LES CITÉS DU FUTUR

Depuis la sédentarisation de l’Homme durant le Néolithique, les modèles des villes et villages n’ont cessé d’évoluer. Nombreuses furent les inventions qui ont agi comme moteur de ces changements. Il est maintenant impensable d’envisager nos cités modernes sans la motorisation des véhicules, l’eau courante ou encore un réseau tentaculaire de routes et chemins. Mais qu’en est-il des inventions qui, d’ici vingt ou trente ans, paraîtront à leurs tours indispensables ? À quoi ressembleront les villes de demain ?

Dans le cadre du rendez-vous dominical « C’est pour demain ! », LaLibre.be vous invite à découvrir les villes du futur!

Selon les experts, d’ici 2050, près de 70 % de la population mondiale vivra dans des villes. Début du siècle, nous avons assisté à un passage de cap significatif, désormais plus de la moitié de l’humanité habite en zone urbaine.

Avec cet afflux massif qui semble irrémédiable dans les décennies qui arrivent, les villes vont dès lors devoir s’adapter. On estime à 2,5 milliards le nombre d’individus voués à migrer vers les villes d’ici 2050. Le défi de la surpopulation sera l’un des grands enjeux de ce siècle et façonnera le paysage de demain, reste à voir si cette métamorphose forcée pourra être maîtrisée par l’homme et la technologie ou verra diminuer drastiquement les conditions de vie de la population.

La métamorphose des zones urbaines, suite à cette croissance de population, est irrémédiable. Il reste alors à voir si l’Homme tentera de sortir de la boucle infernale de surconsommation des ressources de la Terre, ou continuera ce que beaucoup considère comme une course se dirigeant droit dans le mur.

La suite de ce dossier sera une projection optimiste de ce que pourrait être le futur de nos villes. Pour cela, rien de mieux que de partir à la rencontre de concepts et inventions venant des quatre coins du monde et qui pourraient bien transformer à jamais le paysage urbain.

Première étape de notre périple : la Corée du Sud ! Plus précisément la ville de Songdo à une heure de Séoul. Une ville pas comme les autres, car elle est « intelligente ».

Une ville intelligente, ou Smart City en anglais, est un terme un peu vague qui désigne un environnement urbain « augmenté » grâce aux nouvelles technologies. Les différents capteurs et caméras qui quadrillent ces villes permettent alors une meilleure gestion des ressources, une sécurité (et une surveillance) accrue, mais aussi une gestion du trafic plus fluide (les feux de signalisation réagissant, par exemple, aux besoins de la circulation routière).

Songdo, inexistante il y a 15 ans, impressionne par sa modernité. Métro ne produisant aucun rejet de CO2, taxis fluviaux, système de gestion des déchets qui les évacue automatiquement vers les centres de tri, feux de signalisation intelligents et toits recouverts de végétaux ne sont que quelques exemples de l’ultra-modernité de cette ville.

Pour l’anecdote, une partie du clip de la célèbre chanson Gangnam Style de PSY a été tournée dans cette ville.

Un projet qui, malgré tout, n’a pas que des aspects positifs. La construction de cette ville artificielle aurait fait disparaître la « vasière » qui s’y trouvait, un refuge naturel utilisé par de nombreux oiseaux migrateurs.

Après la Corée du Sud, prochaine étape encore plus dépaysante : direction le Nord-Ouest de la France!

En décembre 2016, Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie, inaugure la toute première route solaire au monde. Une avancée technologique qui, plus d’un an après, a presque tenu ses promesses avec un rendement entre 85 et 90 % de ce qui était annoncé (elle devait théoriquement alimenter en électricité une ville de 5000 habitants).

Cette route solaire longue d’un kilomètre et la technologie qui tourne autour de ce concept restent par ailleurs encore perfectibles. Un projet ambitieux mais aux nombreux points négatifs: le prix 17 fois plus élevé qu’une installation photovoltaïque classique, la vitesse limitée de circulation par dessus suite aux nuisances sonores produites par les véhicules roulant sur ce dernier ou encore les nombreux problèmes techniques encourus pendant sa l'expérience.

Cette technologie une fois développée à son plein potentiel pourrait bien être une solution à la disparition des stocks d’énergies fossiles. Une alternative pleine de promesses quand on sait que la Belgique abrite plus de 150 .000 kilomètres de routes (ce qui équivaut à plus de trois fois la circonférence de la Terre).

Direction l’Asie avec Singapour et Sky Greens, une ferme pas comme les autres!

Depuis 2012, c’est du côté de Singapour que le futur de l’agroalimentaire est en marche. Une petite révolution qui pourrait bien doucement métamorphoser le monde de l’agriculture. Un concept qui pourrait être la réponse à la surpopulation et à la demande grandissante de denrées alimentaires.

Il faut savoir que Singapour est le deuxième pays le plus dense au monde avec 7 829 habitants/ km2 (en Belgique on recense un peu plus de 350 habitants au kilomètre carré).
Une possibilité d’effectuer de la production alimentaire au sein même du pays permettrait une émancipation progressive du pays par rapport aux imports de l’étranger.

Sky Greens c’est un système rotatif qui permet de faire pousser des légumes dans des tours de 9 mètres de haut. L’installation peut produire jusqu’à une demi-tonne de légumes par jour, et ce sur uniquement 3,65 hectares de terrain. Pour produire une quantité équivalente, sur une plantation horizontale classique, il faudrait un terrain dix fois plus grand et le double de travailleurs.

Alors que les innovations précédentes risquent fortement de métamorphoser nos villes occidentales, du côté des pays en voie de développement (les principaux pays touchés par l’explosion démographique actuelle et future), l’avenir semble précaire.