cover témoignage

Chers lecteurs,

Notre époque est indécise, tous et ensemble que nous sommes face à une épidémie mondiale qui nous contraint à modifier notre manière de vivre et de penser… Alors que vous vous tournez vers les médias pour obtenir des réponses aux questions que vous vous posez, il nous a semblé important de vous poser aussi une question : Et vous, comment allez-vous à l’époque du coronavirus ? Vous nous avez raconté, en toute sincérité, depuis le début de cette curieuse épopée, comment la situation de confinement avait changé votre quotidien. Et comment cette crise, vécue à l’échelle mondiale, avait modifié votre rapport au monde, votre rapport aux autres et, également, votre rapport au temps.

Vos expériences sont partagées chaque jour sur le site de La Libre et dans les pages de votre journal papier. Après lecture des témoignages de vos congénères, nous vous conseillons instamment de prendre soin de vous et de chanter à 20h en vous lavant les mains.



MERCREDI 6 MAI

«La séparation engendre une grande tristesse »

Marie-Anne,
VENDREDI 2 MAI

« On va peut-être tous mourir car on sera resté trop longtemps en manque de relations humaines ».

Joëlle,
VENDREDI 2 MAI

Un premier poème, « Il marche sur la place vide »

Marie-Christine,
à Woluwe-Saint-Pierre
VENDREDI 2 MAI

«  Je découvre des traits de personnages de mes ados que je ne connaissais pas bien »

Mirza,
41 ans, à Tubize
VENDREDI 2 MAI

«  Mais même les gens, qui ont de la chance, ont le droit d'avoir des baisses de moral »

Sally,
42 ans, à Tournai
VENDREDI 2 MAI

« Développer cette créativité qui sommeille en nous »

Pauline,
27 ans, à Etterbeek
VENDREDI 1 MAI

« En figeant tout, n’entravons pas l’avenir pour le passé »

Jean-Paul,
à Baisy-Thy
LUNDI 27 AVRIL

« Les oubliés  du Conseil National de Sécurité du vendredi 24 avril »

Anne
LUNDI 27 AVRIL

« Le drame causé par notre strict confinement pour son mari en phase terminale »

Philippe
SAMEDI 25 AVRIL

« Allons tous à la pêche ! »

Annick et Adrian,
à Uccle
JEUDI 23 AVRIL

« Il faut rajouter de la vie aux années et non des années à la vie »

Claire,
JEUDI 23 AVRIL

« La grippe de Hong Kong ? »

Françoise,
71 ans, à Bruxelles
MARDI 21 AVRIL

« Tout le secteur artistique et culturel est impacté »

SDS ASBL,
à Liège
MARDI 21 AVRIL

« Un tueur invisible »

Archilux,
MARDI 21 AVRIL

«  Je suis sur le point de devoir fermer mon école de danse »

So,
52 ans à Etterbeek
LUNDI 20 AVRIL

« Je ne sais vraiment pas dans quel état moral je vais finir »

Sonia,
36 ans, Isère
DIMANCHE 19 AVRIL

« J’ai peur de rentrer chez moi »

Bruno,
52 ans, Verviers
DIMANCHE 19 AVRIL

« je souhaiterais, moi, vous partager une facette différente »

Aglaë,
81 ans
VENDREDI 17 AVRIL

« j’ai eu la grippe asiatique »

Gilbert,
70 ans à Marche en Famenne
VENDREDI 17 AVRIL

« Je m'inquiète cependant pour les miens au sens large »

François,
35 ans à Court-saint-Etienne
JEUDI 16 AVRIL

« Un peu de poésie »

Gisèle,
à Chastre
DIMANCHE 12 AVRIL

« L’injustice totale »

Thomas,
27 ans à Brunehaut
DIMANCHE 12 AVRIL

« Moins de médias catastrophe »

Bérénice,
30 ans à Enghien
VENREDI 10 AVRIL

« Remettre de la couleur »

Dominique,
52 ans, à Namur
VENREDI 10 AVRIL

« Il est possible que notre démocratie belge vive ses dernières semaines »

François,
35 ans, à Court-saint-Etienne
VENREDI 10 AVRIL

«  je me suis reconcentré sur moi-même »

Florino,
26 ans à Seraing
VENREDI 10 AVRIL
VIDEO

« Bach, en direct de Schaerbeek,en ce Vendredi Saint »

Emilie,
36 ans, à Schaerbeek
MARDI 07 AVRIL

« Si vivis bellum, Para Pacem » / "Si tu vis la guerre, prépare la paix"

Patrick
MARDI 07 AVRIL

«  A la suite de cette crise, je pense que serai encore plus attentive »

Martine,
65 ans à Bruxelles
MARDI 07 AVRIL

« Et si nous privilégiions plutôt, sans contrainte, le cœur et l’esprit ouverts ? »

Marie Hélène,
71 ans à Beaufays
LUNDI 06 AVRIL

« Un cours de micro-enseignement en des temps d’incertitude »

Martine,
à Louvain
LUNDI 06 AVRIL

« Quel type de société sommes-nous en train de construire si, pour survivre, nous devons nous tenir loin des autres ? »

Emilie,
36 ans à Schaerbeek
LUNDI 06 AVRIL

« Pour un certificat de bonne santé »

Jean,
à Court-St-Etienne
VENDREDI 03 AVRIL

« Salut. Tout va, comme ça va, je termine ma petite carrière en beauté... »

Jacques
67 ans à Ottignies
VENDREDI 03 AVRIL

« Les dégâts à terme »

Georges
42 ans à Woluwé-Saint-Pierre
VENDREDI 03 AVRIL

« Quand on s'ennuie : on range ! »

Rupert
68 ans à Bruxelles
VENDREDI 03 AVRIL

« Nous avons dépassé les limites »

Ohctap
69 ans à Namur
VENDREDI 03 AVRIL

« Drôle de départ à la pension »

Gabriel
65 ans
VENDREDI 03 AVRIL

« La loi est faite pour l'homme et non pas l'homme pour la loi »

Olivier
59 ans à Ixelles
VENDREDI 03 AVRIL

« Vous qui êtes aussi des héros »

Philippe
JEUDI 02 AVRIL

« Je fais des apéros-haies »

Sophie
37 ans, à Faimes
JEUDI 02 AVRIL

« Les psychologues ne consultent plus que par téléphone »

Anxiety
36 ans à Awans
JEUDI 02 AVRIL

«  le plaisir de l'instant présent pour qui parvient à lâcher prise »

Laurence H.
40 ans, à Saint-Georges
JEUDI 02 AVRIL

« Je ne sais plus quel jour on est »

Cléa
51 ans, à Mont-sur-Marchienne
JEUDI 02 AVRIL

« des meurtres prémédités »

Aurore
34 ans à Rochefort
JEUDI 02 AVRIL

« Au-delà des émotions et de l'immédiateté »

Anne
59 ans à Blegny
JEUDI 02 AVRIL

« Je prends tout cela avec positivisme! Je suis coach de vie et maman de 7 enfants. »

Aurélie
43 ans à Honnelles
JEUDI 02 AVRIL

« Ne plus vivre dans le stress »

Caroline
61 ans à Aubange
JEUDI 02 AVRIL

« Cette situation nous oblige à sortir de la routine »

Adrienne
61 ans à Jurbise
JEUDI 02 AVRIL

« A quand un confinement pour cause environnementale ? »

Hugo
29 ans à Pecq
JEUDI 02 AVRIL

« On s’épuise pour des futilités »

Corinne
55 ans à Marcinelle
MERCREDI 01 AVRIL

« En attendant le retour de ces jours heureux »

Adrien Gillebert
85 ans à Mouscron
MERCREDI 01 AVRIL

« Mon père, ce héros... »

Thierry
MERCREDI 01 AVRIL

« Remettre le vivant au centre de tout »

A.
63 ans
MERCREDI 01 AVRIL

« Je ne m’ennuie pas une seconde »

Nicole
64 ans à Arlon
MERCREDI 01 AVRIL

« Le virage à prendre »

Michel
66 ans à Uccle
MERCREDI 01 AVRIL

« il y a énormément de fake news »

Jean-François
48 ans à Vielsalm
MERCREDI 01 AVRIL

« Des gestes au quotidien pour aider un peu »

Isabelle
49 ans à Bruxelles
MARDI 31 MARS

« Quand déjà la maladie, les douleurs physique vous envahissent, que c'est difficile de ce se dire que tout s'annule »

Marie-Claire
58 ans
LUNDI 30 MARS

« Choqué par le message de Wilmès aux jeunes » 

Comzo
50 ans
LUNDI 30 MARS

« La guerre que tout le monde attendait... »

Philippe
Lasne
LUNDI 30 MARS

« Notre expérience avec Monsieur Covid-19 »

Georges
LUNDI 30 MARS

« L'âge de la conscience éveillée, à Hyon »

Partipris
LUNDI 30 MARS

« le choc qui va suivre l’après-corona »

Cooldk
74 ans à Bruxelles
LUNDI 30 MARS

« Remettre en question les fondements de notre démocratie, dépendante du capital et des lobbies »

Jacky
76 ans à Jette
LUNDI 30 MARS

«  Je ne suis pas prêt à me réconcilier avec l'humain »

Stéphane
59 ans à Bourcy
LUNDI 30 MARS
PHOTOMONTAGE

« Partager avec vous »

Valentine
SAMEDI 28 MARS
VIDEO

« Depuis une maison de repos »

Denise
94 ans à Ottignies
SAMEDI 28 MARS

« Des contraintes volontaires »

Gso
64 ans à La Hulpe
SAMEDI 28 MARS

« En tirer les bonnes conclusions »

Elisabeth
29 ans
SAMEDI 28 MARS

« Certaines nouvelles, souvent contradictoires »

Patoche
51 ans à Aubel
SAMEDI 28 MARS

« Il a suffi d'une créature de quelques dixièmes de microns pour qu'ils saisissent la fragilité de nos sociétés hyper-connectées »

Jean-Lou
64 as, à Sylvieville
SAMEDI 28 MARS

« On sait ce qu’il faut faire »

Alex
18 ans à Lasne
SAMEDI 28 MARS

« A suivre »

Dam
33 ans à Soignies
SAMEDI 28 MARS

« Ce monde n'est pas perdu, mais des changements vont devoir en découler »

Fanny
20 ans à Liège
SAMEDI 28 MARS

« Le “restez chez vous “ nous paraît simple »

Isabelle
40 ans à Saint-Hubert
SAMEDI 28 MARS

« Le temps paraît plus long »

Sylvie
37 ans, à Uccle
VENDREDI 27 MARS

« Suspendus »

Bernard
50 ans à Saint-Gilles
VENDREDI 27 MARS

« Je pense qu’on nous ment sur l’origine du virus »

Tom
27 ans à Tournai
VENDREDI 27 MARS

« Ce qu’on croit acquis »

Af
25 ans à Neupré
VENDREDI 27 MARS

« Petit bonheur »

Pat
54 ans à Mons
VENDREDI 27 MARS

« Plus les jours passent, plus je m'inquiète ».

Elise
24 ans à Esneux
VENDREDI 27 MARS

« On le sait depuis Christophe Colomb »

Paul
60 ans à Beauchevain
VENDREDI 27 MARS

«  La terre entière est en train de glander ? »

Gabriel
25 ans à Namur
VENDREDI 27 MARS

« Le nouveau mode de vie ne me déplaît pas »

Laura
30 ans à Bruxelles
VENDREDI 27 MARS

« Autant ce virus est un cauchemar pour l’économie, autant il est une bénédiction pour l’environnement »

François
64 ans
JEUDI 26 MARS

« Quand j’aurais le temps »

Dominique
JEUDI 26 MARS

« Chaque année/ la vigne pleure/ Puis viennent les fleurs. »

Bernadette Bodson-Mary
Tournai
JEUDI 26 MARS

« Mon deuxième confinement »

Une grande-mère
74 ans
MERCREDI 25 MARS

« Ils ont applaudi le soir, mis un cadre Facebook, ils sont en paix avec eux-mêmes »

Lady V.
MERCREDI 25 MARS

« Réflexion du jour »

Pascal
MERCREDI 25 MARS

« En guerre ? non »

Manu
81 ans, Bruxelles
MERCREDI 25 MARS

« L’hystérie collective couplée à la mauvaise foi de certains »

Isabelle
55 ans
MERCREDI 25 MARS

« Un virus... nous amènera t il la paix dans le monde… ? »

Gisèle
Watermael boitsfort
MERCREDI 25 MARS

« Regarder le moins possible les actualités »

Jules
85 ans
LUNDI 23 MARS

« Remettre l'humain au centre des préoccupations »

Viviane
LUNDI 23 MARS

« Les oiseaux gazouillent »

Jean-pol
65 ans, Marche-en-famenne 
LUNDI 23 MARS

« Une éternité »

Marie
60 ans, Esneux
LUNDI 23 MARS

« Peur de mourir »

Alexis
38 ans, Buissonville
LUNDI 23 MARS

« Dis papa c’est la guerre ? »

Philippe
LUNDI 23 MARS

« Nos limites »

Stéphane
Limal
LUNDI 23 MARS

« Un con fini ? »

Buddy Spike
Braine-le-Château
LUNDI 23 MARS

« Trois semaines pour faire la vérité sur soi-même »

Nicolas
LUNDI 23 MARS

"Depuis quelques jours les personnes applaudissent à 20h. Ces applaudissements envers les personnes qui sont obligées d’aller travailler me posent question"

Patrick
Chastre
DIMANCHE 22 MARS

«  Il faut prendre la vie comme elle est »

Gérald V.
49 ans, Andenne
DIMANCHE 22 MARS

« Je vis le monde comme une famille »

Pouzelou
70 ans, Ottignies
DIMANCHE 22 MARS

« Je suis triste pour mes proches »

Patsy
56 ans, Wavre
DIMANCHE 22 MARS

« Je m’attendais à cette apocalypse »

Michèle
65 ans, Uccle
DIMANCHE 22 MARS

« Pas confinés sous les bombes »

Rick
52 ans, Modave
DIMANCHE 22 MARS

« Juste insupportable »

Anne
50 ans, Namur
DIMANCHE 22 MARS

« Une différence entre les chefs et le petit personnel »

LeXa
40 ans, Hotton
DIMANCHE 22 MARS

« Un immense merci »

Eve
61 ans, UCCLE
DIMANCHE 22 MARS

« On va s'en sortir sans sortir »

Michel
58 ans, Court-Saint-Etienne
DIMANCHE 22 MARS

« Il faut donc que le gouvernement qui soit plus sévère »

Evelyne
67 ans, France
DIMANCHE 22 MARS

« Je vie en plein cauchemar ! »

Anna
34 ans, Birmingham
DIMANCHE 22 MARS

« Je suis au CPAS »

Kreestal
38 ans, Liège
DIMANCHE 22 MARS

« Je suis persuadée que cette crise va modifier notre mode de vie »

Louise
49 ans, Namur
DIMANCHE 22 MARS

« L'attitude rationnelle et posée d'autres personnes m'a aussi servi de modèle »

Patrick
43 ans, Bruxelles
DIMANCHE 22 MARS

« Pour l'instant le moral est bon, pourvu que ça dure »

Clémence
46 ans, Schaerbeek
DIMANCHE 22 MARS

« Puissions-nous réapprendre l'humilité et garder notre place »

Papito
55 ans, Asturies, Espagne
DIMANCHE 22 MARS

« J'ai toujours vécu hors du consumérisme à tout va »

Emile
65 ans, Herve
DIMANCHE 22 MARS

« Le temps pourrait s'arrêter à tout moment »

Fred
52 ans, Namur
DIMANCHE 22 MARS

« La crise n'a pas changé ma manière de voir le monde, elle l'a malheureusement confirmée »

Clara
25 ans, Bruxelles
DIMANCHE 22 MARS

« Trois défis par jour de confinement »

Cath
29 ans, Etterbeek
DIMANCHE 22 MARS

« Le pire, c'est que je soliloque »

Christiane
74 ans, Gembloux

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Journaliste : Aurore Vaucelle

Designer : Raphael Batista

Coordinateur : Jonas Legge


Copyright © La Libre.be 2020

«La séparation engendre une grande tristesse »
Marie-Anne

« La présence de ce virus nous a fait comprendre la réelle signification du terme « exil » et penser à ceux – dont le Comte de Paris (Henri Pere) et les siens, l'Impératrice Zita, son époux et leurs enfants et tant d'autres - qui ont eu l'interdiction de séjourner dans leur famille, de revoir des parents âgés et des lieux chers. Par la fermeture des frontières, nous en sommes presqu’au même point. La séparation engendre une grande tristesse. Les mots interdit, prohibé, défendu sont sortis des dictionnaires pour emplir nos journées ».






« On va peut-être tous mourir car on sera resté trop longtemps en manque de relations humaines ».
Joëlle

On va peut-être tous mourir car on sera resté trop longtemps en manque de relations humaines.

En manque de chaleur,de contact,de bienveillance ...proche,par le toucher,une main posée,un bras proposé,une embrassade.

Se serrer dans les bras.

L'amour,le réconfort,la joie,la présence.

Ne devons-nous apprendre à vivre avec ce virus?Si ce n'est pas celui-là alors peut-être cela pourrait être un autre?

On ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.

On a peur de mourir mais on n'a pas peur de laisser nos plus âgés ,nos proches, infectés,mourir,seul suffocant,étouffant...

Sans une main,des bras....Ah oui,juste 30 minutes,j'oubliais...Et sur rendez-vous...

Les "soins" passent avant.

La sécurité de la collectivité aussi.

Ne vaut-il pas mieux exister ,prendre du temps avec les gens qu'on aime?La vie est si courte.Parfois.

De toute façon on mourra.

Du covid,de solitude, de dépression,d'un cancer,de vieillesse...

J'ai envie qu'on avance .

J'aime les gens,j'aime la personne humaine,elle m'intéresse.

L'être humain ne pourra pas tout contrôler et il faudra quand même que l'on continue notre chemin J'ai envie qu'on avance,qu'on ose.






Un premier poème, « Il marche sur la place vide »
Marie-Christine, à Woluwe-Saint-Pierre

« Point lumineux dans l’obscurité
Ses pas montent la rampe lentement
Vers la cène où luit l’ostensoire


L’ostensoire qui abrite un peu de pain
Un humble morceau de pain
Si petit, si grand
Fruit du travail des hommes
Fruit d’une alliance inouïe
Pour le présent et l’avenir


Il marche seul


Il n’a jamais été autant entouré
De ceux qui désespèrent
De ceux qui souffrent


Il n’a jamais été autant entouré
De ceux qui croient
De ceux qui espèrent


Qui espèrent et qui croient
Que le monde retient son souffle
Pour accueillir l’homme nouveau
Qui mangera de ce pain
Ce pain où le travail est don
Ce pain où le don est reconnu
Ce pain où l’homme est un frère »



« Dans l’antique cité », un second poème


« Déserte, abandonnée
Les pavés s’étonnent
De ne pas être foulés
Les colonnes se penchent
Pour regarder la place vide
A quoi sert la beauté
Si nul ne peut la contempler ?


Sous le siècle qui s’écarte
Les piliers du temps jadis se dressent
Les pierres se secouent et s’assemblent
Temples, palais, maisons, échoppes
Ne se sentent plus d’aise
D’ouïr les pas du bon peuple
Qui vaque à ses affaires
Encens, parfums, chants et ripailles
La bonne vie grouillante, frénétique
Où se tissent les liens
D’une fraternité qui s’ignore
Les pavés frémissent
Sous les pas des philosophes
Qui déambulent au fil de leurs pensées
Qui passent et qui repassent
D’un pas lent, posé, appuyé
Ces pas qui les réchauffent
Ils questionnent
Le présent qui fuit, tel l’oiseau dans la main
Qu’on ne peut retenir
Le temps qui passe à tire d’aile
S’il ne s’ancre dans la solitude
S’il ne se nourrit de tempérance et de justice
Ils invitent à labourer le champ de l’âme.


Sous le siècle qui revient
Temples, palais, maisons, échoppes
Ne sont que ruines
Les philosophes s’ébrouent d’un long sommeil
Ils se sentent jeunes, ils rayonnent
Leurs horizons de sagesse se déploient comme une évidence
Le temps s’est ralenti, en écho à leurs idées
Il s’est arrêté
Sur la douceur d’une brise
Sur le parfum des fleurs
Il s’est échoué
Sur des plages de solitude
A l’écoute du souffle de l’âme
De toutes les âmes,
Celles des frères humains, celle de la Terre
A l’écoute de l’âme universelle
Temps précieux
Où l’homme savoure.


Temps béni
Du don, d’une prière
D’une main tendue, bienveillante, consolatrice »
De mercis en boucle, d’applaudissements au balcon
D’un vers poétique, d’un envol de l’âme
De chants, de concerts, de célébrations eucharistiques
Qui pénètrent les foyers et réchauffent les cœurs
Jusqu’au cloches qui carillonnent comme aux jours de fête
Temps de l’homme arc en ciel
Tous unis
Blouses blanches et cols blancs
Natifs et immigrés
Blancs et noirs


Et toute la gamme intermédiaire
Issus de la même lumière
Se pourrait-il que l’humanité
Vibre d’un seul et même cœur ?


Dans l’antique cité
Offerte en héritage
Des visiteurs reviennent en pèlerins
Ils devisent sur la philosophie du bonheur chez les anciens
Ils font parler les pierres, doucement
Et murmurent
De peur de rompre l’enchantement ».






