Atlantide 2.0:
allons-nous bientôt vivre au fond des océans?

Alors que la population mondiale est en constante augmentation, seuls 29 % de la surface terrestre est habitable. Les 71 % restant, qui comprennent toutes les étendues d’eau, permettent ainsi à la Terre de mériter son surnom de "planète bleue".

Pour de nombreux experts, il est inéluctable que, à long terme, l’homme en vienne à coloniser les larges étendues marines qui recouvrent les trois quarts de la planète. Le futur de nos villes se situe-t-il dans les profondeurs des océans ? Le mythe de la cité d’Atlantide sera-t-il bientôt une réalité ?

Dans le cadre du rendez-vous dominical "C’est pour demain", la rédaction de LaLibre.be vous invite à vous plonger dans l’utopie technologique des villes sous-marines.

La firme japonaise Shimizu dévoilait au public en 2014 sa vision moderne d’Atlantide : The Ocean Spiral.

Le concept présenté par cette société nippone envisage des structures qui pourraient accueillir jusqu’à 4000 personnes au sein d’une sphère flottante (1) de 500 mètres de diamètre. Cette dernière est submersible en cas de besoin et abrite la ville en elle-même (appartements, hôtels, bureaux et laboratoires).

En cas de typhons ou d’intempéries, la structure en hélice (2) permet alors de faire descendre la cité jusqu’à quatre kilomètres de profondeur. De plus, la différence de température entre le haut et le bas de l’hélice est aussi exploitée afin de créer de l’électricité. Un moyen de subvenir aux besoins en énergie de toute la structure de manière écologique, et ce de façon bien plus constante que si cette dernière était alimentée grâce à l’énergie solaire ou éolienne. En effet, ces deux dernières dépendent de facteurs naturels bien plus variables, comme la force du vent ou l’ensoleillement.

L’entreprise Shimizu a pour objectif de concrétiser ce concept aux larges des côtes nippones d’ici 2030.

L’Aequorea est une vision de cité sous-marine proposée par l’architecte belge Vincent Callebaut. Son concept d’écovillage qui pourrait accueillir jusqu’à 20 .000 personnes a une architecture volontairement inspirée par la biologie marine et plus particulièrement ici par des méduses bioluminescentes

Vincent Callebaut, spécialiste du biomimétisme,  veut créer de véritables écosystèmes qui se fondent sur le vivant. Il propose un gratte-ciel des mers ou, comme il l’aime l’appeler, un "gratte-océan". Adepte revendiqué des "utopies concrètes", il envisage les projets les plus insensés en se basant sur des technologies déjà existantes.

L’Aquorea ne fait pas exception : plus de 200 étages sur une profondeur allant jusqu’à 1000 mètres. Sa vision de cité du futur est également autosuffisante en eau, nourriture et énergie.

Un projet ambitieux qui n’a jamais trouvé de véritable investisseur et qui reste donc depuis des années au stade de concept utopiste. 

Alors que des villes entières sous la surface de l’eau semblent donc encore peu réalistes, depuis le début des années 60, il existe des habitats immergés plus modestes. L’Aquarius est l'un des exemples les plus emblématiques. Situé au large de la Floride, ce laboratoire permet aux scientifiques qui y habitent partiellement de vivre à près de 20 mètres de profondeur.

Cet habitat sous-marin peut ainsi accueillir jusqu’à six personnes pour des missions d’une durée moyenne d’une dizaine de jours. Ils y vivent tels des astronautes des mers (ou "aquanautes") dans une superficie de près de 40 mètres carrés. Depuis sa création, le laboratoire a accueilli plus de 200 scientifiques venus du monde entier. Ces derniers y ont fait des avancées majeures dans la compréhension de l’impact de l’homme sur les coraux et l’écosystème marin. 

Plus proche du sous-marin immobilisé que d’une cité futuriste, l’Aquarius n’en reste pas moins une prouesse technologique. En effet, la pression en son sein est adaptée afin de permettre la présence d’une trappe à la base de l’édifice en permanence ouverte et menant directement à l’océan.

©wikimedia

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 Cette “trappe” est appelée dans le jargon une “Moon Pool” et c’est une adaptation de la très simple expérience du verre vide retourné dans l’eau qui ne se remplit pas, car l’air qu’il contient bloque le liquide. Et dans le cas de l’Aquarius, vu la profondeur bien plus élevée que celle du verre d'eau, il faut que la pression atmosphérique de l’habitat soit adaptée pour éviter l’inondation. 

L’Aquarius est donc un habitat à "pression ambiante", ce qui veut dire que la pression atmosphérique à l’intérieur du "hall d’entrée" de la structure est artificiellement égale à la pression de l’eau environnante. Un équilibre qui maintient l’eau en dehors de la structure, ce qui permet la présence de ce trou béant à la base de ce laboratoire immergé.