Bartabas : "Je suis beaucoup plus patient avec les chevaux qu’avec les hommes"

Dans "D’un cheval l’autre", Bartabas se livre sur ses amours équins. D’une émotion rare.

Antoine Poupel

Antoine Poupel

"Alors comme ça, vous venez de Belgique ?", nous accueille Bartabas, dans sa roulotte d’Aubervilliers, tout en nous servant du jus de gingembre. "Cela fait longtemps qu’on n’a pas été en Belgique, se souvient-il. Pendant des années, on se produisait à Namur. Puis, on a été à Bruxelles, un petit peu aussi. Je pense que c’est la dernière fois. Cela fait un bout de temps quand même."

Après de nombreux spectacles, déclinés sous les noms de Théâtre Emporté, Cirque Aligre avant le fameux Zingaro et l’Académie équestre de Versailles, Clément Marty à la ville, 62 ans, s’attaque à l’écriture. D’un cheval l’autre est son premier roman. D’une écriture raffinée, d’une plume précise, sensible, voluptueuse, il raconte "ses" chevaux. La relation particulière, tout à fait unique, qu’il a entretenue et qu’il continue de cultiver depuis plus de 30 ans avec la gent équine. Sa recrue la plus marquante, qui prit d’ailleurs le nom de Zingaro, Bartabas est venue la chercher en Belgique. Donor, un autre cheval, dont il est aussi question dans ce magnifique roman, est également originaire de nos contrées. L’homme a aussi parié sur nos prairies pour une retraite heureuse de deux troupeaux de criollos - dont un lui inspira le spectacle Calacas.

"Depuis des années, on me tannait pour écrire ‘Ma vie, mon œuvre’. Très peu pour moi", assène-t-il quand on le questionne sur la genèse de son ouvrage. Celui qui, dans sa jeunesse, a parcouru et assimilé les méthodes - James Fillis, Etienne Beudant, François Baucher - s’est étonné, à l’heure de coucher sur papier ses amours équins, qu’aucun auteur "n’ait jamais parlé du caractère de son cheval, mais se soit concentré sur la manière dont il était arrivé à le dresser". "À part Beudant et sa jument", nuance-t-il.

"Je suis fait de tous les chevaux qui m’ont fait grandir"

"Je voulais faire revivre les sensations très personnelles, à l’os, de ce que l’on peut ressentir à la vertèbre près sur un cheval", détaille celui qui considère qu’il n’y avait que lui pour raconter ces moments d’une telle intimité. À raison, car voici des pages habitées par une fièvre qui fait frissonner d’émotion.

Avant de se lancer dans cette folle aventure, il s’est demandé s’il existait des écrits relatant une expérience similaire, à l’instar de celle d’un musicien qui écrirait sur son violon. "Sur la relation physique qu’il pourrait éprouver avec son instrument", précise-t-il. Il n’a rien trouvé.

"Ce livre m’a pris un an et demi. Je l’ai fait sans brutalité. C’est-à-dire sans connaître l’angoisse devant une page blanche", détaille-t-il. "Par contre, ce qui a été important - au moins pour démarrer -, c’est une retraite. Je n’ai pas écrit tout le livre là-bas, dans un monastère, mais ce furent des moments décisifs. Pour me lancer", étaye celui qui avait autant besoin de s’éloigner de l’activité très soutenue de sa troupe que de ses chevaux - "pour les mettre tous sur pied d’égalité. Ceux que je côtoie encore tous les jours et ceux qui ne sont plus là".

"Je ne voulais pas forcément raconter tout sur chaque cheval, mais ce qu’il m’en reste. Car je suis fait de tous les chevaux qui m’ont fait grandir", confesse-t-il, dans un touchant élan de sincérité.