« Mon mode de consommation a changé »
Stéphanie 40 ans

« J'ai l'impression de vivre un confinement depuis fin décembre, date à laquelle mon médecin traitant m'a arrêtée pour burnout. Une double isolation sociale: je vis seule, assez loin de ma famille. Quand on me dit que je peux faire du sport avec une personne, je raconte cette bonne blague à mes plantes vertes. Je devais me faire opérer en cette fin avril. Un appel téléphonique de 30 secondes m'a fait savoir que c'était annulé et qu'on me rappellerait ultérieurement.

Aucune nouvelle, un stress permanent, aucun moyen de savoir comment planifier le retour à la vie "normale", enfin, que veut dire "normal"? Je n'ai plus vraiment de repère de ce qui l'est ou pas. Pour ne pas perdre pied, je tente de garder un certain rythme dans ma journée: matinée couture de masques, l'après-midi, marche dans les chemins de campagne. Le soir est toujours angoissant et plus compliqué à gérer émotionnellement.

Mon mode de consommation a changé: je me rends compte que certains achats étaient inutiles, je me recentre sur les commerçants de ma ville. Quand je vais marcher, je constate que les gens, qui, auparavant étaient muets, sont plus ouverts, disent bonjour. Les regards sont plus francs. On ne tourne pas la tête, on recherche une connexion sociale. La solitude est un mal insidieux et pesant, quand elle est imposée par l'extérieur et non recherchée par soi."






«  Je découvre des traits de personnages de mes ados que je ne connaissais pas bien »
Mirza 41 ans, à Tubize

« De nature plutôt speedée, je découvre avec joie le plaisir de cette « slowlife » en famille avec mon mari et mes 3 enfants. Je trouve que c’est une chance extraordinaire de pouvoir passer tout son temps ensemble, de se promener, de papoter, d’avoir de grands débats de société en ayant le temps. Je découvre des traits de personnages de mes ados que je ne connaissais pas bien. Chacun aide à la maison, gère son temps de travail. On fait du sport ensemble le matin tôt et puis tout le monde travaille. On prend tous nos repas ensemble, on regarde des films ensemble. On est ravis de n’avoir plus aucune navette ni contrainte. On regrette presque de devoir revenir à la vie normale ... Mais les dîners entre amis et en famille nous manquent quand-même.

En plus de la vie sociale, on se rend compte que la vie économique va devoir reprendre dès que possible afin de pouvoir financer notre société. C’est une nécessité, une urgence même, car pour pouvoir bénéficier de l’éducation, des soins de santé et de la qualité de vie dont nous jouissons en Belgique, il faut que chacun apporte sa contribution ! »






«  Mais même les gens, qui ont de la chance, ont le droit d'avoir des baisses de moral »
Sally 42 ans, à Tournai

« Je vis la crise avec des hauts et des bas ... je m'occupe de mes 4 loulous (sauf un week-end sur 2) seule ... Pas si simple d'être une maman, une enseignante, une amie, une animatrice, une médiatrice ... pour mes enfants. J'ai parfois l'impression de sombrer, puis je me ressaisis et regarde autour de moi ! Je sais que je suis chanceuse, nous avons une chouette maison, un jardin, du boulot, des amis formidables, une famille (et même si nos moments sont uniquement virtuels), un super amoureux (ma bulle de bonheur tous les 15 jours) ... Mais même les gens, qui ont de la chance, ont le droit d'avoir des baisses de moral ... C'est important de ne pas les faire culpabiliser !

Je prends d'ailleurs de la distance par rapport à beaucoup de choses et j'essaie de me concentrer sur ce qui est essentiel pour moi ... Et je me demande si la vie que nous vivions me correspond réellement. Les jours filent et se ressemblent mais je m'ennuie pas, croyez-moi. Prenez soin de vous ».






« Développer cette créativité qui sommeille en nous »
Pauline 27 ans, à Etterbeek

« Cette crise permet de se rendre compte que pour être heureux, nous avons pas besoin de grand chose. C'est un retour à l'essentiel ! Cela permet également de prendre du temps pour soi et de laisser place à la créativité. Nous vivons à un autre rythme qui nous laisse davantage de temps pour développer cette créativité qui sommeille en nous... Notre rapport aux autres est également chamboulé, on se rend compte à quel point les moments de famille et entourés de ses proches sont précieux. Quant au temps, cela devient une donnée abstraite. Cela nous apprend à vivre le moment présent et à se détacher des échéances.

Même si cette situation a ses limites et mauvais côtés, je pense que d'un point de vue du développement personnel, cela nous aura apporter du bon ».






« En figeant tout, n’entravons pas l’avenir pour le passé »
Jean-Paul, à Baisy-Thy

Jamais, l’homme n’a eu de scrupule à s’autodétruire : regrettable mais normal, c’est dans sa nature.

Quand, aujourd’hui, ce grand tueur est piégé par un petit virus inconnu, son orgueil mis à mal, il tombe de haut. C’est l’affolement universel, le monde entier doit s’arrêter.

Oui, protégeons-nous, cherchons la parade mais acceptons humblement que ce prédateur, à l’instar d’un fauve dans une harde de proies, fasse le tri et tue certains d’entre-nous, vieux ou affaiblis. Ensuite, repu, Covid-19 s’assoupira comme ses prédécesseurs.

Quelques centaines de milliers de morts sur 7,5 milliards d’êtres humains, une quantité négligeable, un prélèvement minime comparé aux précédentes pandémies. Leurs millions de victimes, elles, comme nos massacres coutumiers, n’ont pas arrêté la marche du monde.

Personne ne désire la mort à quelques exceptions près. Pour moi, plutôt mourir maintenant d’une pneumonie aggravée que victime de déficiences mentales ou physiques dans le futur. En figeant tout, n’entravons pas l’avenir pour le passé. Ne sacrifions pas la jeunesse à la vieillesse.






« Les oubliés  du Conseil National de Sécurité du vendredi 24 avril »
Anne

Sauf erreur de ma part, pas un seul mot sur la situation des personnes handicapées, ni d’ailleurs des personnes âgées! Ce qui veut sans doute dire que la situation de confinement sévère continue pour tous : pas de visite, pas de retour en famille, des enfants privés de leurs parents et des parents privés de leur enfant …

Cette fois, je crie ma révolte, mon désarroi, ma frustration, pour ma famille, avec deux jeunes gens trisomiques 21, mais surtout pour toutes celles qui sont encore plus impactées que nous, dans des situations bien plus dramatiques.

Je constate amèrement que,  par je ne sais quel « heureux » hasard, début mars, on a subitement voulu protéger « à tout prix » la vie de nos aînés, des personnes handicapées et des plus fragiles d’entre nous ! Alors qu’en temps normal, ce public est loin d’être le souci prioritaire des mondes politique, économique, social et médical …

Et maintenant, deux mois plus tard, on déconfine tout doucement ce qui peut être déconfiné, dans un souci économique prioritaire. Décision courageuse et sans doute indispensable - à vérifier - pour la survie du tissu économique du pays, malheureusement au détriment de l’humain !

Et, une nouvelle fois, les personnes âgées, handicapées, fragilisées, sont renvoyées aux oubliettes habituelles … On ne les nomme même pas ! Pas un mot sur les familles avec enfants/adultes handicapés à la maison, avec des parents jeunes ou moins jeunes épuisés, au bout de leurs ressources physiques et psychologiques sans véritable aide  … Pas un  mot des institutions ou maison de repos, dans lesquelles le personnel déploie des trésors d’ingéniosité pour rendre la vie confinée la moins pénible possible aux résidents. Pas un mot des centres de jours, et des écoles spécialisées, qui garantissent cependant un cadre sécurisant, structurant et éducatif des personnes.Pas un mot des personnes handicapées vivant en autonomie, et des services d’accompagnement qui leur permettent de vivre l’inclusion.

De toute façon, qui osera maintenant prendre la décision d’ouvrir les portes, de prendre le risque de faire entrer le Covid-19 dans ces lieux de vie et d’accompagnement ? Qui va prendre le risque de mettre, peut-être, la santé et la vie des résidents en danger, voire de dénombrer des décès supplémentaires ? Personne ! Et c’est sans doute sagesse, compte tenu des décisions rapides et sans en mesurer les conséquences, qui ont été prises en amont. Mais quel prix exorbitant à payer pour tous …C’est aussi pour ces familles que j’écris ces lignes aujourd’hui. Celles qui n’ont plus la force de réagir ou de se révolter – ce qui est compréhensible mais difficilement acceptable.

L’habitude de ne pas exister aux yeux de la société, d’être des citoyens de seconde zone, musèle à force toute possibilité de réagir… Et c’est peut-être cela le plus dramatique.






« Le drame causé par notre strict confinement pour son mari en phase terminale  »
Philippe

Une dame décrit [sur votre plafeforme de témoignages] le drame causé par notre strict confinement pour son mari en phase terminale d’une SLA et elle pose de vraies questions: dans quel monde voulons nous vivre ? Pourquoi nos décideurs politiques ne passent-ils pas rapidement à un « semi-confinement », qui a été appliqué depuis le début dans plusieurs pays voisins, dont on sait maintenant que la situation sanitaire n’est certainement pas pire que la nôtre?

Là-bas, on a de suite autorisé les visites à ses proches (en petit comité), sans qu’on soit à la merci de l'interprétation d’un policier quant au caractère « essentiel » ou non de vos déplacements. C'est déjà plus respectueux des libertés élémentaires de la population! Les belges seraient-ils moins « responsables » que les hollandais, allemands et suisses? Les décideurs belges ont-ils une tellement piètre opinion de leurs administrés?

Voir aussi la leçon politique donnée par Wolgang Schäuble, président du Bundestag, résumée dans le Corriere della Sera de ce matin... On aimerait que nos journalistes et nos décideurs prennent connaissance de ce message!






« Allons tous à la pêche ! »
Annick et Adrian, à Uccle

Deux mois déjà, à ce jour, sans voir physiquement, nos enfants et petits-enfants! Deux mois sans pouvoir aller les chercher à l’école, ni aider leurs parents dans leur boulot alors que nous sommes confinés à la maison. Nous cherchons, mon épouse et moi à trouver un moyen de les retrouver au plus vite, en restant dans la légalité évidemment car nous sommes persuadés que le gouvernement prend les décisions difficiles qu’il pense être les meilleures ou en tous cas qui produisent le moins d’effets collatéraux.

Nous avons beau comprendre cette absolue nécessité du confinement et de la reprise économique, nous ne parvenons pas à déceler la logique et le bien-fondé de l’ouverture des commerces et de la pratique de certains sports, avant l’autorisation des rencontres familiales. Faudra-t’il nous résoudre à aller faire nos courses ou aller à la pêche (ou faire du kayak ou du golf, etc…) pour parvenir à rencontrer nos enfants?

Par ailleurs, nous applaudissons tous les soirs les travailleurs des secteurs essentiels qui continuent de travailler dans des conditions difficiles pour nous permettre de rester en aussi bonne santé que possible et nous garantir une existence digne et solidaire. Nous pensons aux travailleurs de la santé, mais aussi aux employés des magasins, aux éboueurs, aux enseignants, bref à tous ces métiers essentiels au maintien d’une société moderne et démocratique. 

Ce qui nous frappe, c’est que ces travailleurs essentiels sont aussi ceux qui sont, en partie, paradoxalement, les moins bien considérés et les moins bien rémunérés de notre société. Il serait temps que l’on revalorise leur statut à la hauteur de leur nécessité sociétale. Espérons que cette crise nous apprenne à remettre l’humain et le social au centre des préoccupations et des valeurs de nos dirigeants au même titre que l’économique et pas en-dessous !






« Il faut rajouter de la vie aux années et non des années à la vie »
Claire

Mon mari est atteint de la maladie de Charcot ou SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique). Et son espérance de vie ne se compte plus qu’en semaines voire quelques mois. Il ne sait plus marcher, il a besoin en permanence d’une aide respiratoire, avec un ajout d’oxygène la nuit. Ses bras et ses mains sont de plus en plus atteints et faibles. Parler est très fatiguant pour lui, et la déglutition devient de plus en plus difficile. Il a besoin d’aide pour presque tous actes de la vie quotidienne.Kiné et infirmières passent quasi quotidiennement.

Pour s’occuper, il lui reste la lecture via une liseuse, un peu de contacts virtuels via une tablette, latélé et se reposer.Ce qu’il affectionne le plus ce sont les contacts humains, les moments à partager avec familles et amis, pleurer dans les bras d’un proche, échanger des blagues, rire de ses maladresses, partager de bons moments chaleureux …

Nous étions tous les 2 « prêts » et +/- sereins face à son proche départ.Nous étions bien entourés de la famille, des amis et des voisins. Nous savions que son départ serait difficile mais la certitude de se savoir entourés et choyés par nos proches nous aidait à rester serein. Quotidiennement, il partageait de bons moments avec l’un ou l’autre ce qui l’aidait énormément à accepter sa situation. Mais la situation actuelle a tout chamboulé ! Ce confinement imposé lui a supprimé le peu de « plaisir de la vie » qu’il lui restait.

Il se sent chaque jour un peu plus diminué, sans pouvoir partager ses peurs et ses angoisses avec ses proches, et surtout sans pouvoir se changer les idées en passant du bon temps avec eux. Il ne peut plus prendre ses 3 petits-enfants dans ses bras, ce qui était déjà difficile vu ses faiblesses.

Très bientôt il ne saura plus le faire. Un petit-fils ou petite-fille va naître ces jours-ci chez notre fils aîné. Si nous observons sagement les consignes de distanciations sociales exigées, Il ne pourra pas faire sa connaissance ni le prendre dans ses bras. On ne pourra pas boire un verre tous ensemble pour partager ce nouveau venu dans notre famille. Pour mon mari et pour nous ce n’est pas « partie  remise », il ne sera sans doute plus là !

Est-ce normal et juste ?A cette grande solitude s’ajoute l’angoisse de partir en sachant que ce sera une mort dans la solitude, en ayant dû vivre ses derniers mois sans sa famille et ses amis. A cela s’ajoute l’angoisse de savoir que je ne pourrais pas être entourée de ma famille et mes amis lors de son décès et de ses funérailles. A cela s’ajoute encore l’angoisse de savoir que ses enfants ne pourront pas être entourés de leurs amis lorsqu’il décèdera, de même qu’à l’enterrement.

Est-ce normal et juste ? Et là je me pose des questions … Je suis parfois en colère ou profondément triste, parfois résignée. Je me pose aussi beaucoup de questions pour lui, comme pour toutes les personnes âgées, isolées, malades, handicapées qui vivent des situations similaires.

Vivre, ou plutôt subir cette grande solitude est-elle leur choix ? Ce n’est pas le choix de mon mari, ni le mien ! Prendre le risque de partir plus tôt mais entouré, aimé, choyé par ses proches n’est-il pas plus humain que de vivre plus longtemps, mais dans une grande solitude, et (peut-être) arriver jusqu’au décès toujours dans la solitude?

Est-ce cela la Vie (avec un grand V), est-ce de cette société-là que nous voulons ? Est-ce qu’entourer ceux qu’on aime, partager avec eux des moments forts et uniques, quitte à les voir partir peut-être trop tôt, mais aimé et choyé, n’est-il pas plus important que de soigner et protéger des dangers potentiels à tout prix ? Je n’ai pas de réponse à mes questions, mais je crois fermement que l’humain, et son accompagnement, doit être au-dessus de tout.

Pour toutefois alléger un petit peu ce qu’il vit, nous avons contourné à deux reprises le règlement ! Deux de ses frères sont venus lui rendre visite, sur la terrasse, à bonne distance. Deux véritables bulles d’air! Nous ne pouvons pas réitérer, ou n’osons pas (ou quasi pas ?) ces bons moments, parce que les proches qui se déplacent jusque chez nous prennent eux aussi un risque par rapport au règlement. Est-ce bien humain tout cela ? Est-ce vraiment cela accompagner quelqu’un qu’on aime en fin de vie ? Et là je me pose la question de bien fondé du confinement, surtout s’il perdure...

J’ai bien conscience que beaucoup de personnes vivent une situation humainement bien plus dramatique que la nôtre. C’est en leur nom que j’ai voulu témoigné et suite aussi à la lecture de l’article de Mr. Comte-Sponville.






« La grippe de Hong Kong ? »
Françoise 71 ans, à Bruxelles

Contrairement à beaucoup, je m'en souviens très bien car en 1969, ma tante en est morte à 46 ans. Le Covid 19 ne m'est donc pas apparu comme un phénomène extraordinaire. Si on regarde l'histoire, il y a toujours eu des épidémies, et je refuse de faire l'amalgame entre l'état actuel de la planète et le coronavirus.

Cependant, j'avoue que la durée du confinement commence à me peser. Les petits-enfants, les ami(e)s, la chorale, les activités extérieures me manquent beaucoup. J'éprouve aussi une "saturation médiatique" : la presse (journaux et Télévision) nous matraque d'informations qui disent tout et son contraire, je m'y perds. Et je trouve qu'on ne nous parle pas assez des autres pays du monde qui vivent une situation tragique.

Mais quelle chance nous avons d'avoir ce temps superbe ! Je marche deux heures par jour, et je découvre ma commune, remplie de coins verts insoupçonnés. Pas d'avions et peu de voitures, donc moins de bruit et de pollution, les gens se disent bonjour, c'est la campagne en ville ..."






« Tout le secteur artistique et culturel est impacté »
SDS ASBL à Liège

« L’école de danse S’pris D’eSpace « SDS » est fermée depuis le 14 mars 2020 comme toutes les écoles de Belgique et des pays en confinement. Nos élèves, leurs parents, les professeurs sont tous dans l’attente d’une réouverture pour que la danse nous rassemble tous encore plus qu’avant et puisse faire que chacun s’exprime par cet art qui nous est indispensable. Malheureusement, cela nous est impossible de savoir quand nous pourrons nous retrouver... Nous essayons de les rassurer mais même nous (directeurs, directrices, professeurs) ne sommes pas rassurés quand à l’avenir. Notre présent est déjà tellement lourd et intenable vu les démarches que nous essayons d’entreprendre pour que nos écoles et la culture en général soit entendu et soutenu.

Car, oui, c’est tout le secteur artistique et culturel qui est impacté et ne sait si il ne va pas s’écrouler. Le présent est extrêmement pénible, nous sommes rongés par le stress, l’angoisse...

Mais nous nous sommes regroupé sur Mmessenger (toutes les écoles de Belgique) pour nous unir et nous soutenir tous mutuellement. Une lettre ouverte a été envoyée à plusieurs ministres, un logo circule en masse sur les réseaux sociaux, et nous espérons que la presse va nous soutenir à sa manière également. »






«  Je suis sur le point de devoir fermer mon école de danse »
So 52 ans à Etterbeek

Cette situation n'est vraiment pas facile n'ayant aucune aide de personne, ni gouvernement (non assujetti à la TVA), ni cotisations sociales (vu que je gagne trop peu),... Partout, on est rejeté, comme si on n’existait pas ou qu'on ne vaut rien au yeux du gouvernement.... Pourtant le ministre, les personnes aiment bien aller au théâtre, cinéma, concert, spectacle de danse,... Je suis sur le point de devoir fermer mon école de danse (ouverte il y a 4 ans). Je n'ai plus rien qui rentre et mon loyer, eau, électricité, gaz, lois sociales,... sont toujours à payer.

Mon stage de Pâques et mes trois spectacles ont été annulés et je ne sais pas s'il sera possible de donner des stages en juillet/août. C'est une réelle catastrophe !!! Je vais peut-être perdre mon boulot mais en plus avoir d'énormes dettes (rembourser les cotisations des membres, le loyer… Rien n'est mis en place pour soutenir des personnes comme moi, ayant travaillé avec acharnement (minimum 10-12h/jour les 2 premières années) pour créer une chouette école de danse.

Tout s'écroule alors qu'on a rien demandé, et je vais finir dans des gros problèmes de dettes... Soutenez-nous, nous, les artistes.






« Un tueur invisible »
Archilux

« D'ici quelques semaines, le monde va reprendre une vie normale, et oublier qu'un tueur invisible nous guette par tout »






« Je ne sais vraiment pas dans quel état moral je vais finir »
Sonia, 36 ans Isère

« Bonjour. Je m’appelle S. , j’ai 36 ans et je souhaite témoigner de ma vie de confiné. Le confinement est vraiment très difficile pour moi, je souffre de dépression, de phobies et d’anxiété généralisée en plus de douleurs musculaires diffuses et chronique. La situation est anxiogène pour moi. Je n’arrive plus à dormir et je suis épuisée entre insomnies, cauchemars et idées noires. Je n’ai pas la chance d’être entourée : je n’ai pas de famille, d’amis ou d’enfants, je vis un isolement forcé avec quasi aucun contact et je ressens un sentiment d’intense solitude. Je me sens très déprimée. Avant le confinement, j’ai eu une accalmie dans ma dépression, mais depuis j’ai rechuté. Je suis privée de contacts, de travail, de vacances. Toute ma vie est en suspens… Habituellement, je travaille dans le commerce et j’ai énormément de contacts chaque jour, je ne peux plus aller travailler car toutes mes prestations de vente ont été annulées, de plus il n’y a plus de transports communs sur ma commune pour me rendre sur mes divers lieux de travail. Mon téléphone ne sonne plus et le silence est pesant pour moi. Je ne prépare plus mes prestations, je n’ai plus de projets, plus rien. Comme tout le monde, j’ai passé les premiers jours à trier chez moi, les papiers, les vêtements. J’ai vidé les placards, lavé les portes et même les murs. Je lis beaucoup, je cuisine et je confectionne des desserts, je m’occupe de mes plantes et de mon chat, mais impossible de faire taire toute l’angoisse que cet enfermement génère en moi !

