Les coulisses de
"À votre avis"
une émission politique
et en direct!

Depuis septembre passé, l’émission politique de la RTBF a fait peau neuve. Nouvelle formule pour une nouvelle case, désormais c’est le mercredi soir que Sacha Daout présente « À votre avis ». Une émission en direct et en public qui, chaque semaine, s’attaque à un sujet d’actualité. Derrière un présentateur, un Kroll incisif et une poignée d’invités, c’est toute une machinerie qui est en marche. Mixeur, éditeur ou encore correcteur image, nombreux sont les postes essentiels au bon fonctionnement d’une telle émission.

Dans le cadre du rendez-vous dominical « Dans le secret des lieux », la rédaction de LaLibre.be vous invite à découvrir les coulisses et le fonctionnement d’une émission interactive et en direct.

Au détour d’un long couloir de la RTBF, un bureau est particulièrement agité pour un mercredi soir. Alors qu’il est passé 18h, Sacha Daout et Hugues Angot, respectivement présentateur et éditeur de l’émission, peaufinent les dernières questions qui seront posées sur le plateau. La diffusion commence à 22h, dans quelques heures à peine, le compte à rebours est lancé.

Il est 18h32, Sacha Daout et Hugues Angot quittent leur bureau et empruntent le labyrinthe de couloirs de la RTBF. Ils arrivent finalement en cellule de montage pour vérifier l’avancement des micros-trottoirs tournés le jour même. Quelques petits conseils et directives de la part du duo permettent au journaliste présent de parfaire son sujet. Les capsules vidéos passeront lors de l’émission du soir.

Quelques étages plus bas dans le studio 4 qui sera le théâtre des évènements de la soirée, les différents techniciens préparent les lumières et les caméras.

Après une première vérification, la caméra « grue », une des huit caméras du plateau, semble ne pas fonctionner.

Pendant que certains s’affairent à la résolution du problème technique, le directeur de la photographie, lui, travaille au paramétrage de la lumière. Ce studio étant multi-usage, il doit à chaque fois repositionner les projecteurs.

Il est 19h30 et le studio 4 est désormais relativement vide. Bientôt, un quarantaine de personnes rempliront les tribunes.

Avant que quiconque ne rentre dans le studio, un premier bout de direct est prévu pour la fin du journal télévisé.

Il est 20h05 et quelques secondes, François de Brigode clôture son journal dans un studio à quelques mètres de là. Ses derniers mots s’adressent à Sacha Daout qui introduit alors pendant une trentaine de secondes le sommaire du soir. Son verbe est clair et sa diction précise, il finit par inviter le téléspectateur à rester jusque 22h.

D’ici là, les invités et acteurs de la soirée sont accueillis peu à peu et le public s’installe.

30 minutes avant le début de l’émission, le régisseur fait rentrer le public. Sacha Daout et Hugues Angot s’adressent aux spectateurs avec un discours bien rodé qui a un rôle préventif majeur. Quelques consignes sont rappelées : ne pas bâiller excessivement et éviter de se gratter, bref essayer de distraire le moins possible l’œil du téléspectateur.

Tout est alors en place et prêt sur le plateau. Ce dernier sera commandé à distance depuis une régie à quelques mètres de là, la régie 24.

Dans cette régie 24, une dizaine de personnes œuvrent dans l’ombre et veillent au bon fonctionnement de l’émission. Comme une horloge bien huilée, chaque rouage a une fonction qui permet de faire tourner la machine.

Il est 22h et dans la régie quelques « bonne émission ! » sont lancés machinalement de part et d’autre de la pièce. Par habitude, quelques voix répondent. La tension monte d’un cran.

5...4... 3... 2... 1... générique !

  • Le réalisateur expérimenté enchaîne les caméras. Concentré, il lance machinalement : « la deux ! », « maintenant la trois ! », « plus serré la trois ! » ou encore « attention on va mettre un Kroll !».

    Tout se déroule sans accroche et les minutes passent. L’ambiance se détend au fur et à mesure et certains s’autorisent même quelques boutades sur les longueurs de certains politiques qui ne semblent pas vouloir lâcher le crachoir.

    À mi-parcours, Hugues Angot glisse dans l’oreille du présentateur : «  OK jusqu’ici tout va bien » et d’ajouter «  je t’ai mis un  tweet pertinent, c’est quand tu veux ».

  • Dessine-moi un politique

    Depuis le début d’émission, dans un coin de la régie 24, Kroll se gratte le menton et réfléchit, il gomme et crayonne.

    Dans son casque, l’émission se déroule et les idées fusent. Certains dessins ne font pas long feu et finissent dans la corbeille, d’autres passent à l’antenne et déclenchent des rires sur le plateau.

    Kroll en est sûr, ces caricatures permettent de mettre en avant le sous-texte de ce qui se passe en plateau et de prendre un recul parfois nécessaire.

    C’est finalement le caricaturiste qui terminera l’émission par un dernier dessin, qu’il présente en personne sur le plateau. Les dizaines de spots peuvent alors s’éteindre, demain ils illumineront le plateau de Sans chichis.