"La première leçon reçue des chevaux: vaincre la peur de l'autre"

À la fin de l’ouvrage, La caravane de mes nuits recense 143 chevaux, depuis Akim jusque Zurbarán en passant par Chaparro, Hidalgo, Horizonte, Le Caravage, Quixote, Tsar ou Zingaro. S’il a construit son récit, écrit à la première personne et au présent, en respectant la chronologie du temps - il commence avec Hidalgo -, Bartabas ne s’en tient pas à un chapitre par cheval. "Tant que le cheval est vivant, je le fais revenir au fil du livre, précise-t-il. Je me suis longtemps demandé si cela allait marcher. Est-ce que cela n’allait pas perturber le cheval ?" - "le lecteur", se reprend-il aussitôt - beau lapsus ! "Je suis parti du principe que le lecteur allait s’attacher au cheval comme il s’attache à un personnage dans une histoire. Je pense que ça marche." On confirme. Et quel attachement ! On pense à Zingaro, qui est au cœur de cinq chapitres (La naissance, Les fondations, La métamorphose, La maturité, Fin de l’histoire) et qui occupe une place toute particulière dans la vie de Bartabas (et certainement aussi dans celle des fans qui suivent ses spectacles depuis le début), pour lequel nos yeux se brouillent à la lecture des pages new-yorkaises.

Sa passion des chevaux, Bartabas ne peut pas l’expliquer et ne cherche pas à l’expliquer non plus. Il évoque une fascination, qu’il décrit comme un mélange d’admiration et de peur. "La première leçon que les chevaux m’ont donnée a été celle-ci : vaincre la peur de l’autre." Une belle leçon de vie, troublante d’actualité.

"Il n’y a pas une méthode. Il faut s’adapter à chaque cheval, savoir l’écouter"

Il n’a jamais élevé de chevaux - mais en a accueilli un grand nombre. "Je n’ai jamais cherché de chevaux avec l’idée de performance. Je ne me suis jamais dit : j’ai envie de faire cela, je vais chercher un cheval dans ce but." Ont débarqué, dans un premier temps, chez Zingaro, des chevaux sauvés de l’abattoir : "tout simplement parce qu’on n’avait pas les moyens". Suivront des chevaux ayant fréquenté des champs de courses, d’autres ayant servi dans des cascades pour le cinéma. "Les chevaux arrivent avec leur histoire, leurs souffrances. Comme les gens, ils ont plus ou moins bien vécu. Donc il faut savoir recevoir, analyser, parfois corriger les choses. Il n’y a pas une méthode. Il faut s’adapter à chaque cheval, savoir l’écouter."

De Bartabas, on peut avoir l’image d’un homme bourru, gueulant à tout-va. "Je suis beaucoup plus patient avec les chevaux qu’avec les hommes", glisse-t-il dans un sourire, questionnant notre réaction. On se permet de douter quand il avance être quelqu’un "qui parle assez peu". Dans sa caravane pour évoquer D’un cheval l’autre, il est détendu, passionnant - on a bu ses paroles jusqu’à plus soif -, prolixe. L’exercice de l’écriture lui a bien réussi. "Cela m’a permis de comprendre que le vrai langage, c’est le langage écrit. La parole, c’est souvent des engueulades. Alors que l’écriture permet de donner de la vraie valeur à la parole. Soupeser, peaufiner, équilibrer. Lui donner un vrai sens, une vraie musique. Exactement comme tu fabriques les mouvements d’un cheval", développe-t-il.

A-t-il l’impression d’être arrivé au bout de quelque chose? "Parfois oui. Honnêtement. Tant que j’ai des chevaux qui m’inspirent, cela va encore. Mais je ne continuerai pas pour continuer. Je n’ai pas envie de me répéter." En attendant, on respire. À l’affiche de cette saison : Le sacre de Stravinsky en avril et, à l’automne, Entretiens silencieux qu’il entreprendra avec Tsar, son nouveau coup de foudre, dont les "pieds sont larges comme des poêles à frire". Ah oui, autre caractéristique de son écriture, un humour charmant.