De plus, la fatigue, à cause de mes soucis de santé, ne me permet pas de faire tout ce que je souhaiterais. Je trouve le temps long et j’ai l’impression que ça ne finira jamais… je me sens comme un hamster dans une cage à n’avoir rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe. Toutes les journées se ressemblent, et je n’ai plus envie de rien. Je ne sais vraiment pas dans quel état moral je vais finir cette épreuve du confinement… Je ne sais pas non plus quand je pourrai reprendre le travail, ni quand je pourrai retrouver ma vie. tout cela me pèse... » 






« J’ai peur de rentrer chez moi »
Bruno, 52 ans, Verviers

« Chaque jour, je me promène.Lundi, une jeune femme est assise dehors.Elle pleure. Je lui parle un moment.

« C’est la première fois que je sors depuis trois semaines !
— C’est important de sortir tous les jours.
— Oui. J’ai peur.
— On a le droit de prendre l’air.
— J’ai peur de rentrer chez moi. »






« je souhaiterais, moi, vous partager une facette différente »
Aglaë, 81 ans

Depuis l'apparition du Covid-19 dans nos vies, je suis avec intérêt, les diverses émissions et débats télévisés et les articles de journaux, tant belges qu'étrangers, afin de mieux comprendre les bouleversements que ce virus occasionne dans nos journées de confinement.

Alors que politiques et scientifiques s'échangent leurs données, je souhaiterais, moi, vous partager une facette différente, afin de susciter, d'élargir la réflexion.

J'ai bien conscience, à 81 ans, de la chance d'être encore en excellente forme et remercie ma bonne étoile qui veille sur moi. Suite à un AVC, l'aînée de ma nombreuse fratrie, a du être placée dans une Maison de Soins, où elle attend désespérément depuis des années, d'avoir le droit de mourir.

Privée de parole et de tout moyen d'expression, et, n'ayant jamais marqué accord écrit pour une euthanasie dans la dignité, elle manifeste à chacun de nos passages, cet espoir de mort imminente, traduit soit par des soupirs, pleurs, ou colères, accompagnés des mots suffisamment exprimés:  "triste, triste, triste", "mort, mort, mort", suivis d'un geste de la main en direction du sol.

De passage dans certaines unités de soins, je découvre horreur et déshumanisation.  Je désire ici, le dénoncer, car les choses doivent changer! Ces pauvres être dans leur lit de "survie", attendent dans un dénuement total, LA MORT.  Plusieurs refusant même de s'alimenter et de s'hydrater, dans l'espoir que ce droit à la mort leur soit accordé.

Il est urgent de créer une Unité de Soins Palliatifs dans chaque Maison de Soins, avec du personnel dévoué, qualifié et formé, pour un accompagnement d'amour, de tendresse dans la sérénité.

Les drames d'horreur qui se passent actuellement dans les Maisons de Soins, étaient-ils vraiment inconnus?   ou,   étaient-ils ignorés volontairement, voire étouffés, ne faisant pas partie des priorités? Je vous remercie pour votre attention.






« j’ai eu la grippe asiatique »
Gilbert, 70 ans à Marche en Famenne

« Cette crise n'a strictement rien changé pour moi, je vis seul depuis des années et je ne sors qu'une fois par semaine depuis que je suis seul. Je ne comprend pas pourquoi on fait autant de foin avec ce coronavirus, j'ai eu la grippe asiatique qui a causé de 2 a 4 millions de morts or tout le monde allait travailler et tout les enfants allaient à l'école ».






« Je m'inquiète cependant pour les miens au sens large »
François, 35 ans à Court-saint-Etienne

"À titre personnel, la principale modification apporter à mon existence en ces temps de coronavirus le fut essentiellement par un facteur étranger. À savoir l'accouchement de ma femme et l'avenue de mon second fils. L'accouchement entouré de personnes masquées fut particulier, l'absence de visite marquante et l'impossibilité pour son frère de voir le nouveau-né une souffrance.

Étant fonctionnaire, j'ai l'énorme chance de ne pas à avoir à me soucier du demain financier. Ce qui ôte une épine du pied et un souci de la tête.

Je m'inquiète cependant pour les miens au sens large. Et si quelqu'un de mes proches venait à disparaître, comment gérer ce deuil qui est la terrible manifestation concrète de ce virus? Est-ce que nous pourrions pardonner aux gouvernements leur (in)action?

Ces gouvernements qui sans cesse nous stupéfient et parfois nous déçoivent...Comment en 2020, après les crises du virus H5N1 et du SRAS ,n'est-il pas possible d'avoir ne serait-ce que un plan de base en cas de pandémie qu'on nous annonçait imminente ? Pourquoi notre gouvernement est-il il non pas dans l'action mais dans la réaction ? Comment passer par dessus le flou des textes, l'arbitraire régnant suite au retard pris par les textes légaux et réglementaires en question, les propositions de traçage des gens alors qu'il n'a même pas été possible (et qu'il ne l'est toujours pas au moment d'écrire ces lignes) de fournir les éléments de base (des masques) aux gens qui nous soignent? Il est possible que notre démocratie belge telle que nous la vivons actuellement passe ses dernières semaines.

Je suis pas persuadé qu'on pourra changer le système global mais je pense que certains auront des comptes à rendre."






« Un peu de poésie »
Gisèle, à Chastre

Un mètre cinquante
Quitter la maison
Marcher vers l’arrêt de train
Saluer les autres passagers
Allumer sa tablette
Lire
Changer de train
Nager dans le courant des couloirs de la gare
Bruxelles-Schuman
Laisser passer une rame de métro bondée
Une deuxième, parfois
Ecouter les conversations des passagers
Chaos où trouver le sens que l’on voudra
Et parfois la lumière
Traverser les rues de Bruxelles qui s’éveille
Place De Brouckère
Entrer dans l’immeuble de bureaux
Saluer le réceptionniste
Les collègues déjà au poste
Passer voir son équipe
Courir d’une réunion à l’autre
Prendre un café
Accueillir un visiteur
Bavarder quelques instants
Serrer une main tendue
Lancer une autre réunion
La quitter
Croiser quelqu’un dans le couloir
Lui sourire
L’embrasser
Recevoir un collaborateur
Courir à la photocopieuse
Courir après le temps
Parler à quelqu’un et lire ses mails en même temps
Souvent
Pester contre cela
Le faire quand même
Et le regretter
Déjeuner avec des collègues
Ou sortir prendre l’air
Marcher dans la rue
Observer les passants
Les vitrines
Applaudir un musicien des rues
Rêver
Une réunion de plus
Tenter de s’isoler
Un peu
Rire
Imprimer des documents pour les lire dans le train
Remercier quelqu’un du travail accompli
Dire au revoir aux collègues qui rentrent chez eux
Observer la nuit qui tombe
Les silhouettes dans les bureaux de l’autre côté de la rue
Terminer un dossier
Refermer la porte de l’étage
Quitter le bâtiment
Prendre le métro
Reprendre le métro
Ballet des feux de position des voitures
Le ruban des cyclistes
Rue Belliard
Rue de la Loi
Poésie urbaine
Aux charmes
... asphyxiés ?
Entrer dans un bâtiment
Saluer l’hôtesse
Bavarder dans le vestiaire
Plonger dans l’eau
Aligner les longueurs
Une de plus
Encore
Par plaisir
Défi
Les deux à la fois
Sortir, enfin
Plus légère
Place du Luxembourg
Reprendre un train
Un deuxième
Rentrer chez soi
Repartir, parfois
Encore une réunion ? Eh oui
Mais personnelle
Ou un cinéma
Ou un verre
Un dîner
Autre chose
Liberté
Tout cela, c’était avant
Il y a si peu
Si peu de temps


Maintenant ?
Un mètre cinquante de distance entre les humains
Intérêt général
Un homme, dit Camus, ça se contient
Moi, je dis humain
Alors oui, on se contient
Et la distance n’empêche pas la proximité
Tu me manques
Prends soin de toi
Tu comtes pour moi
Ces mots-là peuvent se dire sans se toucher


Après ?
Oh ces goûts à venir
Premier café
Première main touchée
Premiers regards échangés
Premier baiser
Oh le goût qu'ils auront
Anticipé
Alors ?
Nous continuerons
Autrement peut-être
Mais nous continuerons
Nous marcherons dans les rues de Bruxelles
Nagerons dans ses piscines
Flânerons dans ses parcs
Manifesterons quand le besoin s’en fera sentir
Rirons ensemble
Et même
Nous danserons
Parce que nous le voudrons
Nous le voudrons"


Gisèle Dedobbeleer, 12/04/20






« L’injustice totale »
Thomas, 27 ans à Brunehaut

« Nous sommes en train de payer le prix de politiques malsaines de notre pays , ils sont responsables de la mauvais gestion car ce sont eux qui ont malmené le système de santé et réduit les budgets, mais c’est nous qui sommes punis. L’injustice totale ! Et ils n’assument rien. Ils restent dans leur orgueil. Je le vis mal et cela me révolte , on nous ment, je suis jeune mais mes projets sont remis en cause. Je devais partir travailler au Canada début mars mais tout a été annulé à cause de leurs dérives autoritaires , la Belgique a une politique honteuse et corrompue ».






« Moins de médias catastrophe »
Bérénice, 30 ans à Enghien

« Je suis quelqu'un d'introverti et j'aime beaucoup rester chez moi en temps normal donc, le coronavirus ne me chamboule pas tellement au niveau des occupations. Il me permet d'avoir les weekends tranquilles auxquels j'aspire. Bien entendu, ma famille me manque et j'aspire à la revoir rapidement.

C'est plus au niveau du boulot que cela fait drôle vu que je suis en télétravail depuis trois semaines. ça se passe bien mais tout est plus lent, moins confortable et c'est tellement plus agréable de se rendre chaque jour à Bruxelles et de voir la capitale, même si c'est un peu fatiguant et que l'open space avec les collègues, c'est parfois stressant aussi.

Par contre, j'ai un peu la crainte du dé-confinement car j'entends parler dans les médias de tests de dépistage et comme je suis très douillette, cela m'angoisse. Je ne sais pas à quoi m'attendre.

J'ai aussi la crainte de ne pas retrouver les commerces que j'aimais tant, les petits commerces adorables auxquels je tiens énormément et qu'il me tarde de retrouver.

Une dernière crainte : cette histoire de tracking. Je comprends l'idée mais cela me semble être une véritable intrusion. Ceux qui analysent pourraient avoir une vision déformée de ce qui représente ou un non un danger et sur-interpréter les données, au lieu de laisser le citoyen en paix.

J'aspire à ce qu'après toute cette histoire, les gens soient plus raisonnables et compréhensifs de manière générale et que la qualité de vie de chacun soit renforcée : moins de sophistication mais plus de bon sens en matière d'environnement, de santé, de bienveillance envers son prochain. Et peut-être aussi moins de fake news, moins de médias catastrophe et d'énervement sur les réseaux ;) »






« Remettre de la couleur »
Dominique, 52 ans à Namur

« Bonjour à vous. Après une période de sidération et de grand stress, j’ai éprouvé le besoin de retrouver une structure. Non pas en voulant ‘réussir impérativement le confinement’ comme j’ai pu le lire dans divers articles (ce qui ajoute selon moi un surcroît de stress) mais en réinventant mon univers professionnel et privé.

Autrement. Je suis depuis 21 ans à la tête d’une galerie d’art contemporain et j’ai donc moi aussi fermé la porte de ma galerie à la mi-mars. Mon rapport aux autres, aux artistes s’est, depuis deux semaines, mué en échanges téléphoniques extrêmement enrichissants. Des témoignages d’artistes résidant à Paris, Amsterdam... Si bien que j’ai eu l’envie de les partager, histoire de remettre de la couleur dans notre quotidien. Je n’ai nullement été guidée par une raison commerciale. Ce sont des conversations qui ont embelli mon quotidien, celui des artistes et de ceux qui les découvrent aujourd’hui.

Le 3 minutes de Rive Gauche, c’est sur le site www.rivegauche.be (rubrique blog). Voilà ma petite contribution colorée.






« Il est possible que notre démocratie belge vive ses dernières semaines »
François, 35 ans à Court-saint-Etienne

« À titre personnel, la principale modification apportée à mon existence en ces temps de coronavirus le fut essentiellement par un facteur étranger. À savoir l'accouchement de ma femme et la venue de mon second fils. L'accouchement entouré de personnes masquées fut particulier, l'absence de visite marquante et l'impossibilité pour son frère de voir le nouveau-né une souffrance.

Étant fonctionnaire, j'ai l'énorme chance de ne pas à avoir à me soucier du demain financier. Ce qui ôte une épine du pied et un souci de la tête. Je m'inquiète cependant pour les miens au sens large. Et si quelqu'un de mes proches venait à disparaître, comment gérer ce deuil qui est la terrible manifestation concrète de ce virus? Est-ce que nous pourrions pardonner aux gouvernements leur (in)action? Ces gouvernements qui sans cesse nous stupéfient et parfois nous déçoivent…

Comment en 2020, après les crises du virus H5N1 et du SRAS, n'est-il pas possible d'avoir ne serait-ce que un plan de base, en cas de pandémie qu'on nous annonçait imminente ? Pourquoi notre gouvernement est-il, non pas dans l'action, mais dans la réaction ? Comment passer par dessus le flou des textes, l'arbitraire régnant suite au retard pris par les textes légaux et réglementaires en question, les propositions de traçage des gens alors qu'il n'a même pas été possible (et qu'il ne l'est toujours pas au moment d'écrire ces lignes) de fournir les éléments de base (des masques) aux gens qui nous soignent?

Il est possible que notre démocratie belge telle que nous la vivons actuellement vive ses dernières semaines. Je suis pas persuadé qu'on pourra changer le système global mais je pense que certains auront des comptes à rendre »






«  je me suis reconcentré sur moi-même »
Florino, 26 ans à Seraing

« Je le vis plutôt bien, contrairement à la première semaine de confinement qui a été un peu dure à gérer... Je pense que c'est juste une question d'organisation et d'adaptation.

Alors ce qui a changé, c'est que je me suis re-concentré sur moi-même, dans le sens où j'apprends déjà à vivre seul, et à occuper mon esprit, comme par exemple avec des projets que j'avais mis de côté, par manque de temps. Je pense que la pire des solitudes n'est pas d'être seul mais de s'ennuyer en sa propre compagnie. Et avec toutes mes occupations, bien honnêtement, je ne vois pas le temps passer.

Ce qui change aussi, c'est le fait que je prends le temps de téléphoner à tout mon entourage. De savoir comment ils vont, ce qu'ils font, de rester en lien, malgré la distance qui nous sépare. C'est une chose que je ne faisais pas souvent.

J'ai aussi une autre façon de voir le monde actuel, avec toute cette solidarité qui a émergée dans notre pays, je trouve ça merveilleux! Le monde n'est pas aussi pourri que certains ont voulus le faire croire. Et je pense très sincèrement qu'on sortira grandi de cette crise. Je suis optimiste!






« Bach, en direct de Schaerbeek,en ce Vendredi Saint »
Emilie, 36 ans à Schaerbeek

« Erbarme dich, mein Gott,
Um meiner Zähren willen!
Schaue hier, Herz und Auge
Weint vor dir bitterlich. »


« Aie pitié mon Dieu
Devant mes larmes!
Vois donc mon coeur et mes yeux
Qui pleurent amèrement devant toi. »


« Voici un extrait de la Passion selon Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach. L’œuvre a vraisemblablement été exécutée pour la toute première fois un Vendredi Saint, il y a un peu moins de 300 ans. Pour les chrétiens, le Vendredi Saint est la commémoration célébrée le vendredi précédant le dimanche de Pâques. Il marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ.

En ces temps plus que particuliers, il s’agit peut-être d’un moment privilégié pour réfléchir sur la signification de la mort dans nos vies ?

« Voici la morale parfaite : vivre chaque jour comme si c’était le dernier ; Ne pas s’agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant. » in Pensées pour moi-même, de Marc-Aurèle

PS : L’enregistrement, ci-contre, capturé à la volée dans notre hall d’entrée le 9 avril 2020, durant les quelques secondes de silence laissées par la vie, avec cinq enfants dans la maison.






« Si vivis bellum, Para Pacem » / "Si tu vis la guerre, prépare la paix"
Patrick

« Si l’expression contraire est bien connue depuis l’Antiquité ( Si vis pacem, para bellum…- Si tu veux la paix, prépare la guerre »  ),, je trouve que son contraire (légèrement modifiée) est tout aussi adéquate et même assez judicieuse,par les temps qui courent. « Si tu vis la guerre, prépare la paix ».

Le proverbe original explique les stratégies d’invasions militaires multiples depuis la nuit des temps. Il justifie plus que jamais les politiques actuelles de « dissuasion » militaire, par l’escalade aux armements(nucléaires).et toutes les gesticulations y associées Le monde a évolué dans cette direction depuis toujours : le rapport de forces et tous les empires se sont forgés et écroulés ensuite sur cette philosophie destructrice. Par contre, la guerre que nous vivons actuellement contre ce virus mondial pourrait déclencher à posteriori un effet pacificateur…

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Loin de moi l’idée de minimiser les conséquences gravissimes pour les victimes de ce virus et les souffrances endurées par les patients et leurs familles, ce virus fait peur et fait mal Des gens remarquables se battent pour l’éradiquer et soulager les souffrances.Ce climat de guerre est pesant et anxiogène mais…

Le fait que le monde entier soit obligé de décélérer , presque de s’arrêter, génère tant au niveau macroscopique que microscopique des comportements remarquables et souvent inattendus. Songeons à tout ce qu’il engendre d’élans positifs, déjà, tant au niveau sociétal qu’ environnemental.

Nous redevenons plus simples , nous goûtons , comme dirait Pierre Rabhi à cette « sobriété heureuse », loin du circuit de la consommation et du bruit. Nous vivons plus calmement, regoûtons les saveurs de notre enfance ( lire ,jouer, parler, communiquer…). Nous savons que cette période est transitoire et que nos scientifiques trouveront la parade à ce virus. Nous découvrons le merveilleux système de santé dont nous bénéficions , ainsi que l’efficacité et la générosité sans limite de nos soignants. Nos querelles séparatistes se sont estompées Certes,les conflits dans le monde restent prégnants mais en même temps.certains petits conflits ,privés, professionnels s’apaisent devant cet ennemi commun Nous découvrons chaque jour des actes de solidarité, de communauté retrouvée , les liens familiaux se resserrent

Tant à dire à ce stade au niveau du changement de comportement sociétal, du jamais vu , jamais anticipé. Je reste parfaitement conscient de la gravité du moment Mais que dire aussi des conséquences au niveau environnemental : baisse forcée des déplacements ( autos, avions, etc..) et donc des rejets CO2 dans l’atmosphère : action inenvisageable en temps « normal », tant le TGV de notre vie trépidante est lancé à grande vitesse et difficile à arrêter. La lagune de Venise se révèle translucide , les oiseaux s’y font entendre, Que dire de ce silence qui s’installe entre les chaumières et dans les villes , la Nature reprend ses droits et se laisse admirer !A-t-on jamais autant pu apprécier cette renaissance du printemps ?

« Si vivis bellum para pacem, » vaut également pour tous ces conflits générés par l’Homme Je pense à cet interventionnisme intempestif des grandes puissances à vouloir éradiquer les zones de violences dans le monde Je pense à l’Irak, la Syrie, la Lybie, où ces « grands » dirigeants ont cru bon d’intervenir pour éliminer les tyrans au prix d’une guerre, sans penser à ‘ l’ « après »( guerre) , c’est-à-dire à un système de substitution viable, une paix organisée.

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L’état du monde en paie les conséquences aujoud’hui ( Daech,terrorisme,etc..) La situation de crise,non résolue, au Moyen Orient est un exemple criant de « paix non préparée » C’est irresponsable. Que ce temps de « retraite » puisse être mis à profit par nos décideurs pour préparer l’après « guerre du virus » pour préparer et repartir sur des bases nouvelles, plus « paisibles » Je crois également que nous aurons appris énormément sur nous-mêmes, et que chacun se sera rapproché de sa nature profonde :généreuse et solidaire : cette crise secoue et fait réfléchir :

Que tout cet effort et ce combat mené par chacun d’entre nous ne soit pas vain Lever la tête du guidon permet d’apprécier mieux le paysage. Ce monde mérite mieux que nos querelles mesquines et quotidiennes , où que nous vivions Cet élan de solidarité mondial est unique et révélateur de notre nature profonde. Le côté noble et grand de l’Homme se révèle actuellement au grand jour pendant ce conflit.Nous méritons mieux que ces guerres d’ego des gens qui nous dirigent. La recherche du Bien commun doit être leur politique .( Notre Première ministre l’a bien compris) Un Monde nouveau qui n’aurait plus comme fondements ni le profit ni la vitesse , ni le bruit , mais la recherche du Bien commun. Un monde qui aura tiré des leçons de ces quelques mois d’arrêt , comme lorsqu’on se remet « en route » après une convalescence Plus jamais ça..plus comme avant.

Je crois profondément en l’homme, chacun pris en particulier, un être raisonnable qui intègre ses fautes passées, ce qui explique les progrès de l’Humanité depuis l’Antiquité… Mon entourage me traitera d’éternel optimiste ( naïf ?), mais j’adhère totalement à le philosophie de W.Churchill qui disait : « un optimiste voit une opportunité dans chaque difficulté, alors que le pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité ». Cette situation est une opportunité à saisir. Si vivis bellum, para pacem…






«  A la suite de cette crise, je pense que serai encore plus attentive »
Martine, 65 ans à Bruxelles

« Cette crise est pour moi une expérience brutale et douloureuse ! Je peins, je dessine et je reste confinée. Je respecte les règles. Je conforte et j'aide qui je peux en restant disponible via les réseaux sociaux. A la suite de cette crise, je pense que serai encore plus attentive, plus critique et plus sélective dans mes priorités et mes choix politiques ».






