D'Alfred Machin à "Noces" en passant par "Rosetta" et "C'est arrivé près de chez vous", les faits saillants de l'histoire du cinéma belge.
Par Hubert Heyrendt et Alain Lorfèvre
Première projection en Belgique d’un film en public, dans les galeries de la Reine.
Hippolyte De Kempeneer tourne le premier film belge : “Le roi Léopold II à l’Exposition de Tervueren”.
Le Français Alfred Machin signe le premier long métrage belge, “L’Histoire de Minna Claessens”, un mélodrame perdu.
Après la Première Guerre mondiale, l’heure est au patriotisme avec “La Belgique martyre” de Charles Tutelier.
Joris Ivens et Henri Storck filment “Misère au Borinage”, documentaire militant sur les mineurs.
Henri Storck fonde la Cinémathèque royale de Belgique. Gaston Schoukens signe la comédie “Bossemans et Coppenolle”.
André Cauvin, pionnier du cinéma colonial, signe “L’Équateur aux cent visages”.
Luc de Heusch signe le seul film du mouvement Cobra, le court métrage “Perséphone”.
Présentation à l’Expo universelle de Bruxelles des “Seigneurs de la forêt”, documentaire tourné au Congo en Cinémascope par Heinz Sielman.
Paul Meyer tourne dans les charbonnages du Hainaut le magnifique film, néoréaliste à l'italienne et engagé, “Déjà s’envole la fleur maigre”. Le Festival de Cannes offre une “mention d’honneur” à Lucien Deroisy et Émile Degelin pour “Si le vent te fait peur”.
André Delvaux s’impose avec “L’Homme au crâne rasé”.
Fondation du Centre du cinéma de la Communauté française et début des aides publiques au cinéma.
L’écrivain flamand Hugo Claus tourne “Les Ennemis”.
Jacques Brel s’essaye au cinéma avec “Franz”. Jacques Boigelot est le premier Belge nommé à l’Oscar du meilleur film étranger pour “Paix sur les champs”.
« Quatre cents coups » de Jean-Pierre Léaud
Benoît Lamy est remarqué à Montréal et Moscou avec son radical “Home Sweet Home”.
Chantal Akerman impose son style avec “Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles”. Illustrateur belge exilé aux Etats-Unis, Picha parodie Tarzan dans le dessin animé adulte “La honte de la jungle”.
Le film d’animation “Harpya” de Raoul Servais reçoit la Palme d’or du court métrage au Festival de Cannes.
“Le lit”, premier film de Marion Hänsel.
Gérard Corbiau offre au cinéma belge un succès populaire avec “Le maître de musique”.
“Koko Flanel” du Flamand Stijn Coninx est le premier film belge à dépasser le million d’entrées.
Jaco Van Dormael décroche la Caméra d’or au Festival de Cannes et le César du Meilleur film étranger avec “Toto le héros”.
Benoît Poelvoorde, André Bonzel et Rémy Belvaux enflamment Cannes avec “C’est arrivé près de chez vous”.
Jaco Van Dormael est en compétition à Cannes avec “Le huitième jour”, qui vaut un prix d’interprétation à Daniel Auteuil et Pascal Duquenne. Luc et Jean-Pierre Dardenne se réinventent et trouvent leur style avec “La Promesse”.
“Ma vie en rose” ouvre à Alain Berliner les portes d’Hollywood.
A Cannes, les Dardenne décrochent la première Palme d’or belge avec “Rosetta”. A la Mostra de Venise, Nathalie Baye et Sergi López sont primés pour leur prestation dans “Une liaison pornographique” de Frédéric Fonteyne.
Gérard Corbiau signe “Le Roi danse”, alors film belge le plus cher de l’histoire (19 millions d’euros).
Coproduit en Belgique, le Bosniaque Danis Tanovic décroche l’Oscar du meilleur film étranger pour “No Man’s Land”. Création de Wallimage, fonds audiovisuel wallon.
Lucas Belvaux s’offre trois films en un (“ Un couple épatant” – “Cavale” – “Après la vie”). Les Dardenne séduisent Cannes avec “Le fils”, qui vaut le prix d’interprétation à Olivier Gourmet.
Tom Barman lance la Nouvelle vague flamande avec “Any Way the Wind Blows”. Erik Van Looy cartonne avec “La mémoire du tueur”.
Vague de nouveaux réalisateurs au sud du pays : Fabrice Du Welz (“Calvaire”), Abel et Gordon (“L’iceberg”), Joachim Lafosse (“Folie privée”), Stephan Streker (“Michael Blanco”), Olivier Smolders (“Nuit noire”) et Vincent Lannoo (“Ordinary Man”). Mise en place de l’incitant fiscal dit “tax shelter”, qui dope les financements des films.
Deuxième Palme d’or pour les Dardenne avec “L’Enfant”. “Ultranova” de Bouli Lanners est sélectionné au Festival de Berlin et décroche le prix du public.
Sam Garbarski présente en Compétition à Berlin “Irina Palm”, avec la rock star Marianne Faithfull.
Quatrième film en Compétition à Cannes et quatrième prix pour les Dardenne (celui du scénario) pour “Le silence de Lorna”. Felix Van Groningen explose avec “La Merditude des choses”. Van Looy bat le record belge d’entrées (1,2 million) avec le thriller “Loft”. “Fly Me To The Moon” de Ben Stassen est le premier long métrage d’animation en relief et en Imax du monde.
Jaco Van Dormael signe “Mr Nobody”, film belge le plus cher de l’histoire. Il décrochera 6 Magritte. Révélation de Nabil Ben Yadir avec “Les Barons”.
Première cérémonie des Magritte, prix du cinéma belge francophone. Honorée à la Mostra de Venise, Chantal Akerman y présente son dernier film, “La folie Almayer”. A Cannes, les Dardenne décrochent le Grand Prix avec “Le gamin au vélo”. Le Flamand Michaël Roskam se distingue avec “Rundskop”, nommé à l’Oscar du meilleur film étranger.
Le dessin animé “Ernest et Célestine” de Vincent Patard, Stéphane Aubier et Benjamin Renner obtient le César du meilleur film d’animation, trois Magritte et une nomination à l’Oscar.
Présenté à Berlin, “The Broken Circle Breakdown” de Felix Van Groningen en revient avec le prix du public.
Pour une fois rentrés bredouilles de Cannes (mais honorés par deux Magritte), les Dardenne accompagnent Marion Cotillard à Los Angeles, où elle est nommée à l’Oscar pour “Deux jours, une nuit”.
Transformant Benoît Poelvoorde en Dieu, Jaco Van Dormael renoue avec le succès public avec “Le Tout Nouveau Testament” et décroche 4 Magritte.
“Les premiers, les derniers” de Bouli Lanners cartonne aux Magritte (5 prix). Joachim Lafosse retrouve Cannes avec le magnifique “L’économie du couple”.
Stephan Streker épure son cinéma avec l’impressionnant “Noces”, succès en salles.