"D’un cheval l’autre" | Bartabas | Gallimard | 317 pp., env. 20 €

EXTRAIT

"Lusitanien croisé, très près du sang, c'est le cheval de mes rêves. Une tête intelligente, une encolure distinguée, une arrière-main et des cuisses de collection, il a la souplesse du lusitanien et le toucher aérien du pur-sang anglais. C'est un cheval de caractère, fin et réactif ; il est savant mais ne pardonne ni les demandes imprécises ni celles exigées avec trop d'insistance. Il a été à bonne école, celle du rejoneo, où l'équilibre et l'impulsion sont une nécessité et non un prétexte à la rhétorique." (Dolaci. Fouler le sable des arènes)

DR

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Crédit photo: Antoine Poupel

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Crédit photo : Antoine Poupel

Crédit photo : Antoine Poupel

Crédit photo : Hugo Marty

Crédit photo : Hugo Marty

Quixote dans le spectacle Chimère

Quixote dans le spectacle Chimère

Felix dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Felix dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Vinaigre dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Vinaigre dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Horizonte dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Quixote dans le spectacle Chimère

Quixote dans le spectacle Chimère

Felix dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Felix dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Vinaigre dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Vinaigre dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Horizonte dans le spectacle Eclipse (photo : Antoine Poupel)

Pour aller plus loin

Rappelez-nous d'où vient le nom Zingaro.

Ce nom, il a un vrai sens. Zingaro, en italien, ce sont les tziganes. Il y avait une volonté dans le fait d’avoir choisi ce nom. Ce n’est pas parce qu’on vivait en caravane.C’était une manière de dire que nous étions ouverts au monde. De la même manière que les tziganes ont enrichi leur culture en voyageant pendant des siècles, en puisant dans chaque pays qu’il traversait un peu de la culture. C’était cela l’idée de Zingaro au départ. S’inspirer de toutes les cultures. Zingaro ça a été le nom du théâtre et puis le premier cheval qui est arrivé a pris le nom de la compagnie.

Qu’est-ce qui fait l’unicité du cheval par rapport aux autres animaux ?

C’est une question que je me suis souvent posée. Effectivement, comment cela se fait-il que le cheval soit si présent dans l’inconscient collectif des gens alors qu’il ne fait plus partie de la vie quotidienne? Il y a un siècle, il y avait des chevaux comme il y a des bagnoles aujourd’hui. Voilà une époque que j’aurais aimé vivre parce qu’il y avait des chevaux partout. Il y avait un argus pour les chevaux comme il y a aujourd'hui un argus pour les bagnoles.C’est vrai que c’est l’animal qui a été le plus peint, le plus décrit en poésie. Cela a été le compagnon de l’homme pendant des siècles et je pense qu’il a aidé l’homme à grandir. Les peuples qui avaient le cheval se sont développés beaucoup plus vite, ont gagné des territoires, ont conquis le monde. Depuis Gengis Khan. Et puis après il a été leur compagnon de travail. Il leur a permis de faire des choses qui requéraient de la force. Tirer, labourer, descendre dans les mines. Des apports qui ont été jusqu’à nourrir l’homme. Je pense qu’il n’y a pas d’équivalent.

Dans D'un cheval l'autre, vous vous posez la question de savoir si un cheval peut s’accomplir en travaillant? Comme les humains - enfin certains humains.

Quand on s’accomplit dans le travail, c'est parce qu’on sait pourquoi on le fait. On peut être plus ou moins content de ce qu’on a fait. J'ai la chance de vivre de ma passion, donc d'une certaine façon, on peut considérer que je suis tous les jours en vacances. Mais le cheval, lui, il ne sait pas pourquoi il fait ça Ce n’est pas lui qui a choisi de venir. C’est nous qui avons choisi pour lui. Donc, quelque part, on en est responsable. J’insiste beaucoup là-dessus. C’est comme un enfant, on en est responsable 24h sur 24.

Vous affirmez que les chevaux vous ont protégé.