« Et si nous privilégiions plutôt, sans contrainte, le cœur et l’esprit ouverts ? »
Marie Hélène, 71 ans à Beaufays

« Des questions devant le monde comme il va... Des remises en question face à mon accord avec le temps... Et si nous résistions désormais à ce besoin de posséder, d’accumuler, de « profiter », à s’en saouler, de nourriture, et d’images, de sons, de sports, de voyages, de travail ?

Et si, dans cette épreuve de vérité que nous habitons, face à nos agendas vides de cinéma, de concerts, de théâtres, de musées, de moments conviviaux comme de rendez-vous professionnels, nous privilégiions plutôt, sans contrainte, le cœur et l’esprit ouverts, ce que nous ne prenions plus assez le temps de vivre ?

Nous parler et nous écouter en famille, renouer au téléphone avec les amis perdus de vue, marcher, près de chez soi, en respirant le printemps qui colore la nature, lire ou relire les livres accumulés, ceux qui distraient ou qui consolent, ou qui nous changent, nous éveillent, nous rendent heureux, écouter à loisir le silence qui apaise, ou la musique qui, nous enlevant à nous-mêmes, nous transporte vers un autre monde, loin de ce qui est, rêver à des voyages, à des rencontres, et le songe est parfois plus beau que la réalité.

Et si nous nous offrions, aussi, parfois, le luxe de gaspiller le temps ».






« Un cours de micro-enseignement en des temps d’incertitude »
Martine, à Louvain

Louvain-la-Neuve, ou presque. Pour gagner le local, le parcours est périlleux. Une fois franchies les doubles portes de la Bibliothèque de Philo et Lettres, prendre à droite, gravir les marches, pousser la porte vitrée, accéder au coffre, introduire le code de 5 chiffres suivis de #, se saisir de la clef du C242. Repartir en sens inverse, monter la volée de marches sur la droite, croiser quelques étudiants qui organisent un souper de cours ou parlent – dernière pause avant le weekend. On est vendredi, on a cours d’Oralité. Il faut encore franchir le portique en l’activant par sa carte UCLouvain, sinon l’on risque la désapprobation de Jean-François, qui l’ouvrira dans toute sa bonhomie malgré tout. Puis l’on gagne, tout au fond d’un couloir, le local calfeutré où les trois heures de cours se dérouleront.

Ce 3 avril, 13h30, tout le monde est présent. Retentissent les bonjours timides, le sourire en sourdine. L’examen d’oralité débute et chacun et chacune s’attelle à le réussir brillamment. Les sujets oscillent entre l’altérité, la liberté, le voyage, ou encore les mots. Ceux qui nous parent, ceux dont on s’empare pour dire le réel. Ceux que l’on habite.

La particularité réside dans ceci : tous se voient et s’entendent, mais les chambres de résonance sont multiples et laissent voir des porte-manteaux munis de survêtements, des étagères rouge et blanc savamment rangées, des murs recouverts de posters et autres entrées de concerts, des fenêtres doucement orientées au sud, des armoires de cuisine.

Chacun suit le déroulement des trois heures de cours, sans discontinuer. Chacun termine en effet son master en Romanes. L’émotion et la technique se rejoignent pour que tous effectuent à merveille la prestation. Le cahier des charges est respecté. Les trois heures de cours ne sont pas dépassées. Certes il a fallu s’entraîner quelque peu, mais pas davantage que pour un cours présentiel. Rien ne vient perturber le long déroulement de ce dernier vendredi après-midi d’avant Pâques, alors que chacun, désormais, est déjà rentré chez lui. Bien sûr, plus d’échanges écrits ont été postés sur la plateforme d’emblée mise à la disposition de tous et toutes depuis le 13 mars. Mais le cours et l’examen se sont passés et seront suivis d’un retour à la fin du mois d’avril.

L’expertise de tous a pu être évaluée avec exactitude. L’émotion était présente. Les messages de félicitations ont égayé la page de rencontre, juste dans une discrète colonne, sur la gauche de l’écran.

Le jeudi 27 mars, par ailleurs, un professeur de l’UNamur, Mr Hespel, a parlé de Neutralité et de Sciences durant trois heures interrompues par quelques applaudissements, partagés par tous – applaudissements ou sons de casseroles et de cloches à 20 h, du haut des balcons –, avec un enthousiasme non moins essentiel et porteur. 200 étudiants étaient connectés de 18h15 à 21h15. Posaient des questions pertinentes quant à la vérité ou l’opinion, la croyance ou la science. Le professeur parlait avec énergie et enthousiasme, entouré de ses livres de philosophie et de physique. Les étudiants notaient, attendaient patiemment les propos, demandaient parfois de repréciser l’un ou l’autre nom : Chapoutot, Popper…

Bien sûr, certains professeurs postent simplement des pages entières de syllabus, des power point sans commentaires, des vidéos beaucoup trop longues, dépassant les heures imparties aux différents cours. Mais la plateforme offerte à tous par notre rectorat et l’équipe informatique a permis, au-delà de certaines formes d’apprentissages et d’entraînement, ainsi de certifications, de ne pas se sentir abandonnés, perdus, laissés-pour-compte, loin dans une vallée ardennaise ou un 3-pièces bruxellois. L’université a aussi organisé un service de prêt de portables pour ceux qui n’ont pas de matériel adéquat. Et le privilège de la rencontre a eu lieu. Témoins, les voix particulières de chacun et chacune au moment de se saluer. Et de se dire : à bientôt.

Les ondes ont ceci de magique qu’elles lient, au-delà des détresses. Bien sûr, plus question de rentrer chez soi après le cours : on y est déjà. Mais grâce à Teams©, quelque chose de l’ordre du progrès, des apprentissages, des partages de savoirs et d’humanisme reste possible.

Gageons que l’Université redoublera de créativité et de pertinence, au temps où les cloches des couvents sonnent à des heures décalées pour acclamer à 20 h celles et ceux qui luttent pour sauver les vies de nos contemporains, à ces heures d’incertitude ; gageons que l’Université fera en sorte que personne ne soit délaissé dans ses apprentissages, dans sa formation, ni – tel est le souci légitime des étudiants – dans son évaluation.






« Quel type de société sommes-nous en train de construire si, pour survivre, nous devons nous tenir loin des autres ? »
Emilie, 36 ans à Schaerbeek

« Ma grand-mère de 94 ans, qui est diabétique, a détrôné le Covid-19 et a repris ses droits sur la vie. Cela m’a donné envie de réfléchir à la portée de cette maladie. Cette crise sanitaire est une épreuve initiatique qui bouleverse notre rapport aux autres et à l’espace-temps. Nous qui ne sommes pas urgentistes avons appuyé sur le bouton « pause » pour nous plier aux règles du confinement. Alors que le chronomètre et la course inexorable du temps semblent s’être arrêtés, nous ralentissons notre vie pour mieux y percevoir l’essentiel. Arrêt sur image. Tel un film au ralenti.

Nous reprenons contact avec les personnes qui nous sont chères. Respiration. Nous faisons le ménage dans nos maisons, comme dans notre vie. Instants de vérité. Nous jouons avec les enfants. Un rire d’enfant, c’est tellement beau.

Je préfère voir le verre à moitié plein pour choisir de réinventer cette parenthèse qui s’est ouverte pour une durée indéterminée.

Il nous faudra cependant beaucoup d’imagination et de créativité pour affronter ce qui deviendra très vite une crise économique, financière et sociale. Le lien social qui a été altéré et fragilisé sera difficile à reconstruire. Ce terme de « distanciation sociale » me pose question, sociologiquement parlant. Quel type de société sommes-nous en train de construire si, pour survivre, nous devons nous tenir loin des autres ? Allons-nous vers un monde virtuel et aseptisé où l’Autre sera perpétuellement perçu comme une menace, un « porteur de germes » ? Sommes-nous en train de tuer les arts vivants, le rapport à l’autre, le lien social ? »






« Pour un certificat de bonne santé »
Jean à Court-St-Etienne

Déjà la fin de la troisième semaine du confinement. Le temps me semble passer de plus en plus vite. Au début, difficile d’imaginer que l’on puisse pas aller normalement dans un magasin. Maintenant nous y allons moins souvent, et réduisons nos achats aux biens alimentaires.

Mais aussi nous dormons mieux. L’autoroute auprès de laquelle nous habitons ne se réveille plus en fin de nuit. Il n’y a presque plus d’avions qui nous survolent .Le matin, les oiseaux se remettent à chanter ; heureusement, c’est aussi le printemps et sans doute se rendent-ils compte qu’il y a du changement. Les insectes poliniseront sans doute mieux nos arbres fruitiers car il n’y a presque plus de gaz d’échappement.

Le confinement nous rappelle notre mode de vie d’antan, l’ambiance telle que nous l’avions connue lorsque, voici un peu plus de quarante ans, nous sommes arrivés dans notre hameau semi-rural du Brabant wallon. De plus, depuis trois semaines, le ciel nous aide à supporter ce confinement : il fait beau et cela durera encore cette semaine.

Ajoutons à tout cela que nous avons stimulé un réseau de services entre voisins et repéré de nouveaux modes de livraison par des producteurs locaux. Le groupe WatsApp que nous vons constitué fonctionne allègrement. La technologie permet aussi de communiquer avec la famille et surtout les petits enfants ; à propos du Chic-Ouf, le dernier Ouf paraît bien lointain. Mais, sans doute, leurs parents vont-ils commencer à se rendre compte du service que nous leur rendons d’autant plus si, nous les ‘vieux’ seront les derniers à sortir…

Il est généralement affirmé que les personnes âgées sont les plus fragiles vis-à-vis du virus. Mises à part les personnes déjà fragiles, pour lesquels le virus accélère le processus, j’aurais tendance à croire l’inverse. Mais plus on avance en âge, plus on a réussi à vaincre toutes sortes de maladies… à condition, bien sûr, que l’on se soit correctement alimenté et que l’on aie pratiqué suffisamment d’exercices physiques - la marche étant d’ailleurs le sport le plus naturel. Plus on a vaincu de maladies, plus on est immunisé jusqu’au moment qui peut venir très tard où le corps s’épuise et alors le virus sera la goutte …

Je suis candidat et souhaiterai au plus vite subir un test pour savoir si j’ai été frappé par ce virus. Si je suis immunisé, pourquoi devrais-je rester confiné ? J’accepterais bien sûr de porter un masque pour ne pas fragiliser de plus jeunes… Confions aussi à notre médecin un rôle plus actif. S’il a coutume d’octroyer des certificats de maladies, ne serait-il pas également compétent pour délivrer des certificats de bonne santé … Et donc de faciliter la sortie du confinement.

Mais je souhaiterais que l’autoroute qui nous est voisine reste calme et que les oiseaux continuent à chanter.






« Salut. Tout va, comme ça va, je termine ma petite carrière en beauté... »
Jacques, 67 ans à Ottignies

« Salut. Tout va, comme ça va, je termine ma petite carrière en beauté... Ce sont les risques du métier... Je n’ai jamais imaginé la médecine pour être peinard... J'aime m'appeler « Jacques le fataliste » Je prends tout ce qui vient et j'essaie de m'adapter… C'est une discipline de vie.






« Les dégâts à terme »
Georges, 42 ans à Woluwé-Saint-Pierre

« La vie est devenue pénible... faire ses courses relève du parcours du combattant. Les gens se regardent de travers, on en voit qui retiennent leur respiration lorsqu'ils sont obligés de croiser quelqu'un à moins d'un mètre... Les magasins ressemblent à des parcours d'aventurier. Le stress, la chute de la qualité de vie liés au confinement, sans oublier la peur du virus lui-même, vont causer beaucoup plus de dégâts à terme sur la société que le virus en tant que tel.






« Quand on s'ennuie : on range ! »
Rupert, 68 ans à Bruxelles

« Ce confinement oblige à un "arrêt sur image". Les activités chronophages dans lesquelles j'avais l'habitude de me jeter sont taries, ce qui dégage un temps énorme qui peut donner le vertige. Si l'espace est confiné, la temporalité devient infinie, l'horizon se vide soudainement, obligeant à un face à face avec soi-même, surtout quand on vit seul. Alors, on fait ce que beaucoup de gens font quand il n'y a rien à faire, quand on s'ennuie : on range! Et on fait aussi du rangement dans sa vie... Qu'ai-je vécu, qui suis-je, quels sont mes espoirs, qu'est-ce que je désire vraiment pour moi et pour les autres, qu'est-ce que je prends à ce monde, qu'est-ce que je lui donne, en suis-je un parasite, un bienfaiteur ou un commensal, et en quoi cette question me touche-t-elle ?

Cette solitude qui s'impose n'est pas pour me déplaire, c'est l'occasion de muer "dans son trou", de devenir un autre à son aise, sans craindre le regard des autres... de (re)devenir vraiment soi-même, sur des bases solides afin de vivre un "après" qui sera différent, et que j'espère plus libre, plus investi, plus puissant et plus humaniste.

Ce sera aussi le moment de retrouver "les autres", de découvrir ce que ce grand bouleversement a fait d'eux... Et cela sera aussi une nouvelle grande aventure.






« Nous avons dépassé les limites »
Ohctap, 69 ans à Namur

« Cette crise en appelle une autre ! Nous avons dépassés des limites et payons le prix fort ! En ce qui me concerne, je préfère partir plutôt qu'un jeune enfant ou adolescent ! J'estime que nos dirigeants avec leurs gros salaires ont coupé les vivres à tous ces gens qui étaient là pour nous sauver ! Ce qui me réjouit, c'est que tu sois riche ou pauvre, si tu dois y passer, le riche aura plus mal (au c..) à partir que le pauvre !

Cela va durer, et puis avant d'avoir un vaccin, il vont, après les animaux, l'essayer en Afrique ou chez les prostituées... Bonne chance à tous ! »






« Drôle de départ à la pension »
Gabriel, 65 ans

« J’ai eu 65 ans le 28 mars. Confinement oblige, je n'ai pas encore eu l'occasion de transmettre les infos à mes successeurs et je homeworke, comme ma femme et mes enfants cohabitants. Drôle de départ à la pension ».






« La loi est faite pour l'homme et non pas l'homme pour la loi »
Olivier, 59 ans à Ixelles

« Honnêtement, la crise n'a pas changé grand chose pour moi. Je dis bien pour moi. Je suis pensionné et célibataire et jusqu'ici ça ne m'a pas dérangé, je suis un solitaire. J'ai encore des dizaines de livres qui m'attendent et rester chez moi ne me gêne pas. Mais ce qui me bouleverse ce sont ces dizaines de milliers de gens qui tombent comme des mouches et le pire sont les jeunes et le pire des pires sont les enfants. Ceci dit, une enfant meurt de faim toutes les 5 secondes mais tout le monde s'en f..., fermez la parenthèse.

J'espère de tout coeur qu'il y aura une société "après coronavirus". Une société qui ne se basera plus que pour le fric, une société moins égoïste, une société où les petits ne seront plus écrasés par les grands.

Dans "La Folie des Grandeurs", une scène m'a frappé. Quand Louis de Funès va dans les villages récolter les impôts, il dit "Les pauvres c'est pour être très pauvres et les riches très riches". Cela DOIT cesser ! Jésus a dit : "La loi est faite pour l'homme et non pas l'homme pour la loi". En toute humilité, je me permet de dire : "L'économie est faite pour l'homme et non pas l'homme pour l'économie". Il faut absolument changer la société sous peine de révolutions, de guerres, de guerres civiles et autres atrocités. Le coronavirus tue et tuera peut-être des centaines de milliers de personnes mais fasse le Ciel qu'il sauve des millions d'autres. Si l'après coronavirus reste comme l'avant coronavirus, alors nous sommes perdus. Il est presque trop tard, il est plus que temps ! »






« Vous qui êtes aussi des héros »
Philippe

« Il y a énormément de monde sans masque car ceux-ci ne sont pas disponibles (comment est- possible? Pourquoi faut-il tant de temps pour protéger nos héros ?) D’un autre côté, il est possible d’en faire soi-même (beaucoup d’exemples de Do It Yourself circulent), sans machine à coudre, sans matériel particulier, sans compétence et en un minimum de temps. J’aurais aimé que votre journal serve d’intermédiaire entre les demandes d’aide, les DIY pour masques ou produits désinfectant, les magasins qui livrent, comment se rendre utile...

Pour mon masque : prendre une double feuille d’essai-tout, mettre un film alimentaire entre les 2 feuilles, les plier en accordéon de 2 cm, agrafer un élastique de chaque côté et voilà le tour est joué Prenez soin de vous qui êtes aussi des héros »






« Je fais des apéros-haies »
Sophie, 37 ans, à Faimes

« Je perds un peu la notion du temps, je ne sais plus trop quel jour on est. Je tourne souvent en rond. Le contact physique me manque énormément, mais je suis consciente d'être privilégiée. Je vis à la campagne, je fais des « apéro-haies ». Chacun de son côté avec son verre, à quatre ou cinq mètres l'un de l'autre. J'ai beaucoup de chance d'avoir un jardin, des gens à qui parler et des gens à aider… »






« Les psychologues ne consultent plus que par téléphone »
Anxiety, 36 ans à Awans

« Cette crise est un profond désespoir pour moi et mon compagnon. Indépendant, il a perdu sa source de revenus, et moi je suis au chômage depuis 2 jours. Par ailleurs, souffrant déjà d'anxiété et de dépression en temps normal, ces événements m'ont précipitée vers le fond. Les jours passent sans fin, je m'isole de plus en plus, je ne parle plus à personne (même par vidéo ou téléphone), je ne fais rien du tout, à quoi bon ? Malgré tout ce qu'on nous dit, je pense que nous n'en sortirons pas. J'avais des espoirs et des projets avant, tout est réduit à néant. J'attends désespérément que les jours passent, en oscillant entre sommeil et boulimie d'informations anxiogènes, sur mon téléphone portable. Je ne sais pas ce qui m'angoisse le plus : la perspective de mourir seule à l'hôpital du virus et sans avoir d'enterrement, ou celle de ne plus jamais pouvoir sortir de mon domicile ni reprendre une vie normale. J'ai des idées de plus en plus noires et je ne trouve aucune aide, car les soins médicaux pour les personnes comme moi ne sont plus une priorité. Les psychologues ne consultent plus que par téléphone, et impossible de s'adresser aux hôpitaux. Déjà, en temps normal, c'était dur de m'accrocher, mais là, à part mon compagnon, je n'ai plus aucune ressource ».






«  le plaisir de l'instant présent pour qui parvient à lâcher prise »
Laurence H. , 40 ans à Saint-Georges

« Pour une fois qu'on est obligé de prendre soin de nous, c'est parfait. Renversement des priorités. D'un coup. Avec plaisir. C'est une aubaine. Je pense que le monde entier est en burn out. Je pense que nous avons le devoir de revenir à l'essentiel de notre vie, face à nous-même en période de confinement. Face à face avec notre âme, et le goût pour la vie. Un défi pour certains, une frustration pour d'autres, et le plaisir de l'instant présent pour qui parvient à lâcher prise.

Je pense que cela pourrait inciter à revoir nos habitudes. Ecologiquement, par la même occasion. Drastiquement. Rien qu'à l'idée que cela pourrait être possible, je suis apaisée. Combien de fois n'ai-je pas supplié pour que ce surmenage mondial cesse...

L'angoisse et l'agacement se lit, et se voit, de plus en plus dans les médias et sur les visages que je croisais, alors que je n'ai pas à me plaindre de ma vie. L'envie de couper la radio. Je n'ai jamais voulu de télé. Je n'en ai pas, et j'en suis heureuse. Beaucoup trop d'informations anxiogènes pour des proches, qui se rendent esclaves jour après jour des élans et débordements journalistiques. N'écouter et ne lire les infos qu'à heure fixe. Avoir le temps de peaufiner. Se relaxer. Et encore plus de temps pour peindre. Je remercie la Vie, et je remercie tous ceux qui font partie de ma vie. De près ou de loin. La présence. Beaucoup ont oublié leur présence parce qu'ils ont été élevé en « bons petits soldats », et quand le temps vient à faire face à soi et aux actes, ils ne peuvent et ne veulent plus se regarder en face, et s'enfuient et se déresponsabilisent dans la haine et la théorie du complot. Ils sont les premiers à pourrir. Deux mondes radicalement différents s'affrontent.

Je vous souhaite le meilleur. Prendre soin de soi, c'est savoir faire face à soi-même et ce n'est pas de l'égoïsme. C'est ce que la nature nous enseigne depuis toujours. Le déni de soi est la pathologie de notre ère. Prenez soin de vous pour pouvoir prendre soin des autres. L'esclavagisme dit le contraire. Tant de croyances ont dérouté des êtres. Leur énergie, leur savoir...

Au nom d'une civilisation qui se trompe de camp, en oubliant la nature. Prenez soin de vous. Ce n'est pas de l'arrogance. C'est le plaisir de vivre. Civilisation culpabilisante du "jamais assez". Et quelques uns se dévorent. D'autres s'entraident. Deux mondes différents. Chacun choisit. Chacun fait sa part.






« Je ne sais plus quel jour on est »
Cléa, 51 ans, à Mont-sur-Marchienne

« Tout d'abord je ne sais plus quel jour de la semaine on est. J'ai peur, l'avenir me semble incertain, j'ai l'impression que ce virus ne partira pas comme ça. Je voudrais qu'on change notre façon de vivre, qu'on soit moins matérialiste, qu'on consomme plus local, qu'on prenne plus soin les uns des autres. Cela me donne encore plus envie que notre façon de vivre soit repensée. Je pense aussi qu'on doit nous faire entendre du gouvernement, pour qu'eux aussi changent leur façon de gérer notre pays...

