de l’UE (2004-2009), commissaire européen à l’Education, la Formation, la Culture et la Jeunesse (oct. 2009-2010), vice-Président de la Commission en charge des Relations interinstitutionnelles et de l’Administration (2010-2014), vice-président de la Commission en charge de l’Union de l’Energie (2014-2019)






Johannes Hahn (PPE)

Budget et administration. Pays : Autriche.






Mariya Gabriel (PPE)

Innovation, Recherche, Culture et Jeunesse. Pays : Bulgarie.






Didier Reynders (Renew Europe)

Justice. Pays : Belgique.






Stella Kyriakides (PPE)

Santé. Pays : Chypre.






Kadri Simson (Renew Europe)

Energie – Estonie.






Jutta Urpilainen (PSE)

Partenariats internationaux. Pays : Finlande.






Thierry Breton (Renew Europe)

Marché intérieur, marché numérique, industrie de la défense et de l’espace. Pays : France.






Oliver Varhelyi (Non affilié)

Elargissement et politique de voisinage. Pays : Hongrie.






Phil Hogan (PPE)

Commerce. Pays : Irlande.






Paolo Gentiloni (PSE)

Economie. Pays : Italie.






Virginijus Sinkevicius (Verts)

Environnement, Pêche et Océans. Pays : Lituanie.






Nicolas Schmit (PSE)

Emploi et aux Affaires sociales. Pays : Luxembourg.






Helena Dalli (PSE)

Egalité. Pays : Malte.






Janusz Wojciechowski (ECR)

Agriculture. Pays : Pologne.






Elisa Ferreira (PSE)

Cohésion et réformes. Pays : Portugal.






Adina Ioana Valean (PPE)

Transports. Pays: Roumanie.






Janez Lenarcic (non affilié)

Gestion des crises. Pays : Slovénie.






Ylva Johansson (PSE)

Affaires intérieures. Pays : Suède.