Je m’entretiens physiquement. Je nage, j’ai la soixantaine passée. C’est pas par coquetterie, pour rester mince ou je ne sais quoi. Mon corps a besoin de pouvoir recevoir encore correctement le cheval, c’est-à-dire avec souplesse, réflexe, etc. Le cheval exige de moi que je sois en forme, de bonne constitution. C’est pour cela que je dis que les chevaux m’ont protégé. Ils m’ont obligé à avoir une certaine hygiène de vie. Je ne fais jamais, ou alors très rarement, la fête parce que je ne peux pas me permettre d’arriver, le matin, près de mes chevaux la tête dans le cul. A un humain, tu peux expliquer : "Oh la la, hier soir, on a fait la fête. Ce matin, ne me parle pas". Le cheval, lui, il est là devant toi te demandant : bon alors qu’est-ce qu’on fait ce matin ? Tu ne peux pas lui dire "Excuse-moi, mais ce matin, ça va pas être possible."

Y a-t-il des airs d’école qui ont votre préférence ?

Non, ces airs sont plus attachés à des chevaux. Je pourrais vous dire tel pas d’école chez tel cheval est magnifique. Je pourrais vous en citer plein. Le piaffer d’Horizonte, je sais que je ne retrouverai jamais ça. Enfin, disons que je suis pratiquement sûr que jamais je ne le retrouverai. J’ai d’autres chevaux qui piaffent bien sûr. Mais la sensation du piaffer d’Horizonte... Le galop arrière de Quixote. C’est une cadence de galop très particulière. Le pas d’école de Donor ou même celui du dernier cheval que j’ai en ce moment, Tsar, c’est quelque chose d’assez exceptionnel. Cela se rapporte chaque fois à un cheval. Il n’y en a pas un que je préfère. Tous les airs sont beaux, tous les airs ont leur intérêt.

Vous écrivez : "Zingaro envolé, j’ai quitté Quixote, Vinaigre, Gamo, Félix. Je regretterai plus tard de n’avoir pas su vieillir avec eux."

Ca correspond au moment où, tout d’un coup, j’ai mis tous mes chevaux à la retraite. Après j’ai regretté. Don Quixote, j’aurais peut-être pu le garder plus longtemps. Quand je donne les chevaux, je ne vais jamais les revoir. Souvent quand tu vas les revoir, ils sont démusclés, ce sont de vieux chevaux. Quand ils partent d’ici, même âgés, ils sont en superforme, ils sont magnifiques. Avec Le Caravage, qui vient de partir à la retraite, il y a un mois, c’est un peu particulier, parce qu’il n’est pas très loin. Je viens d’ailleurs de recevoir de ses nouvelles par vidéo. Il est dans un haras. Il n’est plus monté. Il est toute la journée en liberté et le soir, on le rentre dans le box. Cette vidéo me fascine, m’obsède. Regardez (Bartabas sort son téléphone). Je n’arrête pas de la regarder. C’est très court. Il fait un pas d’école, exactement comme si j’étais dessus. Dans le même rythme, avec la même grâce. Cela m’a perturbé. Je vais vous dire pourquoi. Je l’interprète comme si je manquais au cheval. Voici une autre vidéo. Il est carrément au trot d’école. C’est quand même incroyable. Cela prouve aussi que les chevaux ne s’emmerdent pas. Ils ont appris quelque chose et le reproduisent. Mais pas bêtement. Le Caravage le fait pour le plaisir. Il n’y a pas quelqu’un à côté de lui qui lui intime de le faire.

Zuma Press/Reporters

Zuma Press/Reporters

Pourquoi avoir fondé l’Académie équestre de Versailles ?

Par envie de transmettre. C’est une autre expérience, qui reste un peu dans le même esprit de Zingaro. Créer quelque chose qui n’existait pas non plus. C’était répondre au questionnement de la transmission. C’est une formation longue, exigeante. Une formation qui est l’antithèse de ce qui se fait maintenant. Pour former un bon cavalier, il faut compter 10 ans. Quel métier, aujourd’hui, demande encore 10 ans à part chirurgien ou médecin ? Puis j’avais envie d’une compagnie école. Qui a un peu le défaut de Zingaro. Quand les cavaliers quittent Zingaro, ils disent : "C’était fantastique, j’ai vécu une expérience extraordinaire, mais je n’ai jamais eu de temps pour moi, pour évoluer personnellement." Zingaro est trop exigeant.