J'ai la sensation que certaines personnes ont pris conscience de l'importance de l'entraide, et ont envie d'une société différente. Ils ont réfléchi à l'importante pollution que nous produisons et que nous pouvons changer des choses... ».






« des meurtres prémédités »
Aurore, 34 ans à Rochefort

Je lis beaucoup d'articles et regarde des conférences. Ce monde ne nous convient pas. Et j'en tire une conclusion: le peuple est trop passif. Le La gestion du Covid 19, ce sont des meurtres prémédités par l'état. Non-assistance à personne pauvre en danger.






« Au-delà des émotions et de l'immédiateté »
Anne, 59 ans à Blegny

« D'abord, le temps a ralenti... ça ne veut pas dire qu'il y a plus d'heures dans une journée bien évidemment. Simplement, les échéances les plus proches sont devenues intenables. C'est un paramètre non-maîtrisable, donc il faut s'y faire et l'accepter sans se prendre la tête. C'est sans doute l'occasion de relativiser : si on ne fait pas partie du monde des soignants ces jours-ci, on ne traite pas des questions de vie ou de mort ; les questions qui réclament mes compétences peuvent donc bien attendre un peu sans provoquer de tsunami. Ensuite, j'ai l'opportunité de mieux m'informer. Ce n'est pas toujours facile, quand on a accès à tout et n'importe quoi, via la presse en ligne, et les réseaux sociaux.Mais je peux me permettre le luxe de ne plus lire en diagonale, de recouper l'info, de prendre du recul et de me forger une opinion personnelle. C'est véritablement un luxe... Ou peut-être que c'est comme cela que ça devrait se passer en temps normal : s'arrêter sur les choses qui comptent et prendre le temps de se situer personnellement, au-delà des émotions et de l'immédiateté, pouvoir dire en tout état de cause : je suis pour ou je suis contre ou je ne sais pas...

Enfin, forcément, mon échelle des valeurs est en train de changer : l'humain, avec toute sa pesanteur, ses besoins, ses désirs, son intelligence de la vie (ou pas) est bien plus important que tout le reste. "A quoi me sert de gagner le monde, si j'en viens à perdre mon âme ?" Alors je pense à "après", et je me dis que je ne pourrai jamais plus aller voter sans savoir exactement pour qui ou pour quoi, pour quels changements, quelles améliorations, quels choix de vie...

Quand on a compris que la vie ne tient qu'à un fil tout mince, il est inconcevable de la gaspiller encore. Il serait stupide de la regarder passer comme on contemplerait sur le quai le train qu'on a raté en se disant qu'on prendra le suivant... Sauf qu'il n'y a pas de suivant !






« Je prends tout cela avec positivisme! Je suis coach de vie et maman de 7 enfants. »
Aurélie, 43 ans à Honnelles

« Je prends tout cela avec positivisme! Je suis coach de vie et maman de 7 enfants. J'élève seule les cinq derniers, et ce confinement m'a permis d'avoir de belles prises de conscience, de prendre du temps pour me poser les bonnes questions (celles qui nous font avancer) de prendre soin de moi (faire du sport, manger plus équilibré), de relativiser un maximum car je suis en vie et en bonne santé. De partager mes connaissances, aussi, et mon positivisme avec des personnes qui ont du mal à gérer leur stress et leurs angoisses face au confinement et au virus, en donnant des séances gratuites par téléphone à tous ceux qui en ont besoin.

L'éloignement social rapproche et nous invite à l'entraide. On réapprend à apprécier le don de soi et on savoure le bien que l'on fait à l'autre ».






« Ne plus vivre dans le stress »
Caroline, 61 ans à Aubange

« Prendre le temps, penser à ne plus vivre dans le stress, faire attention à mes achats, repenser ma maison, refaire du tricot, la cuisine, le jardin et même, faire la sieste. Mais, c’est facile pour moi, j’ai 61 ans... »






« Cette situation nous oblige à sortir de la routine »
Adrienne, 61 ans à Jurbise

« C'est comme un prisme qui met en valeur l'essentiel dans nos vies! D'autre part de réinventer. Cette situation nous oblige à sortir de la routine, à refaire un chemin vers soi. La vie, être en vie, prend toute sa valeur, sa saveur. C'est douloureux, tous ces malades, ces morts. Et quand ce sont des personnes qu'on connaît qui sont touchées, ça rend la réalité plus cruelle. L'espace du vide créé va rester lié à cette crise qui m'échappe. »






« A quand un confinement pour cause environnementale ? »
Hugo, 29 ans à Pecq

« C'est cool, je profite enfin de mon couple. J'ose espérer que nous allons vers un ralentissement mondial. Après tout, on pollue moins, on consomme mois, la nature reprend ses droits et nous pouvons enfin profiter de vivre avec les gens qu'on aime ! A quand un confinement pour cause environnementale ? En France, on estime que 48 000 personnes perdent la vie chaque année à cause de la pollution de l'air. Bien plus qu'à cause du coronavirus donc ! »






« On s’épuise pour des futilités »
Corinne, 55 ans à Marcinelle

« Cela engendre chez moi énormément de stress et d’angoisses. Mon rapport au monde ne sera plus le même, mon rapport au temps non plus. Mon rapport au monde sera bien plus respectueux et responsable . Mon rapport au temps sera totalement différent car on s’épuise souvent pour des futilités qui sommes toutes ne sont pas très importantes ».






« En attendant le retour de ces jours heureux »
Adrien Gillebert, 85 ans à Mouscron

« Nous sommes en guerre » déclarait il y a peu le Président Macron.La guerre…Nous les anciens nous l’avons connue. Il me souvient de ces réfugiés fuyant les hordes allemandes et que mes parents accueillaient pour une nuit, pour trois jours. Nous les enfants, nous y apprenions la solidarité. Quand, à notre tour, nous fûmes chassés sur les routes de l’exil, nous y apprenions la précarité. Puis, terrés dans une cave commune sous les bombes, nous y apprenions la fragilité et l’espoir. Plus tard, assis en famille, le soir, autour du feu belge, nous chantions et nous racontions notre journée. Cette fraternité nous a suivi toute notre vie. Et les soirs d’été, nos parents prenaient le frais assis devant la maison, devisant avec les voisins qui avaient fait de même.

On y apprenait la convivialité, même si le mot n’était pas encore mis à toutes les sauces. Et lorsque un jour, luxe suprême, un chocolat était arrivé, on avait eu droit à un petit carré que nous avons dégusté en le laissant fondre lentement en bouche.. Nous apprenions à limiter nos désirs et à savourer tous les petits bonheurs.

Puis les années ont passé. Notre monde a oublié les joies simples. Le slogan est devenu « chacun pour soi », et même pas « Dieu pour tous », puisqu’on l’a mis au placard. Course effrénée au « toujours plus, et moi d’abord ». Bien sûr il restait des voix qui criaient dans le désert. mais on préférait les ignorer. Jusqu’au moment où « IL » est arrivé. Un affreux petit virus, et tout a basculé. Nos habitudes, nos certitudes, nos assuétudes. Tous égaux devant l’ennemi commun. qui nous rappelle notre condition d’homme : un être fragile qui de tout temps, depuis l’homme des cavernes jusqu’à ce jour, a pu faire face aux difficultés grâce à la solidarité du groupe.

Ce virus nous le vaincrons. Grâce à la troupe héroïque qui s’oppose à lui : médecins, infirmières, ambulanciers, policiers, pompiers, personnel alimentation. De notre côté nous les aiderons à vaincre le mal en respectant les consignes de confinement. Confinement qui n’empêche pas le coup de fil à un voisin solitaire, à une amie en charge d’un conjoint alité, un mail ou un webcam à un copain ou copine, qui nous manque déjà. C’est le moment pour les plus jeunes de proposer leurs services aux aînés. Ainsi d’un mal peut surgir un bien.

Un jour, nous le savons, nous retrouverons notre liberté. La guerre, comme toute guerre, aura exigé ses victimes. Espérons que tant de souffrances, tant de solidarité retrouvée, tant de dévouement du personnel en première ligne, que tout cela servira et que chacun retrouvera une vie plus paisible, une vie où chacun cultivera sa richesse intérieure et l’ouverture aux autres.

Alors, mais alors seulement, cet affreux virus aura servi à quelque chose. En attendant le retour de ces jours heureux, prenez soin de vous et des autres. Et n’oubliez pas : après la pluie vient toujours le beau temps.






« Mon père, ce héros... »
Thierry

Voici une lettre ouverte, à tous ces inconscients, Qui de plein gré décrètent : pour moi pas d'isolement... Parce que ça sert à rien et que de toute façon, De ce virus bénin, seul les vieux en mourront...

Sachez sombres imbéciles, que par votre incivisme, Vous rendez inutiles, des actes d'héroïsme... Je vous parle des soignants, qui dans les hôpitaux, Se battent quotidiennement, contre ce nouveau fléau !

Parmi tous ces guerriers, se trouve mon papa, Qui se donne sans compter, pour mener le combat... Âgé de 60 ans et réanimateur, Il est potentiellement une cible du tueur.

Les masques de protection, sa seule arme de survie, Sont volés par des cons en cas de pénurie... Ne parlons pas des gels, qui dans les magasins, Se sont tous faits la belle, plus vite que les petits pains.

Un égoïsme grégaire et dénué de sens, Qui attise ma colère, face à tant d'ignorance... Leur manque de moyens est suffisamment grand, Pour laisser aux médecins, ce qui sauve vos parents !

Par vos comportements, en cette période critique, Vous obligez ces gens à faire des choix éthiques... À sauver votre frère, jusque là bien portant, Plutôt que votre grand-mère, de 85 ans.

Et pourtant malgré ça, au péril de sa vie, Mon père donne tout ce qu'il a, pour sauver votre famille... Alors cessez d'être cons et de voir vos "potos", Restez dans votre salon et aidez mon héros ! Merde !






« Remettre le vivant au centre de tout »
A. , 63 ans

« Cet événement ne fait que confirmer ce que je pressens depuis fort longtemps. Urgent de revenir à un mode de vie beaucoup, beaucoup plus simple, moins de voyages à travers le monde, moins de spéculations, moins d'égoïsme financier. Plus d'entraide, plus d'empathie, plus de civisme, plus de partage des richesses, plus de respect. Repenser le temps consacré au travail pour alimenter le seul profit de quelques-uns. Bref remettre le vivant au centre de tout »






« Je ne m’ennuie pas une seconde »
Nicole, 64 ans à Arlon

« Je vis seule...j’ai beaucoup d’occupations...lecture,bricolage,couture.... Je ne m’ennuie pas une seconde et me tiens bien informée de l’actualitė. J’ėcoute aussi beaucoup de musique et m’aère pour profiter du soleil.






« Le virage à prendre »
Michel, 66 ans à Uccle

« On est passé au XXIe siècle. Le monde change de plus en plus vite. Cette crise est une opportunité pour prendre le bon (ou le mauvais ?) virage.






« il y a énormément de fake news »
Jean-François, 48 ans à Vielsalm

« Nous avons la chance d'être dans une région très peu touchée par le virus. Côté confinement, on fait très attention de bien respecter, je souhaite néanmoins que ça se termine rapidement, et nous suivons les nouvelles au journal télévisé en Belgique et partout ailleurs, ma compagne est infirmière et à été mise en quarantaine il y a trois semaines. Elle a eu de la fièvre, des fortes douleurs à la tête et des courbatures, elle a repris le travail depuis dix jours, et jusque là tout va bien, et personnellement je voudrais dire à tout le monde qu'il faut absolument arrêter de croire tout ce que l'on peut voir sur les réseaux sociaux car il y a énormément de fake news...

Surtout portez vous bien et respectez bien les consignes de confinement ».






« Des gestes au quotidien pour aider un peu »
Isabelle, 49 ans à Bruxelles

« Je suis depuis plusieurs mois dans une détresse psychologique tres grave . Ce confinement me sépare de ma fille unique, que j aime plus que tout au monde. Tous les soirs, je craque complètement, je pleure je tremble et ne sors pas.

Je vis avec mon compagnon et ses deux filles restent avec nous durant cette période difficile. Je travaille pour l'école avec elles, leur fais faire du sport, de la cuisine... ce sont elles qui me tiennent debout. Je passe beaucoup de temps à chercher des informations et comprendre ce qui se passe.

Je pense en avoir réuni les pièces du puzzle. Je n'ai plus aucune confiance dans notre gouvernement et l’Europe. Mes gestes au quotidien pour aider un peu, c'est écrire « merci » sur mes poubelles . Un mot de remerciement sur la boîte aux lettres destinée au facteur, un appel sur les réseaux pour que personne ne fasse ses courses le samedi, afin que les enseignes se décident à fermer et laisser son personnel se reposer le week-end ».






« Quand déjà la maladie, les douleurs physique vous envahissent, que c'est difficile de ce se dire que tout s'annule »
Marie-Claire, 58 ans

« Quand déjà la maladie, les douleurs physique vous envahissent, que c'est difficile de ce se dire que tout s'annule : les rendez-vous médicaux, les cours, les opportunités de rencontres… Et donc, oui, ce confinement, pour ma part, me met dans des états d'angoisses terribles. Cette peur de l'abandon… Et pourtant, j'ai cette chance de ne pas être seule, mais c'est indéfinissable.Les douleurs quotidiennes , elles, ne m'abandonnent pas, que du contraire.

Bien entendu, c'est très difficile pour tout le monde et croyez moi, je suis une infirmière( en invalidité hélas). Donc, non, ce n'est pas par égoïsme que je m'exprime ici.

Mais c'est durant cette période  que je me rends compte  à quel point  je vis pour les autres,  et au travers des autres. Alors, me direz vous: voilà l'occasion de penser un peu « à moi », juste  à moi? Oui, sans doute? Pas gagné, je vous l'avoue. Je sais combien c'est difficile pour tout un chacun, que toutes les situations sont différentes, et que l'on vit ce confinement pour un bien général.

Courage à tout le monde, soyez tous assurés de mon soutien, et merci de m'avoir lue, peut être ? ..

Merci au corps médical, certes, et aussi aux pharmacien( nes) s, et autres ds le domaine des soins de santé.. MCl. ( 58 ans) 






« Choqué par le message de Wilmès aux jeunes » 
Comzo, 50 ans

« Je reviens quelques jours en arrière, le 15 mars. Le discours de la Première aux jeunes, vous vous rappelez? celui pour leur demander de rester chez eux, d'arrêter de faire la fête... 

Eh bien, je suis à peine plus âgé que Mme Wilmès. Je suis le papa de deux ados, et au quotidien je milite tant bien que mal pour un autre monde, plus humain, plus respectueux de l'environnement. 

Je dois bien reconnaître avoir été choqué par les mots de Mme Wilmès: demander aux jeunes de prendre leurs responsabilités pour essentiellement sauver des vieux, très bien, on ne peut qu'applaudir. Mais dans le même temps, et depuis des années, ne rien faire pour la biodiversité et le climat qui conditionnent massivement la vie future de tous ces jeunes, cela relève d'une hypocrisie dont on se demande où et quand elle s'arrêtera.  

Or on pressent déjà ce qui va se passer. Les Chinois réfléchissent à alléger les normes environnementales sur les gaz d'échappement de leurs véhicules; et ailleurs on s'apprête à déverser des centaines de milliards pour soutenir des aéroports, des compagnies aériennes chancelantes, et toutes sortes d'activités fondamentalement nuisibles pour notre avenir. 

Les milliers de milliards que l'on va déverser sur l'économie, dans l'urgence, tout porte à croire à ce stade qu'ils le seront sans aucune contrepartie environnementale, là où ce serait pourtant indispensable.  Et donc la transition vers une économie décarbonée va évidement encore prendre plus de retard et coûtera donc encore plus cher. Et de nouveau, on va faire payer la facture de cette crise aux générations montantes, et doublement: de par l'endettement accru de nos collectivités et de par le retard que toute la transition vers un monde soutenable va encore prendre. 

Demander aux jeunes de ne pas faire la fête, c'est les empêcher de vivre aujourd'hui. Soit, c'est temporaire. Ne prendre aucune mesure sérieuse pour protéger l'environnement, c'est empêcher ces mêmes jeunes de vivre décemment demain. Et après-demain. Et après-après-demain. Et pour toujours. 

Mme Wilmès, si vous me lisez, je peux déjà vous l'annoncer: s'il s'avère que vous décidez de mesures massives de relance économique sans contrepartie environnementale claire, et bien, lors de la prochaine crise, celle-ci n'étant malheureusement que la première d'une longue série, il est bien possible que j'aille faire la fête avec ces jeunes dont vous contribuez, par votre immobilisme environnemental, à détruire l'avenir... 






« La guerre que tout le monde attendait... »
Philippe, Lasne

Corona War ! L’Humanité est pour la première fois de son histoire en guerre contre un adversaire autre que lui-même (quoi que...). De façon inédite, les peuples du Monde sont touchés simultanément par une Force du Mal, invisible, sournoise, terrifiante.

Les meilleures armées sont impuissantes face à cette menace : les milliards investis dans les outils de défenses, sophistiqués et invincibles sont anéantis. Aucun chef de guerre n’avait imaginé que des masques en papier, du gel hydroalcoolique et des lits équipés de respirateurs s’avéreraient plus efficaces que les bazoukas, cuirassiers et autres objets de destruction massives. L’armada militaire reste pantoise.

Pendant ce temps, les Politiques ricanent. Tout devenait ingouvernable. Les peuples au quatre coins du monde grondent, l’économie s’essouffle, le réchauffement climatique divise, l’emploi stresse, la surpopulation bouillonne, la Jeunesse déprime, la pollution asphyxie, les églises brûlent, la Finance perd pied...

Cette invasion soudaine et meurtrière (quoi que...) apparaît du coup comme le remède universel ! Perçu comme hautement toxique au départ, il surgit maintenant comme un excellent antalgique, analgésique et anesthésique. Tout le monde est groggy. Confinement ! Portée par l’effroi et le sensationnalisme des médias, la population se soude, la solidarité renaît, la famille redevient le refuge, l’éducation mute, le temps s’allonge, la pollution régresse, la planche à billets régale, le jardin est l’Eden...

Le temps s’arrête. L’heure est à la réflexion, à la méditation, à l’introspection humaine. Tous unis face...à nous-même. Le Corona, l’étoile couronnée qui réveille l’Homme face à son destin. Il aura fallu ce glas sonnant et trébuchant pour que l’Humanité, d’abord sous choc, s’éveille et s’apaise pour repenser et reconstruire sa mission sur Terre, unie, solidaire et bienveillante.

Jamais deux sans trois : que cette troisième guerre mondiale soit la dernière, salutaire et porteuse d’un renouveau humaniste en phase avec la Planète.

PS : Pendant que cette guerre contre le Corona est pointée et comptabilisée (30 000 décès à ce jour dans le monde), d’autres combats contre l’humanité perdurent. Depuis l’apparition et l’identification du Covid19 en décembre 2019 : 165 918 personnes sont décédées de l’Hépatite C, 101 671 du Paludisme, 252 412 du VIH/Sida, 398 420 de la Tuberculose... La grippe saisonnière de 2014-15, particulièrement virulente, avait fait 18 504 morts (Sources : Worldometers.info et l’OMS)






« Notre expérience avec Monsieur Covid-19 »
Georges

« Pour information, je me permets de relater notre expérience avec Monsieur Covid19. Je fais partie d’un chœur mixte de quinze personnes et nous avons eu une répétition le lundi 9 mars. Tout le monde était en pleine forme et tuyauté par mon fils qui travaille en hôpital, j’avais fais part au groupe de l’imminence d’une vague qui justifiait les mesures de distanciation que je souhaitais. J’ai 69 ans et suis l’aîné dans le groupe.

Trois jours plus tard, le jeudi, j’ai commencé à ressentir un léger mal de tête, une rhinite qui ne voulait pas dire son nom, des courbatures et un léger état fébrile qui n’a toutefois jamais dépassé les 38,5. Vendredi, la situation s’aggrave un peu mais à peine avec des douleurs musculaires dans tous les muscles des épaules et de la lourdeur dans le bas des reins. C’est à ce moment qu’un partage de courriels avec le reste du groupe apprend que nous sommes trois à partager les mêmes symptômes. Pour toutes et tous, Paracetamol comme seul traitement salutaire.

Le dimanche, mon épouse développe à son tour les mêmes symptômes. D’autres membres du groupe révèlent qu’eux aussi sont atteints du même mal. Le mardi, le fermier voisin vient épandre son lisier et je suis heureux et surpris de voir qu’il a développé une nouvelle formule totalement désodorisée. Je m’étonne à peine que mon épouse ne partage pas mon enthousiasme à cette idée. Ce n’est que le lendemain que je constate finalement que mon odorat m’a complètement abandonné et que je suis anosmique. Le reste des symptômes ne s’améliorent pas vraiment après ces 8 premiers jours mais nous apprenons surtout que 2 membres du groupe plus l’épouse de l’un d’eux sont confrontés depuis 10 jours avec une fièvre plus sévère qui leur génère une angoisse bien compréhensible.

Seul ce couple a été vu par un médecin et personne n’a dû être hospitalisé. 60 % du groupe a finalement développé la même maladie. Quinze jours après les premiers symptômes, je pense enfin être débarrassé de cette maladie très vraisemblablement attribuée au Covid mais pas testée comme telle. Le nez ne semble plus bouillonner, plus de courbatures ni de sécrétions allant du nez à l’arrière gorge. Et patatras, samedi après 24 heures d’éclaircie, tout repart à un niveau un peu moindre : nez pas bouché mais en gêne permanente, contractures dans les épaules, petite toux.

