Que reste-t-il
de Béjart?

Le 22 novembre 2007, le danseur et chorégraphe Maurice Béjart s'éteignait à 80 ans à Lausanne.
Dix ans plus tard, celui qui a marqué l'histoire de la danse est plus vivant que jamais.
Grâce au Béjart Ballet Lausanne, gardien de son oeuvre et sa mémoire.

Le piano, Chemin du Presbytère

Ce matin-là, dans le couloir principal du Béjart Ballet Lausanne (BBL), c'est un peu la confusion à la vue du planning de la journée. La classe de danse du matin est bien prévue à l'heure, mais l'horaire des répétitions des spectacles l'après-midi suscite pas mal d'interrogations chez les jeunes danseurs de la troupe: "A quelle heure dois-je passer?"Tiens, je ne suis pas inscrit pour cette partie-là?",.... Chaussons aux pieds, juste-au-corps colorés aux formes souples ou cintrées pour les filles, cheveux tirés en chignon, et t-shirt,short ou pantalon pour les garçons, ils possèdent tous ce physique à nul autre pareil: altier, gracile, léger.

Dans le grand studio de danse, les premières notes du piano de M. Ilia Chkolnik annoncent le début de l'échauffement à la barre. Aujourd'hui, le cours est dispensé par l'ancienne danseuse étoile internationale Sylviane Bayard, professeure invitée au BBL depuis plusieurs années. "OK! Ca va mes chéris! Vamos!", lance-t-elle joyeusement. Une trentaine de silhouettes – sur pointes ou demi-pointes pour les filles – se mettent en position. Pliés, grands pliés, dégagés, jetés, ronds de jambes, fondus, cambrés,... "Et un et deux,and three and four", compte Sylviane Bayard, tout en montrant les pas. "Face à la barre, pointe et flex, et hop et hop". A mesure que s'enchaînent les exercices, les corps se plient, se déploient, se tendent, s'étirent. "Il faut parler à votre corps: il faut qu'il le fasse", avise-t-elle, avant que les danseurs ne rangent les barres pour poursuivre, face aux miroirs, la suite du cours au milieu (NdlR: sans barre).

Voici 30 ans que le piano bat la mesure Chemin du Presbytère, sur les hauteurs de Lausanne, fidèle complice de l'excellence et de la renommée internationale du Béjart Ballet Lausanne. A l'époque
– nous sommes en – , après 27 foisonnantes années de créations à Bruxelles avec le Ballet du XXe siècle, Maurice Béjart claque la porte du théâtre de La Monnaie à la suite d'un différend avec son directeur Gérard Mortier. La Ville de Lausanne l'accueille à bras ouverts. Il ne la quittera plus jamais.

Ci-contre: Répétition de "La Flûte enchantée" remontée par Gil Roman.
Crédit: Grégory Batardon

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