Vous dites que vous avez appréhendé d'écrire parce vous avez trop de respect pour la littérature.

Je suis un peu inculte dans ce domaine.

Inculte?

Si, si. Je "rencontre" les auteurs quand j’en ai besoin. Maintenant, à mon âge, je m’aperçois que c’est une chance. Par exemple, je n’ai pas encore rencontré Proust. Il y a une dizaine d’années, je m’étais dit : quand même, il faudrait que je lise Proust. ça ne l’a pas fait. Mais je sais très bien qu’un jour cela va arriver, je vais le rencontrer. Je serai prêt à rencontrer cet auteur. J’ai été jusqu’au Bac. J’ai étudié pas mal d’auteurs. Le lendemain du Bac, je les avais tous oubliés. J’étais tellement obnubilé par les chevaux. Il y a des auteurs que j’ai abordés et qui m’ont laissé, on va dire, indifférent. Et puis un jour, tu les redécouvres. Et quand je dis tu les redécouvres, ce n'est pas que tu ne les avais pas lus, c’est que tu les comprends. Et tu es prêt à les recevoir.

Dans votre vie si chargée, quand trouvez-vous le temps de lire?

J’essaye de lire le soir. Comme je me couche tard, que je suis bien crevé après le spectacle et que je dois me lever le lendemain très tôt, devant un bouquin, je m’endors. C’est pour cela que j’aime bien la poésie, parce que c’est plus court. (rires) Mais je suis aussi capable de dévorer un truc d’une traite. Par exemple, Les chants de Maldoror, c’est quand même un gros paquet. Je préparais "Le centaure et l’animal", avec le danseur Ko Murobushi. Je cherchais un texte sur l’animalité. C’est le réalisateur Alain Cavalier qui m’a proposé de me pencher sur cet ouvrage de Lautréamont. J’ai lu ce pavé en une nuit.

Qu’est-ce que vous aimez chez un auteur ?

Je suis assez attaché aux formes. J’aime bien les gens qui créent des trucs que t’as vus nulle part. Les gens qui écrivent très bien, très élégamment et qui te touchent, y’en a plein. Au bout d’un moment, tu sais comment ils font. Ce n’est pas que je le mets au-dessus de tout, mais en ce moment, je viens de relire pour la 4e fois Les désarçonnés de Pascal Quignard. Pourquoi ? Parce que je ne comprends pas comment il fait. Il te balance des chapitres plus ou moins historiques, des trucs qui n’ont a priori rien à voir. On ne comprend pas où il veut t’amener. Et c’est le hors champ qui travaille. Ce que tu as pensé entre les deux chapitres. C’est fou. C’est très intéressant.

Quel est le dernier livre qui vous a marqué ?

Je viens de lire un roman génial, Absolute Darling de Gabriel Tallent. J’ai adoré le style, assez cru. Et cette manière qu’il a de se mettre dans la tête de son personnage, qui est une femme, ça m’intéresse. Au point même que t’es surpris quand il la décrit de l’extérieur, vers la fin. Tu ne la voyais pas forcément comme ça. Et ça, c’est super fort. J’adore McCarthy, aussi. Ce que j’aime bien chez cet auteur, c’est son évolution. J’aime bien son œuvre. Le summum, c’est quand même La route. Pas seulement parce que c’est génial, mais La route est un aboutissement dans sa bibliographie. La route, c’est l’épure totale et ça, ça m’a fasciné. Etre capable d’arriver à cela après tout le reste. Après La route, moi j’aurais arrêté à sa place (rires).

  • A la Foire du livre. "À plumes et à poils. Fraternité, gémellité, hostilité, hybridité, quel est le lien ou le continuum qui unit l’homme à l’animal ?" Réponses avec un artiste, une philosophe, une écrivaine et une anthropologue. Avec Bartabas, Vinciane Despret, Caroline Lamarche et Natassja Martin. Dimanche 8 mars, 14h, Théâtre des Mots. Ensuite, Bartabas sera en dédicace à 15h, stand 310.