Ce lundi, cette « re-flambée » semble se calmer et tout est à peu près normal, sauf l’odorat toujours absent. On nous conseille toutefois d’encore rester confinés une dizaine de jours pour éviter toute contagiosité. Cette expérience collective d’une dizaine de personnes aux prises avec le Covid supposé est éclairante dans la mesure où on peut vraiment cibler le moment précis de la contamination et l’évolution lente, agaçante mais sans vraie mise en danger des personnes. Nous faisons partie des guéris de cette affection et aucun de nous n’est repris dans aucune statistique du genre puisqu’aucun de nous n’a été testé. N’empêche qu’il faille tout faire pour éviter la confrontation avec cet ennemi. Protégeons-nous et restons confinés au maximum ».






« L'âge de la conscience éveillée, à Hyon »
Partipris

« Lorsque ce chamboulement à débarqué, je me suis sentie désemparée, impuissante, bien entendu...

Devant en plus faire un traitement oculaire très bientôt, assaillie avec les médias (qui dira le contraire ?), je me suis sentie soudainement loin de mes amies et de mon ami... Les heures deviennent des jours et les jours des mois. Le temps est comme suspendu. Nous sommes de faux convalescents en puissance ou de vrais malades... On regarde au loin par ce soleil intense...

Même l'improvisation musicale ne suffit pas à me dégager un cerveau assommé : je crois que j'entends les infos sans plus écouter... Ceux qui sont encore les derniers témoins de la dernière guerre doivent se dire que c'était pareil de leur temps... On est, comme disait un ancien Ministre, en état de guerre contre non pas un mais des ennemis invisibles.

Aujourd'hui est le tout premier jour du restant de ma vie.Mais plus rien ne sera comme avant, enfin c'est ce que je ressens.

Bon courage - il en faut - , aux autres, à tous. L'espoir fait vivre. Que l'on trouve une parade face à cette situation gravissime, ceci paraît irréel. Tant de morts, de malades en attente d'une véritable application thérapeutique car il y en a ! »






« le choc qui va suivre l’après-corona »
Cooldk, 74 ans à Bruxelles

« Le rapport aux autres. Il reste Internet et le virtuel. Les plus grand manques sont le manque de sorties et de soirées culturelles et l'absence de contacts. Je vis très mal les décisions de confinement auxquelles je me conforme.

Ce confinement me semble avoir complètement oublié tous les dégâts collatéraux au quotidien et à moyen terme : famille en espace réduit, violences conjugales, problèmes de santé (psychologiques, malbouffe = cholestérol, diabète, etc..), fins de mois difficiles, pertes d'emploi, faillites, déficit budgétaire énorme.

Tout cela peut être pour sauver quelques vies mais surtout pour étaler le pic de malades. Des milliards à trouver, suite à ces mesures, et pas quelques millions pour les masques et multiplier les tests comme en Allemagne. Pour moi, tout cela procède de l'aberration et de l'hystérie.

Quant au choc qui va suivre « l'après-Corona », je n'ose l'imaginer, même en oubliant les autres virus annoncés. Reprise du pouvoir par le capital et le néolibéralisme ; impôts ou taxes nouvelles ; diminution des pensions ; loyers et remboursements de prêts impayés ; diminution des budgets culturel, d'éducation populaire et j'en passe. Il faudra que mes enfants et petits enfants fassent preuve de courage et d'imagination."






« Remettre en question les fondements de notre démocratie, dépendante du capital et des lobbies »
Jacky, 76 ans à Jette

« J'ai vécu en grande partie mes dernières années au Vietnam, et je constate que les asiatiques se débrouillent mieux que nous alors que nous sommes sensés être les états les plus riches avec des économies les plus performantes et des soins de santé les meilleurs.

Cette pandémie est un nouveau tournant, car elle montre les limites de la recherche du profit à tout prix ainsi que de l'égoïsme individuel aux dépenses du bien-être collectif. (Il suffit de voir le comportement des individus qui dévalisent les supermarchés et les jeunes qui ne respectent pas les distances sociales).

Les Chinois ont raison de nous traiter d'indisciplinés et d' inconscients. Cette crise aura comme conséquence que « rien ne sera plus comme avant ». Nécessité de relocaliser nos activités en Belgique ; freiner la mondialisation ; diminuer notre dépendance à la Chine ; remettre en question les fondements de notre démocratie trop dépendante du capital et des lobbies et dans laquelle les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.

Enfin il faut revaloriser le secteur de la santé en lui donnant les moyens nécessaires pour venir en aide à tous en n'oubliant pas les plus démunis ».






«  Je ne suis pas prêt à me réconcilier avec l'humain »
Stéphane, 59 ans Bourcy

« J'essaie de vivre pleinement le moment présent. Je respecte à la lettre les recommandations. Je trouvais que l'homme est général avait déjà peu de respect pour la nature au nom du profit. Aujourd'hui je suis effaré, triste de voir le comportement inconscient de certains humains vis-à-vis du corps médical, des forces de police et de leurs congénères. Je constate qu'il y a aujourd'hui des personnes qui se croient plus compétentes que les médecins. Je suis outré par beaucoup de propos sur les réseaux sociaux.

Heureusement qu'une partie de la population est solidaire mais personnellement j'étais déjà très méfiant envers l'humain et je pense que je ne suis pas prêt à me réconcilier avec l'humain qui pourtant signifie...humanité ».






« Partager avec vous »
Valentine
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"Abonnée depuis plus de 30 ans à La Libre Belgique, je vous remercie ainsi que toute votre équipe pour tous vos beaux articles !

J’ai juste envie de vous partager ce que j’ai écrit ce matin : En pensée avec tous ceux qui sont touchés de près ou de loin par le coronavirus et avec tous ceux qui oeuvrent actuellement pour nous, je vous envoie ces quelques lignes écrites ce matin"






« Depuis une maison de repos »
Denise, 94 ans à Ottignies

“ Le Covid 19 “, terme bizarre, nouveau, mais sur toutes les lèvres aujourd’hui. Coronavirus 2019, né en 19 en Asie, il sévit à présent dans tous les pays et tous les continents.

Nous sommes tous concernés par cette pandémie : les adultes comme les enfants. Confinés dans nos maisons, bien à l’étroit parfois, c’est le télétravail ou le chômage technique et les écoles fermées. Pensons aux gardiens de prison où l’ambiance ne doit pas être drôle tous les jours. Les policiers dans les grandes villes ou sur les routes. Les ambulanciers en contact à chaque moment avec de grands malades. Mais bien sûr et surtout aux travailleurs dans les hôpitaux : médecins, infirmiers, aides-soignants, tous surchargés de travail, stressés, soignants parfois avec des protections insuffisantes.

Et que dire des maisons de repos, où le danger est grand au vu le grand âge des résidents. Il y règne pourtant une atmosphère calme. Les repas sont servis chauds et à temps, avec dessert et fruits. Les soins sont donnés et les chambres entretenues. Je salue ici en passant, le personnel toujours souriant, calme, patient. Que ce soit de la Direction ou des techniciennes de surface, des cuisiniers en passant par le personnel soignant, tous sont courageux et unis. C’est d’une maison de repos, où elle vit depuis plusieurs années, qu’une très vieille dame de 93 ans vous écrit ces quelques mots.

Courage, patience, soyons solidaire et ce sera bientôt qu’un mauvais souvenir.

Le printemps est là à notre porte : les bourgeons s’éclatent, la nature s’éveille dans nos jardins et la vie sera bientôt là, à nouveau, si belle !! »






« Des contraintes volontaires »
Gso, 64 ans à La Hulpe

« Ce que cela a changé à mon quotidien ? Seulement un peu moins de sorties et restos quelques contraintes volontaires en matière de dépenses »






« En tirer les bonnes conclusions »
Elisabeth, 29 ans

« Il s’agit en effet d’une période particulière mais cela nous permet de réaliser quels sont les personnes et choses primordiales auxquelles on a envie de consacrer du temps après le confinement. Cela permet également de réaliser à quelle point nous vivons dans une société matérialiste, que c’est loin d’être le plus important, et que ce n’est pas ça qui contribue a notre épanouissement personnel. Le temps pour réfléchir à tout ça nous est donné, donc autant en profiter et en tirer les bonnes conclusions ».






« Certaines nouvelles, souvent contradictoires »
Patoche, 51 ans à Aubel

« Confinement presque à 100% sauf pour les courses et sortir le chien, nous sommes avec ma femme et mon fils. Notre fille a accouché il y a quelques jours et nous ne voyons que par Messenger l'évolution de notre petit-fils. Mais pas le choix, nous sommes effrayés par certaines nouvelles, souvent contradictoires, donc on fait la part des choses. On joue à des jeux de société. Nos amis et sorties nous manquent ».






« Il a suffi d'une créature de quelques dixièmes de microns pour qu'ils saisissent la fragilité de nos sociétés hyper-connectées »
Jean-Lou, 64 as à Philippeville

« Nous sommes cinq (2 adultes / 3 adolescents) à vivre cette période sans difficultés apparentes pour l'instant dans un environnement rural. Ma femme est en télétravail ce qui ne la désorganise pas trop puisqu'elle le faisait déjà avant. En ce qui concerne les enfants, après une période de flottement, les cours en ligne les occupent même si ce n'est pas le top évidemment. Ils s’inquiètent surtout pour l'organisation des sessions d'examens de fin d'année dans le supérieur. C'est le brouillard absolu à ce sujet. Les événements actuels les incitent à se remettre en question sur certains points et les obligent à sortir de leur zone de confort. Il a suffi d'une créature de quelques dixièmes de microns pour qu'ils saisissent la fragilité de nos sociétés hyper-connectées.

Pour ma part, heureux retraité, vivre dans un espace clos ne me perturbe certainement pas. La profession que j'exerçais m'avait très largement habitué au scénario d'un relatif confinement. Lorsque cette crise sanitaire sera derrière nous, je pense que nous serons exposés à une sorte de redéfinition de nos modes de fonctionnement en société que ce soit pour les déplacements, les communications, les échanges commerciaux. Une certitude, avec les grandes puissances qui n'ont manifestement pas été à la hauteur pour gérer cette crise à l'échelle planétaire, le chacun pour soi, les fermetures des frontières se sont imposés et la mondialisation a montré ses limites avec le retour de réflexes moyenâgeux.

À la fin des années nonante, Ylia Prigogine (NdlR, physicien et un chimiste belge d'origine russe ) avec dit ceci: "le XXIe siècle sera celui des maladies génétiques et pandémies." Il ne s'était pas trompé.






« On sait ce qu’il faut faire »
Alex, 18 ans à Lasne

« C’est dur de rester constamment chez sois mais on sait que c’est ce qu’il faut faire. La pire partie est de ne pas pouvoir voir sa petite amie et ses amis ».






« A suivre »
Dam, 33 ans à Soignies

Nous n’avons plus aucun contact physique avec quiconque. Mon épouse est à risque suite à de multiples pathologies et une thérapie sous immunosuppresseur. Interdiction d’aller travailler, de sortir, de faire ses courses... On désinfecte tout! On vit dans la crainte de l’autre, une contamination serait fatale. On angoisse à l’idée qu’une contamination restera possible malgré l’arrêt du confinement. A suivre.






« Ce monde n'est pas perdu, mais des changements vont devoir en découler »
Fanny, 20 ans à Liège

« On se rend compte que la vie ne tient qu'à un fil, que cette maladie peut toucher n'importe qui, personne n'est protégé ou à l'abri. Cependant cette crise sanitaire globalisée que nous vivons fait ressortir le meilleur et le pire qui se terre au fond de chacun de nous. On a tous la possibilité de mettre nos capacités aux profit de la pluralité.

Je comprends à quel point cela doit être dur pour les êtres humains individualistes que notre société de consommation a engendrés. Cependant c’est notre devoir à tous en tant qu'être humain. Ce monde n'est pas perdu, mais des changements vont devoir en découler, car aujourd'hui que jamais auparavant, on remarque que notre système est défaillant. Je n'ai pas les capacités requises pour trouver des solutions à nos problèmes mais j'espère que certains le pourront ».






« Le “restez chez vous “ nous paraît simple »
Isabelle, 40 ans à Saint-Hubert

J’espère que nous nous rendrons compte que dans nos vies “d’avant” il y avait beaucoup de superflus... certains disent que la Terre n’en peut plus ... peut-être. Vivant à la campagne, avec un grand jardin, nous vivons gentiment, sans s’ennuyer une seconde mais en prenant le temps de regarder les oiseaux, d’apprendre à notre petite fille à planter du persil, à regarder les arbres sortir leurs bourgeons. Nous avons la chance de ne pas travailler dans des domaines à risques... Nous pensons bien à celles et ceux qui partent le matin la peur au ventre ainsi qu’à ceux pour qui il y aura des pertes de revenus, telles qu’une réorientation devra peut-être être envisagée. Ce qui nous manque le plus? Le contact physique avec nos familles... Mais j’avoue que le “restez chez vous “ nous paraît simple à appliquer en comparaison de ce qu’on vécu nos grands-parents pour une guerre.






« Le temps paraît plus long »
Sylvie, 37 ans à Uccle

"Je suis soignante en MRS et je prends conscience que les résidents attendent et vivent pour leurs visites. On déploie une énergie folle à les tirer vers le haut. Le lien familial est plus fort que tout, voilà mon nouveau regard. La logistique est difficile, mais leur moral est ma priorité. Aussi, mes proches me manquent, être privée de la liberté de pouvoir être avec eux quand on le souhaite, ou lorsqu'on en a besoin (mon père a un cancer métastasé) est un crève cœur au quotidien. Mes repères changent, mes habitudes sociales sont bouleversées, le temps paraît plus long, je lutte contre la facilité des écrans (je perds souvent dans cette lutte, avec la fatigue), je me suis remise au sport... inscrite sur Meetic, les rencontres sont post-posées... cela peut paraître anodin, mais le célibat est parfois un poids.

Et de nouveau, ne pas être libre de rencontres, sorties, partages, contacts... ce n'est que rendre le gens seuls encore plus seuls.

Je fais tout mon possible pour que ce confinement se passe au mieux. Pour moi mais surtout pour les autres. Merci pour votre travail, aussi. "






« Suspendus »
Bernard, 50 ans à Saint-Gilles

« Moments suspendus dans des vies qui n’ont d’autre sens que le profit ».






«  Je pense qu’on nous ment sur l’origine du virus »
Tom, 27 ans à Tournai

« Tout a changé. Je devais partir travailler à Vancouver, mes plans tombent à l eau , et aucun droit aux chômages temporaires. J’ai un style de vie sportif , tout est fermé. Je peux juste faire du vélo ou courir .

Les gens sont devenus paranoïaques, je le vois en faisant les cours, c’est limite si les gens sont en scaphandre à l’Intermarché. Mon agressivité a atteint un pic inimaginable, la situation me rend dingue. Je pense qu’on nous ment sur l’origine du virus, je suis persuadé qu’elle est criminelle. Arrêtez le confinement et laissez la sélection naturelle faire son travail. Vous nous pourrez quand même pas prolongé le confinement, les gens se révolteront tôt ou tard ».






« Ce qu’on croit acquis »
Af, 25 ans à Neupré

« Cela me fait me rendre compte à quel point on a de la chance d’être libre et qu’on prend beaucoup de choses pour acquis ».






« Petit bonheur »
Pat, 54 ans à Mons

« Création de nouveaux réseaux plus intenses pourtant à distance pour l'instant. Remise en question des voyages lointains, de leur intérêt, de leurs risques. Crainte que nous ne tirions pas de leçon de tout cela et d'un rebond de surconsommation après la crise.

Prise de conscience de la chance de vivre à la campagne, d'avoir un jardin. Petit bonheur de ne plus avoir 160 km à parcourir par jour pour travailler, j'ai la chance de pouvoir faire du télé travail ».






« Plus les jours passent, plus je m'inquiète ».
Elise, 24 ans à Esneux

« Je suis étudiante à l'Université de Liège. Au départ, le confinement ne m'a pas trop dérangé, il faisait beau, très lumineux dans mon appartement et je me suis dit que j'allais avoir plus de temps pour travailler sur mes cours et mon travail de fin d'étude. Mais jour après jour, je ressens un manque. Le fait de ne parler à personne d'autre que mon compagnon commence à me peser. Même si on envoie des messages ou s'il on fait des conversations vidéos avec sa famille et ses amis, on se sent seul. Au niveau des cours, on le ressent aussi. On n'a plus de contacts avec les professeurs et j'ai l'impression d'être un robot qui prend notes des podcasts. Depuis cette crise sanitaire, je me pose également beaucoup de questions. Quand est-ce qu'on arrêtera le confinement ? Comment vont se passer les examens ? Etant en dernière année, je me questionne beaucoup également sur mon avenir professionnel et sur la fin de mon année. Est-ce que je vais terminer en juin comme c'était prévu ? Est-ce que je vais trouver un travail pendant la crise économique qui va suivre ? Quid de ma remise des diplômes? J'ai tant rêvé de ce jour avec ma famille, je n'ai pas envie de ne pas profiter de cette fête qui se déroule d'habitude en août. Est-ce que la crise sera terminée d'ici là?

Mais plus les jours passent, plus je m'inquiète. On ne voit et on ne parle que de ça à longueur de journée donc c'est très angoissant comme situation. Je ne m'inquiète pas personnellement pour moi mais pour les gens autour de moi. Depuis une dizaine de jours, je ne suis plus allée faire de courses, je n'ai vu personne d'autre que mon compagnon et les seules sortie sont les balades avec mon chien. Cela devient long. Et on le ressent d'autant plus qu'on sait que cela va encore durer.

Les seuls points positifs pour l'instant ? Je vois plus mon compagnon qui d'habitude partait travailler dès 5h30 du matin pour revenir vers 18h. J'apprécie ce temps que je passe avec lui, même si l'on travaille chacun de notre côté. Ensuite, je me suis mise au sport à la maison. Je fais une vingtaine de minutes tous les jours.

Courage à tous ceux qui, comme moi, se sentent seuls et ne voient pas le bout du chemin. Courage à ceux qui travaillent. Courage à ceux qui ne travaillent pas. Ce n'est facile pour personne ».






« On le sait depuis Christophe Colomb »
Paul, 60 ans à Beauchevain

« Vivant comme un ermite , je suis conforté dans mes choix. L'ouverture des frontières est une belle connerie , on le sait depuis Christophe Colomb, et la disparition de civilisation en Amérique décimée par les maladies. La mondialisation est aussi une erreur, un pays doit pouvoir vivre en autarcie ».






«  La terre entière est en train de glander ? »
Gabriel, 25 ans à Namur

Je suis développeur pour une entreprise, nous sommes tous en télétravail depuis le lundi 16 mars. Étonnamment, il n'y a pas grandes différences avec nos semaines habituelles, certains font même des plus grosses journées que d'habitude. Je pense que nous, les gens de l'IT, devons être parmi ceux qui sont dans une des situations les plus confortables en cette période de confinement. Nous sommes généralement équipés pour pouvoir travailler depuis n'importe où. Personnellement, je travaille dans une équipe de 10 personnes et nous somme en chat vocal en permanence, le moral est bon et on reste efficace. Pourtant notre entreprise s'inquiète un peu de savoir si elle tiendra le coup financièrement, si le confinement dure trop longtemps.

En effet, nous dépendons largement de nos clients, si ceux-ci tombent, nous tombons avec eux. A notre échelle, nous faisons donc tous notre possible pour que tout se passe au mieux pour tout le monde. Cette situation m'inquiète quand même beaucoup, notre entreprise n'est plus si petite que ça, donc je n'ose pas imaginer la situation de certains.

A vrai dire, le matraquage médiatique qui est fait pour dire aux gens comment ils peuvent s'occuper chez eux me donne l'impression que la terre entière est en train de glander, pendant que nous nous attendons le week-end avec impatience. Mais mes pensées vont bien évidemment à tous ceux qui se démènent en faisant des horaires inhumains pour le bien commun, à qui j'aimerais envoyer un petit message: A tout le personnel soignant, les médecins, les infirmiers(ères), je vous envoie des remerciements et du courage. J'espère que cet épisode ouvrira les yeux de nos supers ministres pour que les conditions de travail dans le monde de la santé s'améliorent enfin.

Mais il ne faut pas oublier tous les autres, les employés de magasins alimentaires, des services de propretés publiques, des employés d'usine de productions, des agriculteurs, des transporteurs, qui donnent toute leur personne également en ces temps difficiles, pour que le monde continue de vivre.

Courage à tous, prenez soin de vous, et surtout, restez chez vous.






«  Le nouveau mode de vie ne me déplaît pas »
Laura, 30 ans à Bruxelles

Jusqu'à présent je suis assez positive et optimiste par rapport à cette situation, je souhaite de tout coeur que nous tirions des leçons constructives pour l'avenir et que nous ne retombions plus dans ce rythme effréné injustifié.

Je trouve étrange cette crise, et bien sûr je pense aux risques de contamination et les conséquences que ça pourrait avoir quotidiennement mais le nouveau mode de vie ne me déplaît pas. J'ai pris l'habitude tous les matins d'aller faire un long footing d'une heure, il fait calme, l'air est frais et pur, et jusqu'à présent le soleil est de la partie. Mon compagnon et moi avons la chance de pouvoir bosser à domicile, nous avons vite réaménagé une petite pièce de l'appartement pour avoir un peu plus d'espace (nous vivons dans 70 mètres carrés). Cette pièce serait probablement restée en chantier encore un moment si nous n'avions pas été forcés de nous adapter.

Nous prenons le temps de cuisiner, nous le faisions déjà beaucoup mais la différence est qu'aujourd'hui nous sommes mieux organisés afin d'éviter d'aller au magasin 4 fois par semaine comme nous en avions l'habitude. On prévoit, on utilise chaque ressource, et on fait appel à notre créativité. C'est super chouette! Le reste du temps, nous lisons, sortons nous promener et observer les belles maisons du quartier, nous refaisons le monde, et puis nous nous posons. Il nous arrive de croiser des amis par hasard, on garde nos distances mais ça fait plaisir de voir d'autres têtes. Nous appelons davantage nos proches aussi. Nous sommes conscients que notre situation en couple, sans enfant, et dans des métiers gérables à distance, est privilégiée. Nous avons choisi de prendre ça avec philosophie et de profiter de cette occasion assez exceptionnelle pour nous poser. Nous avions probablement une bonne longueur d'avance sur beaucoup de gens, car nous n'avons pas attendu le coronavirus pour adapter nos modes de vie et rêvasser sur un avenir plus sain, plus calme, et plus authentique! Pour nous, c'est un peu la réalisation de ce qu'on espérait secrètement, mais malheureusement dans ce cas-ci, grâce/à cause de bien tristes circonstances.. Hauts les coeurs!






« Autant ce virus est un cauchemar pour l’économie, autant il est une bénédiction pour l’environnement »
François, 64 ans

« Un nouveau monde réduit au confinement et qui compte ses morts. Un nouveau monde qui réalise enfin qu’il n’est pas, comme il le pensait jusqu’ici tout puissant, dominant la nature jusqu’à la martyriser et l’épuiser sans compter.

Une pollution remplacée par de l’hygiène et des liens sociaux comme nouveaux vecteurs d’une nature retrouvée. Pour ne prendre que le Japon,  en 2017-2018 la grippe avait emporté plus de vingt millions de morts. Savez-vous combien depuis mars et cette pandémie ? Trois fois moins soit un peu plus de sept millions de morts seulement, et ce grâce à cette simple règle d’hygiène : se laver les main au savon.

Pour ce qui est du CO2, autant ce virus est un cauchemar pour l’économie autant il est une bénédiction pour l’environnement : Pour le seul mois de février ? CO2 = -25% (200 Millions de tonnes) (pour la même période en 2019 - Sce : Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA). Que dire des centrales électriques au charbon Chinoise d’où est venu ce virus ? 36% de baisse de la consommation, comme le pétrole d’ailleurs. Que dire du transport aérien qui a chuté de pratiquement 80% ? Autant de pourcentage pour la pureté de l’air.

Et Venise ? Elle revit, sauvée par une eau pure d’où les mastodontes de croisières sont absents. Le Directeur Chinois de l’équivalent du WWF a eu une remarque juste : « Je pense que le gouvernement a pris conscience que le prix à payer pour la société et l’économie est bien plus élevé que ce que peut rapporter ce commerce ». Lâcherez-t-on un peu de notre mercantilisme qui rime à l’époque avec la colonisation et à la nôtre avec mondialisation pour beaucoup de bienfaits naturels ? Changerions-nous un peu nos habitudes de consommation, de déplacement, de travail même en tenant compte de nos ressources vitales ?

Les prémices sont là : « j’appelle mes parents plus souvent », « je joue avec mes enfants », « je regarde et cultive mon jardin où je n’allais pratiquement jamais », « j’ai enfin entamé le dernier roman resté sur ma table de chevet », « en faisant mes courses j’ai pris le pain pour mes voisins »...

Écoute, Solidarités, nouvelles relations, créativité, patience, réflexion, méditation...On commence alors à entendre des phrases : « ce monde ne sera plus comme avant », « les priorités vont changer et l’argent n’en est plus une », « on va enfin mesurer la chance d’être en vie et en bonne santé », « on va se regarder autrement les uns les autres », « On va vraiment connaître le sens d’un merci, la joie d’un sourire », « On va prendre le temps ! ».






« Quand j’aurais le temps »
Dominique

Ma mère me disait : « Si tu ne prends pas de temps pour toi, personne ne te le donnera ».  Elle avait tort, le gouvernement fédéral me donne du temps, beaucoup plus que je n'en espérais.  Alors je vais enfin pouvoir faire tout ce je voulais faire « quand j’aurai le temps ». Et ma liste est longue … »






« Chaque année/ la vigne pleure/ Puis viennent les fleurs. »
Bernadette Bodson-Mary, Tournai

NB: Un poème dans le cadre de l’opération « Vitamine P » (« P », comme Poésie), initiée par Françoise Lison-Leroy






« Mon deuxième confinement »
Une grande-mère, 74 ans

J’ai 74 ans et vis mon deuxième confinement….. « J’avais 15 ans, l’âge de mes petits-enfants, lorsque nous fûmes « assiégés » par les troupes de l’ONU au Shaba (province du Congo). Nous étions 2 familles à la maison ; dès que l’on mettait le nez dehors, des snipers nous tiraient dessus et notre voisin avait été tué

Comment passions-nous notre temps ? Nous n’avions ni TV, ni smartphone, ni portable, ni internet…

Au début, mon frère et moi avons mis de l’ordre dans notre chambre, sur le bureau et dans nos cours, lavé les carreaux,….et reçu les félicitations de nos parents. Un autre point positif, c’est que j’ai revu mes cours en lisant mes livres scolaires ;… et j’ai enfin compris la physique et la géométrie qui m’étaient jusqu’alors totalement hermétiques. Heureusement, il y avait les livres et un ami m’avait appris à souligner les réflexions, les pensées qui donnaient sens à la vie, à les apprendre par cœur ….cela m’a donné l’idée d’écrire un journal intime que j’ai perdu hélas au cours d’un des nombreux déménagements qui ont jalonné ma vie. Après une dizaine de jours nous avons été envahis et pillés par les soldats. Grâce à un lieutenant érythréen, nous pûmes nous échapper et nous réfugier chez une autre famille où se trouvaient déjà 2 autres familles. Je voudrais faire une parenthèse pour parler de Michel, ce lieutenant qui nous a sauvé ; avant de nous séparer, il m’a prise à part et m’a dit : « c’est pour elle que je fais cela en risquant ma propre vie ». Il a ôté son képi et m’a montré une photo de la vierge Marie. C’est pourquoi j’ai toujours voué mes enfants à Marie. Les 15 jours suivants furent plus faciles pour nous car nous étions plusieurs ados…..et nous jouions au Monopoly, aux cartes, nous échangions nos pensées….Ce sont les parents qui se débrouillaient pour l’intendance (les hommes rampaient la nuit dans les maisons abandonnées pour trouver des vivres, la mamans se creusaient la cervelle pour faire la cuisine…) Aujourd’hui, je n’ai pas l’impression d’être isolée. J’ai des enfants qui me téléphonent, des voisins qui proposent de faire mes courses, un ordinateur qui me permet de voir des vidéos, d’échanger avec mes petits-enfants qui sont tellement éloignés, des amis disséminés un peu partout en Europe.

Alors, j’ai de la chance. Mes 2 confinements m’auront beaucoup apporté : j’ai découvert qu’on avait une vie « intérieure », que la solidarité était indispensable à la survie, qu’il y avait autant d’avis qu’il y avait d’individus, ….et je suis devenue un peu plus tolérante…. Je vous souhaite de pouvoir trouver, vous aussi, ce qui peut être positif dans cette épreuve ».






« Ils ont applaudi le soir, mis un cadre Facebook, ils sont en paix avec eux-mêmes »
Lady V

« Je vis sous le seuil de pauvreté, dans un appartement insalubre. Mes recherches de logement sont suspendues. Je n'ai pas de chauffage et peu d'eau chaude. Je dois nourrir 3 personnes avec un maigre revenu. Je n'ai pas internet chez moi, uniquement la 4g du téléphone fonctionnant par recharge (donc pas tout le mois). Je n'ai pas de jardin et que des blocs de bétons dans un quartier précaire comme vue de ma fenêtre. Je respecte et comprends le confinement, donc je n'ai plus l'occasion d'aller dans des magasins discount (Lidl ou Aldi) et paie plus cher mes courses. Nous ne vivons pas dans le confort, loin de la. J'étais déjà isolée socialement avant mais je combattais cela en tentant d'avancer grâce à une formation qui se passait très bien avant cette crise. Ce confinement me renvoie à un passé pas si lointain ou la dépression m a auto-confinée. Je tourne en rond chez moi, je ne peux même pas tuer le temps à l'aide d'un film, je ne sais plus m en procurer. Si je vais sur les réseaux sociaux, c'est pire, je me prends en pleine face des multiples vidéos de personnes ayant un confort que je n'ai pas dire que le confinement ce n'est pas grave.

Le pire a vivre, je pense, c'est l'indifférence. Encore une fois, je supporte une épreuve sans soutien. Les personnes connaissant mes problèmes ne jugent pas utile de me téléphoner, de prendre de mes nouvelles. Si je reçois un message c'est pour entendre parler de solidarité, mais pour moi, il n'y a rien de concret. J'essaye de combattre mon mal être en espérant que le confinement ne dure pas trop longtemps mais c'est difficile de souffrir en silence. Et je sais que d'autres oubliés vivent dans des situations pire que la mienne. Je crains des ravages psychologiques chez une partie de la population. On parle de solidarité mais elle n'est pas bienveillante. C'est une solidarité dans la crainte. On applaudit seulement aujourd'hui des gens qui ont le mérite de sauver et de risquer leur vie bien avant ce virus et qui le faisaient dans l'indifférence générale. Aujourd'hui les gens sont concernés alors ils applaudissent, mais demain ils auront oublié. Mais ils ont applaudi, mis un cadre Facebook, ils sont en paix avec eux-mêmes et tellement fiers de cela qu'ils s'en vantent sur les réseaux sociaux. Solidarité hypocrite ou tu es es jugé si tu ne vis pas le moment avec le sourire par des mieux nantis que toi.

Je ne serais pas dans le camp des personnes vantant l'expérience dans l'après. Ces aveugles hypocrites qui parlent beaucoup mais qui ne font rien.... J'ai créé une page ou je communique avec d'autre précarisés. On cherche des réponses, des solutions ensemble pour l'instant et pour l'après. Nous ne sommes pas nombreux, ça m'aide néanmoins à tenir jusqu'à présent. J’ai faim, froid parfois, je suis mal mais aussi en colère. Heureusement que je vois un nombre minoritaire vraiment solidaire, ce qui me permet de ne pas basculer dans la haine. Je fais partie des éternels oubliés de la majorité : les ultras précarisés. 






« Réflexion du jour »
Pascal, 57 ans, Bodange

Il aura fallu que le monde soit à bout de souffle pour qu’enfin la planète respire.






« En guerre ? non »
Manu, 81 ans, Bruxelles

« Nous sommes en guerre? Non, nous sommes dans notre canapé devant la télé pendant 2 mois. C’est pas la même chose... »






« L’hystérie collective couplée à la mauvaise foi de certains »
Isabelle, 55 ans

« Je trouve qu’il faut être courageux . Nous avons été confinés, suspicion de coronavirus chez mon mari,, notre fille devait se marier ce 21 mars, annulé évidemment, et elle recommence à travailler, samedi, après son supposé voyage de noces, comme infirmière aux soins intensifs. Et nous sommes très fiers d’elle et de notre beau-fils.

Donc on le voit bien dans notre vie, le coronavirus. De mon point de vue, il faut se serrer les coudes et serrer les dents , respecter les consignes et arrêter de suspecter toutes les mesures, les traitements et les gouvernants de mal faire, de tromper, ... L’énergie positive et le jardinage (j’ai cette chance d’avoir un petit jardin) ainsi que mon mari et mon fils coincés à la maison ( télétravail pour l’un, Cours donnés en ligne pour l’autre, tous deux très courageux) sont d’un grand support. Le pire dans tout ça : l’hysterie collective  (vive les réseaux sociaux) couplée à la mauvaise volonté et à la mauvaise foi de certains.

Mais il faut croire en l’humain, et admirer la nature qui se déploie.

On va y arriver, j’y crois.

Bon confinement






« La paix ? »
Gisèle, Watermael boitsfort

« Un virus... nous amènera t il la paix dans le monde… ? »

« Ce qui me manque le plus, les bisous »

« Je vis seule en appartement, mon congélateur est plein, je ne vais pas mourir de faim, mais ce qui me manque le plus...ce sont les bisous, les embrassades, les calins »






« La paix ? »
Jules, 85 ans

« Regarder le moins possible les actualités » « Nous sommes un couple agé de 85 ans,vivons dans une ancienne ferme à 400 metres du premier voisin.Nous n’avons absolument pas peur du coronavirus.Nous vivons comme d’habitude, sauf que nous respectons toues les prescriptions emises par le gouvernement. Pourquoi n’avons nous pas peur :

– nous nous sentons armés (puisqu’il s’agit d’une guerre)en ayant renforcés notre immunité. Comment :en mangeant  bio depuis très longtemps - en prenant les compléments alimentaires adéquats à nos organismes et surtout minimum un gramme de vitamine C par jour. - En marchant au moins une heure par jour,le plus souvent dans le parc de beauraing,et autres activités dont le jardinage. - En regardant le moins possible les actualités,l’anxiété engendrant le stress,engendrant une notable diminution de notre immunité.Voilà notre point de vue de la situation.






« Remettre l'humain au centre des préoccupations »
Viviane

« J’ai envie de croire que c’est un message adressé à l’humanité pour nous dire que vous faisions vraiment fausse route et qu’il était temps de remettre l’humain au centre des préoccupations … »






« Les oiseaux gazouillent »
Jean-pol, 65 ans, Marche-en-famenne 

« Dans les rues pas un chat... Sans doute est-ce pour cela que les oiseaux gazouillent ! »






« Une éternité »
Marie, 60 ans, Esneux

« Seulement cinq jours de confinement, cela semble déjà une éternité. »






« Peur de mourir »
Alexis, 38 ans, Buissonville

« Coronavirus et PQ: La peur de mourir vaut-elle l'envie de vivre ? »






 « Dis papa c’est la guerre ? »
Philippe

Oui c’est la guerre mon fils, une drôle de guerre, une guerre éclaire mais avec un ennemi invisible.

Tu vois papa n’a pas connu la guerre, tu sais les deux grandes guerres ; celle de 14-18 où des jeunes étaient appelés un bel été et à qui on disait qu’ils reviendraient pour l’automne, puis la deuxième Guerre Mondiale, celle où l’ennemi était visible, nous envahissait et où il fallu l’aide des Américains pour nous en débarrasser. Mais là, aujourd’hui, personne ne part avec son fusil, on n’est pas envahi par d’autres hommes, on a pas besoin de tickets de rationnement pour manger, bien qu’il y ait un peu de marché noir sur le gel désinfectant et les masques de protection, on n’a pas à se cacher, on ne sera pas enfermés dans des lieux froids et sombre loin de chez nous et la police ne veut que notre bien ; non, on reste juste chez nous.

L’ennemi ? Il est invisible ; au Moyen-Age, on aurait invoqué un esprit ou le diable, on aurait dit que la nature nous punissait pour l’avoir martyrisée, avoir volé toutes ses ressources, n’avoir pensé qu’à prendre, avoir sans penser à être, consommer à tout prix avec une publicité qui nous y aidait bien il faut le dire. Pire encore, en la salissant, polluant la terre, le ciel, avec les voitures, les avions, et même les bateaux aux milles croisiéristes ; n’écoutant même pas une jeune fille venue des pays froids qui nous suppliait de sauver le climat. Peut-être est-ce vrai cette prophétie ? La nature aurait donc décider de nous polluer à son tour nous faisant payer très cher ce droit de respirer. Et voilà l’air redevenu plus pur, la mer redevenue plus bleue, même la lagune à Venise a retrouvé sa belle couleur.

Économie ? Industrie ? Chassées ! Place au soleil, au vent, aux fleurs, aux vertes prairies. Mais on ne peut même plus dépenser notre argent ! Brûlez-le ! Mais les Milliards, les fortunes ! Oubliez les ! Revenez à l’essentiel, nouvelles économie naturelle, travail ? Non, passion, art, utilités solidaires ! N’accumulez pas, donnez. Mais qui est-il cet ennemi ? C’est un Roi avec sa couronne, une couronne solaire, mais si petit, infiniment petit comme les virions sous un microscope électronique, avec une Couronne, Corona Virus, le Virus Couronné ! Et il va repartir ? Oui, une fois l’air redevenu pur, le ciel bleu, l’herbe verte, et les hommes..Sages !! »






« Nos limites »
Stéphane, Limal

« Nous avons outrepassé les limites de la nature afin de servir le culte d’une croissance indéfinie…Lisons Pierre Rabhi ».






« Un con fini ? »
Buddy Spike, Braine-le-Château

«Mieux vaut être confiné un temps qu'un con fini mourant.»






« Trois semaines pour faire la vérité sur soi-même »
Nicolas

« Voici quelques mots qui me sont venus au premier jour de la quarantaine… la comparaison avec la période du Carême  m’aide à donner du sens à ce temps de confinement, de désert… C'est quand même un bel hasard que ce temps de quarantaine tombe en plein carême, au moment, où, parait-il, nos corps sont plus enclins à jeûner, au moment aussi ,où, à la fin de l'hiver, la montée de sève attend son heure !

Trois semaines donc pour faire le point sur nos vies, pour éprouver la sobriété, pour faire la vérité avec soi-même (pas facile), avec son couple (encore moins facile),... pour chérir et reprendre en mains l'éducation de ses enfants... (est-ce encore possible ?)

Trois semaines peut-être aussi pour se réinventer : d'abord soi, et puis sa famille et pourquoi pas son travail... Pour qu'à la sortie du désert nous ayons pu enfin dépasser ce qui nous empêchait encore de faire autrement, de faire mieux, pour prendre sa place aussi dans le concert des changements, indéniables, en cours.. C'est la fin de l'hiver, c'est l'ultime effort de la vie pour sortir de terre et faire germer ce qui attend, depuis trop longtemps, à se déployer… 

Belle journée à vous et courage pour ces semaines intenses aussi pour les journalistes ». 






« Depuis quelques jours les personnes applaudissent à 20h00 à l’attention du personnel médical et soignant.  Ces applaudissements envers les personnes qui sont obligées d’aller travailler me posent question. »
Patrick, Chastre

Depuis que je suis sorti des études, il y a 30 ans, je travaille aux bénéfices de la santé des personnes comme infirmier.  J’ai parcouru le secteur des soins à domicile, de la revalidation, de l’hospitalier et de la maison de repos.

La situation en 30 ans a terriblement évolué aussi bien dans sa charge intellectuelle,  physique et psychologique.  La venue du monde « tout tout de suite » a sérieusement compliqué notre vie.  Les familles ne se satisfont plus de la réponse « Je ne sais pas vous répondre » ou « Je diffère la réponse le temps de chercher l’information ».  Ils ne sont plus prêts à attendre que vous ayez fini d’entendre un ordre médical.  Ils se sont imposés avant, sans avoir frappé à la porte, et sans avoir demandé l’autorisation d’entrer.  Le « Je paie donc je dois recevoir » est la nouvelle règle.  Et oui, dorénavant nous avons les mêmes règles qu’une société commerciale.

Les tâches administratives ont augmenté.  Certaines tâches exercées par les familles sont gérées par les infirmiers (prise de rendez-vous médical et le transport associé, contact avec le médecin conseil pour obtenir le remboursement de médicaments).  De plus en plus les familles sont aux taquets pour dépister le moindre dysfonctionnement et n’hésitent plus à manifester leur mécontentement. Pour cela ils utilisent les réseaux sociaux, une lettre à la direction ou la voie judiciaire. Le monde médical est fait d’humains.  La médecine n’est pas une science exacte.  Le fait que nous puissions faire une erreur n’est plus accepté.

Cette semaine encore, alors que le confinement est affiché depuis plus d’une semaine, une famille est venue en dehors des heures d’ouverture du secrétariat en espérant ne pas être vue ! Tout ceci pour visiter leur proche sans tenir compte des interdictions.  Nous voici contraints à jouer le rôle de policier en MRS.   Je dénonce ici le non-respect des règles et le manque de considération apportées aux décisions prises.  Le but est bien de faire un maximum pour laisser le virus dehors de la MRS et de pouvoir continuer à travailler dans de bonnes conditions. Je rappelle que c’est non seulement vos personnes âgées que vous protégez mais aussi tous ces hommes et femmes professionnels mais aussi parents avec charge de famille.

La crise du secteur non-marchand n’est pas neuve, déjà à la sortie de mes études on parlait de mieux financer ce secteur.  Alors je vous en conjure continuer à applaudir après la crise du Coronavirus ! Car sur le fond du problème rien n’est réglé ! Pour se convaincre que la crise n’est pas prête de se clore regardez le nombre d’élèves qui se lancent dans les études et surtout regardez combien on en perd en route et combien finissent par y travailler.  Ce sont les véritables défis de demain et nous aurons besoin de vous !






«  Il faut prendre la vie comme elle est »
Gérald V. , 49 ans, Andenne

Mon quotidien est demeuré habituel puisque je ne travaille plus depuis juin 2015. Un peu de lecture d’articles de presse sur internet ; Facebook Twitter ; lire mes Email ; regarder la télé ou Netflix ; ouvrir mes fenêtres pour aérer mon appartement. Juste que c'est plus calme, on entend moins passer les voitures et camions….

Ce week-end, je vais chez ma copine car elle est asthmatique. Je préfère lui faire ses courses pour qu’elle ne prenne pas les transport en commun. Les gens disent qu’ils s’embêtent ou s’énervent mais il faut prend la vie comme elle est simplement.






« Je vis le monde comme une famille »
Pouzelou, 70 ans, Ottignies

Dans cette situation, je n’ai plus aucune activité bénévole, plus aucune rencontre religieuse, plus personne en visite, et plus personne à aller voir. Heureusement il reste quelques personnes de la famille que je vois dehors, en promenade.

Je vis le monde comme une famille où nous sommes tous précieux, presque égaux, presque, parce que certains sont plus exposés que d'autres. Quand je me promène, je salue à distance les personnes ou leur souris. J'essaie de contacter par téléphone, lettre ou mail des personnes plus isolées encore que moi. J'essaie aussi de planifier ma journée et de la rendre quand même féconde : prière, gymnastique, lecture, marche et ... nettoyage. Et chaque geste de solidarité donné ou reçu est une bénédiction.






« Je suis triste pour mes proches »
Patsy, 56 ans, Wavre

Je suis triste pour mes proches. Mais je me surprends à regarder la nature d'un œil plus qu'émerveillé et j'espère qu'on comprendra la nécessité de respecter tous les corps de métier Pensons aussi aux pays pauvres qui vivent des crises continuelles .Nous avons un système de santé extraordinaire, ne l'oublions pas pour l'après.






« Je m’attendais à cette apocalypse »
Michèle, 65 ans, Uccle

Je m'attendais à cette "apocalypse" depuis les avancées sociétales et le transhumanisme. Il ne faut pas contrarier le mouvement naturel de la nature qui est bien faite. L'Hubris (NrlR la démesure de l’humain) est toujours là pour stopper la course vers la folie. En attendant, je m'occupe de mon entourage et lis des livres de philosophie hermétiques.






« Pas confinés sous les bombes »
Rick, 52 ans, Modave

Cette situation change notre quotidien à tous. Mais nous ne sommes pas confinés sous les bombes, comme dans certains pays. Je pense que nous ne devrions pas trop nous plaindre de ce confinement, qui n'est que temporaire.






« Juste insupportable »
Anne, 50 ans, Namur

Ce confinement est juste insupportable pour quelqu'un hyper actif. Je me sens littéralement emprisonnée, seule, hyper angoissée par les perspectives d'effondrement de l'économie et par les décisions absolument incohérentes et inconséquentes des responsables européens et leur absence totale d'anticipation. Pas de masques, pas de structure de tests à grande échelle, pas de préparation d'espaces, pas de fermeture des frontières, et pas de mesure de quarantaine pour les personnes revenant de régions infectées…

Tout ceci a conduit à des mesures dont les impacts seront sans commune mesure : les faillites, le chômage, la pauvreté et les déséquilibres financiers vont exploser dans les six mois à venir, si les activités ne peuvent reprendre à très court terme.






« Une différence entre les chefs et le petit personnel »
LeXa, 40 ans, Hotton

Employé dans une industrie jugée vitale, je continue à travailler, pas de confinement pour moi. Cependant, des mesures rassurantes ont été mises en place. Nous travaillons à équipe (très) réduite afin de ne croiser personnes. De cinquante personnes habituellement, nous sommes actuellement huit présents.

A un niveau entièrement personnel, ma vie ne change pas vraiment pour l'instant: déjà relativement introverti (et "vieux" gamer), je ne croisais pas beaucoup de monde. Mon fils est en garderie chez sa mère pendant que je travaille. Il y a certes beaucoup moins de monde sur les routes le matin et le soir, et on remarque bien plus facilement le nombre de camions qui sillonnent notre pays. Je n'ai pas encore fait de courses dans les magasins, étant un habitué des "grosses courses du début du mois"... Un temps révolté par la différence affichée dans les traitements réservés aux chefs ou au petit personnel - les premiers ayant eu la possibilité de faire du télétravail très rapidement, les seconds attendant toujours - je me suis un peu résigné: après tout, je ne croise quand même quasi plus personne de la journée. Et quand c'est le cas, on laisse bien deux mètres de distance entre nous.

D'un naturel peu stressé, j'avoue cependant que cette crise m'inquiète un peu et j'ai tendance à virer parano sur certains comportements des autres J'attends avec impatience ma semaine de congé, déjà prévue de longue date. Là, je pourrai souffler, me sentir "en sécurité", et profiter du temps qui n'est toujours que trop court avec mon fils.






« Un immense merci »
Eve, 61 ans, UCCLE

Ce confinement ne m'effraie pas trop puis qu'il se passe dans de bonnes conditions. La Belgique est un pays privilégié : nos soins de santé sont les meilleurs ! un immense MERCI à toutes les personnes : médecins, infirmières, personnel paramédical, personnel de "maintenance" pour leur engagement total ! Merci aussi à tous les scientifiques qui travaillent jours et nuits pour trouver la réponse au virus tueur.






« On va s'en sortir sans sortir »
Michel, 58 ans, Court-Saint-Etienne

Situation catastrophique mais gérable, ayant une épouse handicapée suite à un AVC. Tout doit être géré seul, car plus d'infirmières plus de kiné, plus d'aide familiale, plus d'enfants qui viennent dire coucou et donner un coup de main.

La vie confinée, c'est, pour moi, se lever à 5h, puis préparer la journée, vers 08h, après la douche, habiller mon épouse, faire à manger, ranger, nettoyer, faire des course, cuisiner, puis jouer à des jeux regarder la Télé, enfin faire un petit tour dans le jardin . La situation est tenable sur quelques semaines, mais sur le plus long terme, ce sera ingérable.

Nous avons de quoi tenir sans sortir pendant un mois au moins et les sorties, mais même de courte durée vers les magasins sont rares, de peur de se faire contaminé. Mon épouse commence à craquer et déprimer et répète : « que vais-je faire si t'es malade ? Qui va s'occuper de toi ? De moi? Il y a de grosses incertitudes. Il ne faut pas paniquer mais pas minimiser non plus. il est grand temps que les autorités serrent un peu plus les restrictions et les contrôles. Trop de gens pensent « cela n'arrive pas à moi » ou « je suis jeune », et risquent de mettre la vie des autres en danger. Vivement dans un ou deux mois pour que l'aide externe arrive, que je puisse respirer un peu. Mais on va s'en sortir sans sortir.






« Il faut donc que le gouvernement qui soit plus sévère »
Evelyne, 67 ans, France

Ici en France, les mesures de confinement sont beaucoup plus strictes qu'en Belgique. Et malgré tout, le nombre de cas ne cesse d'augmenter. Je respecte ces mesures, pour me protéger mais aussi pour protéger les autres. Je pense que la Belgique devrait être aussi sévère. Sous peine de voir le nombre de cas exploser d'ici quelques semaines. Par exemple, comment imaginer qu'il n'y a pas de risque à permettre aux coiffeurs de continuer à travailler avec un client à la fois ?

Il y a tant de contacts avec les objets et même entre les personnes chez un coiffeur ! Je suis Belge résidant en France, je téléphone à des compatriotes à Bruxelles. Ils ne semblent pas être bien conscients des risques. Il faut donc que ce soit le gouvernement qui soit plus sévère.






« Je vie en plein cauchemar ! »
Anna, 34 ans, Birmingham

Je suis une citoyenne belge de 34 ans vivant à Birmingham. Je suis mariée, j'ai un garçon de 12 ans qui vit en Belgique avec mes parents et que je vois en principe une semaine tous les mois. J'ai également un petit garçon de 2 ans qui est pour le moment chez ses grands-parents paternel en Algérie. Nous avions décidé qu'après les vacances de mon mari en fin février, il laisserait le petit en Algérie car je suis épuisée étant enceinte de 6 mois.

À l'heure actuelle, je ne peux plus me rendre en Belgique pour voir mes parents et mon fils de 12 ans. Et mon fils de 2 ans, qui devait revenir d’Algérie, y est bloqué pour une durée indéfinie. Étant enceinte, je suis en isolement total, selon le gouvernement de Boris Johnson. Mon mari, qui est chef et qui gagne généralement bien sa vie, est en arrêt total de travail car il travaille généralement dans l'événementiel et tout est annulé. Nous n'avons aucun salaire de substitution. Concernant les supermarchés, c'est l'horreur, toutes les allées sont vides. De plus, j'utilise toujours la livraison de mes courses à domicile, mais depuis ce pic de panique, impossible d'avoir une livraison avant des semaines ! Le frigo commence à se vider et je me demande comment nous allons faire pour la suite. Je fais beaucoup de crises de panique, le stress me donne de vilaines contractions. Mes enfants et parents sont loin de moi ; on n’a plus un centime qui rentre à la banque ; faire les courses devient impossible. Je ne sais plus quoi faire..."






« Je suis au CPAS »
Kreestal, 38 ans, Liège

C’est très dur pour moi, je suis au CPAS. Je dépends des colis alimentaires, que je vais chercher tous les lundi après-midi. Je ne sors de chez moi qu’une fois par semaine, pour aller à la pharmacie, à la banque, payer mon loyer et factures. Seulement, je suis une personne à risques, je fume et je suis asthmatique, je dois prendre mes précautions. Pour les colis, il ne font pas de livraison à domicile, ça a un impact sur ma situation.






« Je suis persuadée que cette crise va modifier notre mode de vie »
Louise, 49 ans, Namur

Ayant une soeur qui vit à Rome, j'avais l'impression d'avoir pris conscience de la gravité de la situation. Et puis quand elle est arrivée chez nous, que j'ai du fermer mon commerce, cela a encore été bien différent et très angoissant.

Après avoir eu quelques nouvelles rassurantes sur ce qui allait être mis en place pour nous aider, je me suis fait une raison, sachant que pratiquement le monde entier vivait exactement la même situation. Finalement, on se résigne assez vite quand on voit les images d'Italie et on se plie assez facilement aux consignes. Par contre, c'est au niveau familial que c'est plus difficile, ayant des parents de presque 85 ans mais en pleine forme. D'un coup, j'ai réalisé que nous pouvions les perdre car ils sont dans la catégorie la plus fragile, de par leur âge.

Je n'habite pas loin d'eux, je leur fais quelques courses si nécessaire, mais je suis obligée de garder une grande distance physique, par crainte d'être responsable d'une contamination. Nous communiquons beaucoup par téléphone car, eux aussi, malgré le fait d'avoir connu la guerre, vivent une situation totalement inédite. La vie sociale s'est donc arrêtée brutalement mais je communique différemment, je téléphone plus, on s'écrit beaucoup plus de messages, on se soutient à distance, on a, finalement, plus de temps pour les autres. Tant que je suis chez moi, je me sens en sécurité. Par contre, chaque sortie est une épreuve, tout le monde devient suspect et je n'ai pas envie de m'attarder ou de papoter avec les voisins, bizarrement.

Je suis persuadée, et j'espère ne pas me tromper, que cette crise va modifier notre mode de vie, que nous allons revoir nos priorités et prendre les choses de la vie avec plus de philosophie. Pour le moment, j'organise mes journées, je fais à mon aise tout ce que j'ai à faire, sans me forcer si l'envie n'y est pas.

Et un énorme bienfait de cette crise, c'est que je retrouve une ville paisible, sans fêtard, sans nuisance sonore, sans incivilité, sans voitures : la ville de mon enfance.

Continuez à nous informer comme vous le faites, c'est notre fenêtre sur le monde !






« L'attitude rationnelle et posée d'autres personnes m'a aussi servi de modèle »
Patrick, 43 ans, Bruxelles

L'élément le plus significatif pour moi de la crise est qu'elle m'a amené à communiquer beaucoup plus fréquemment avec autrui (les amis, la famille, les collègues et ceux avec qui je suis lié via les réseaux sociaux), et à me soucier davantage des autres, alors que paradoxalement mon emploi s'est tourné vers le télétravail et ma vie est devenue celle d'un reclus.

Comme j'ai pris conscience assez tôt de cette épidémie, j'ai eu le temps de prendre les devants pour me protéger moi et mes proches, notamment par rapport aux aspects financiers et alimentaires de la vie en confinement.

Mais une fois que les dégâts de cette crise sont devenus remarquables, l'anxiété a commencé à me gagner. Je suis devenu boulimique d'informations en tout genre, consultant de manière répétitive le site de la Libre, les sites de statistiques sur la propagation du virus, Facebook, Twitter, YouTube, etc.

Cependant le fait de pouvoir parler avec des gens ayant des attitudes et opinions différentes des miennes m'a aidé à prendre de la distance par rapport au problème. L'attitude rationnelle et posée d'autres personnes m'a aussi servi de modèle. Cela ne signifie pas qu'il faille ne pas craindre ce qui se présente à nous, car nous faisons face à une situation nouvelle.

Encore un paradoxe: le fait de constater qu'il existait des avis différents en la matière m'a rassuré. Cela a créé chez moi la conviction que les problèmes auxquels nous faisons face ne sont pas simples, et qu'il n'existe pas de recette miracle.

Cette croyance est utile car elle permet je pense de résister aux diverses injonctions qu'on peut rencontrer chez soi ou provenant des autres, et de ne pas succomber à l'envie de promouvoir une méthode qui paraît s'imposer à nous comme étant la meilleure.

Il semble donc important de rappeler à tous que nous devons garder la tête froide et nous arranger pour disposer de l'information la plus pertinente pour prendre les bonnes décisions au niveau collectif. Cela implique peut-être de pouvoir nous écouter les uns les autres sans nous rudoyer.






« Pour l'instant le moral est bon, pourvu que ça dure »
Clémence, 46 ans, Schaerbeek

« Depuis lundi 16 mars, je télétravaille. Mon compagnon aussi. Jusqu'à présent, cela structure bien nos journées. Debout à 07h00, devant nos ordinateurs de 08h00 à 17h00, avec une pause à midi. Avec mon chef et mes collègues, j'ai une réunion d'équipe en vidéo conférence tous les matins à 9h. Chacun exprime ses petits états d'âme, fait part de l'état d'avancement de ses dossiers, mon chef distribue les nouvelles tâches et on fait un autre point de situation à 15h. On ne se sent pas livré à soi-même, ça fait du bien de sentir que l'esprit d'équipe demeure.

Après notre journée de travail, mon compagnon et moi sortons marcher un heure pour nous aérer et éventuellement faire une course chez un des petits commerçants du quartier. Chaque soir, je téléphone à ma mère de 75 ans qui vit seule à 100 km de chez moi et qui est super anxieuse. Après le dîner, nous participons de bon cœur au boucan à 20h00 sur la terrasse. Nous n'avons pas d'enfants, nous avons chacun une pièce individuelle pour travailler, nous ne nous marchons donc pas sur les pieds.

Je redoute un peu le week-end mais, étant donné que notre aide ménagère ne vient plus, nous allons astiquer notre home sweet home. La cave a besoin d'être rangée depuis des années, c'est l'occasion ou jamais de s'y attaquer ! Pour l'instant le moral est bon, pourvu que ça dure tout le temps du confinement. »






« Puissions-nous réapprendre l'humilité et garder notre place »
Papito, 55 ans, Asturies, Espagne

Pas de gros changement dans mon rapport au monde et aux autres. Depuis 40 ans, j'ai conscience de vivre dans une civilisation qui marche vers son autodestruction. Cette crise, sa gestion et la réaction de la plupart des humains me confirment dans mon analyse. Le confinement va provoquer des conséquences économiques, psychologiques, sanitaires, sociales et sociétales bien pire que le virus en lui-même. Et sans doute, à moyen terme, plus de victimes. Animé d' une conscience aigüe des douleurs qu'affrontent trop de gens, je suis partagé entre la jubilation de voir se confirmer mes intuitions sur la marche du monde, et la sidération face aux réactions des décideurs politiques, des scientifiques et de mes concitoyens, réactions qui, dans le meilleurs des cas, n'aident en rien, dans le pire, multiplient les difficultés et les problèmes. Une fois de plus, l'hybris de l'être humain le conduit à sa perte. Cette manie de se croire un être supérieur , hors de l'univers! Puissions-nous réapprendre l'humilité et garder notre place, comme partie du monde et non comme maître de celui-ci !






« J'ai toujours vécu hors du consumérisme à tout va »
Emile, 65 ans, Herve

"Cette crise modifie peu mon rapport au monde. J'ai toujours vécu hors du consumérisme à tout va, j'ai toujours vécu ouvert aux autres et solidaire avec d'autres, moins favorisés, plus âgés, plutôt qu'individuellement. J'ai toujours apprécié les petites choses simples, et les moments avec les autres. Ces moments se font, provisoirement, par téléphone, internet, mais ne diminuent pas. J'ai toujours apprécié les bienfaits que m'apportent la planète. Pendant cette période, elle respire un peu plus et malheureusement après cette crise (respect aux personnes qui en souffrent), la frénésie de la société reprendra, et peut-être de plus belle, pour "rattraper" le temps perdu. Et la solidarité sera peut-être trop vite un souvenir. L'article de François de Borman, ""titre original: Des grenouilles et des hommes"", est très instructif. Merci"






« Le temps pourrait s'arrêter à tout moment »
Fred, 52 ans, Namur

"Venant juste d'éviter une mort subite et opéré en conséquence en étant encore jeune, je crains désormais d'être rattrapé à tout moment par ce virus. Cela génère un stress pour chaque sortie, qu'elle soit pour les courses ou lors de tout échange social qui pourrait alors se faire avec un patient asymptomatique au travail ou à chaque rencontre.Le temps pourrait alors s'arrêter à tout moment."






« La crise n'a pas changé ma manière de voir le monde, elle l'a malheureusement confirmée »
Clara, 25 ans, Bruxelles

"La crise ne modifie pas ma manière de voir le monde, mon rapport avec celui-ci. Elle confirme ce que je pensais déjà. Cette crise nous démontre certaines limites de la mondialisation. Nous devons retourner aux commerces locaux, de proximité. Se tourner vers le développement d'industries locales. Si nous continuons comme cela, la crise du coronavirus ne sera probablement pas la dernière ni la plus meurtrière. La crise permet également de relever le manque de considération envers le personnel soignant. Faut-il une catastrophe pour que ceux ci soient applaudis dans les rues? Devrions-nous pas plutôt nous battre pour leur donner le nécessaire pour se protéger? Devrions-nous pas nous battre pour leur donner des conditions de travail meilleures? Bien sur qu'ils méritent d'être applaudis, mais c'est tous les jours que nous devrions les applaudir, même en dehors des temps de crise. Tous ces gens qui ont vidé les stocks de masques de protection sont-ils les mêmes qui applaudissent à leur balcon à 20h?

Je suis kinésithérapeute et je reconnais que le milieu médical et paramédical manque de reconnaissance, de moyens, d'aide et de soutien. Faut-il une crise pour reconnaître qu'il manque de personnel soignant ? Pour souligner que leurs conditions de travail sont à la limite du viable? Pourquoi manque-t-on de personnel soignant ? Certainement parce que les conditions de travail dans lesquelles ces professionnels de la santé se retrouvent ne donnent pas envie à de futurs étudiants de se lancer dans de telles études. Il est grand temps de leur apporter la reconnaissance qu'ils méritent. Et ce même une fois que la situation de crise ira mieux.

Ce n'est pas normal d'aller tous les jours au travail avec la boule au ventre car le cabinet dans lequel vous travaillez ne dispose pas du matériel adéquat pour se protéger et protéger les patients que nous sommes sensés soigner. Nous savons tous que des démarches sont établies pour l'obtention de nouveaux masques. Mais aurions-nous été dans cette situation si les masques et le matériel qui les constitue n'étaient pas produits en Chine par exemple, mais dans notre pays? Toutes ces questions me permettent de me rendre compte qu'il existe de nombreuses failles.

Quand on demande aux gens de rester chez eux et qu'on voit les parcs remplis de monde, que beaucoup (essentiellement des jeunes) sortent de chez eux après deux jours de confinement parce qu'ils ne supportent pas l'idée de rester seuls, que les gens sont prêts à mettre la santé d'autrui pour continuer à poursuivre leur train de vie, je ne peux que me demander vers où allons nous. Je ne peux comprendre ces personnes qui continuent à sortir malgré les mesures puis qui rentrent chez leurs parents, personnes plus fragiles, sans se dire que ça n'arrive pas qu'aux autres. Il est grand temps d'apprendre à s'occuper seul, sortir un bon livre , rester chez soi et accepter que la situation est grave. La crise n'a pas changé ma manière de voir le monde, elle l'a malheureusement confirmée."






« Trois défis par jour de confinement »
Cath, 29 ans, Etterbeek

N'hésitez pas à suivre le compte Instagram @healthy_cacahuetes qui propose chaque jour de ce confinement 3 petits défis tout simples (1 solidaire, 1 bien-être/sport/cook, 1 réflexion). Tant pour les adultes que pour les enfants :-) #tousensemble #stayhome






« Le pire, c'est que je soliloque »
Christiane, 74 ans, Gembloux

"Au quotidien, j'avais beaucoup d'activités. Donc la sédentarité me pèse. Mais , je suis doublement à risque puisque me remets à peine d'unehospitalisation pour une broncho-pneumonie d'origine infectieuse. J'évite les contacts même avec mes enfants. Le pire, c'est que je soliloque. 😊 Mais je suis pas la seule. Mes parents ont vécu la guerre , mon père dans camp de prisonnier pendant 5 ans me disait: « ce qui était le plus difficile, c'était de ne pas savoir combien de temps ,cela allait durer ». En plus ,il n'avait aucune nouvelle des proches. J'apprécie maintenant les technologies nouvelles, moi qui les utilisait peu.Elles assurent le lien social Prenez soin de vous.