Lalibre.be Il était une fois

Le maréchal Pétain,
ce fantôme que la France
enterra deux fois

En février 1973, un « commando » amateur se rendait sur l’île d’Yeu pour voler la dépouille du maréchal Pétain. Objectif : enterrer au sanctuaire de Douaumont, parmi ses soldats, l’un des chefs de la bataille de Verdun de 1916.

LaLibre.be vous raconte cet incroyable enlèvement… et revient sur l’ « encombrant monsieur Pétain ». Unanimement condamné après-guerre pour sa collaboration avec le régime nazi, il compte encore aujourd’hui de fervents adeptes à travers la France.

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maréchal Pétain
Carte île d'Yeu deco deco

La nuit est calme sur l’Île d’Yeu, au large de la Bretagne. Soudain, dans le cimetière local, un coup sourd résonne et roule sur les graviers. L’onde de choc file entre les croix avant de buter brutalement contre le mur de la gendarmerie toute proche. Pourtant, personne ne semble être alerté par cet étrange fracas en cette nuit du 18 au 19 février 1973. Autour d’une tombe en marbre blanc, six hommes s’affairent fiévreusement. A coups de barre à mine, ils défoncent le joint d’une pierre tombale lourde de plusieurs centaines de kilos. Bien vite, le caveau cède ! Au fond, un cercueil gît.

Les mystérieux fossoyeurs sont les premiers surpris : malgré plus de 20 ans sous la terre, les planches de la sinistre bière sont en excellent état. Au-dessus, cette inscription en lettres capitales : « Philippe Pétain, maréchal de France ».

Nous sommes à deux semaines des élections législatives françaises et le maréchal, vainqueur de Verdun puis traître de la Collaboration, est sur le point de s’offrir une fortuite et funèbre permission…

Celui qui manie la barre à mine, c’est Hubert Massol, 36 ans. Cet ancien d’Algérie devenu agent publicitaire est un grand admirateur de Pétain depuis sa plus tendre enfance. « En 40, j’avais trois ans. Le chef de l’Etat, c’était le père de la Nation, quelqu’un qu’on devait révérer comme le pape », racontera plus tard ce pétainiste de la seconde génération, encore fier de son exploit quarante ans après.

Autour de lui, cinq personnes forment le commando venu kidnapper la dépouille du maréchal en vue de l’enterrer à Douaumont (département de la Meuse, Est de la France), conformément au vœu formulé dans son testament rédigé en 1938. « Tout le monde a retrouvé l’esprit commando. J’ai crié “maréchal, nous voilà !” C’est venu spontanément. On était là pour ça », se souvient-il.

J’ai crié “maréchal, nous voilà !”

De prime abord, rien ne semble relier les compagnons d’Hubert Massol. L’un, Michel Dumas, est marbrier. S’il est là, c’est surtout pour remettre en place la pierre tombale, ni vu ni connu… en principe. Un autre est un ancien para qui a entraîné son père dans l’aventure. Le groupe est complété par un ancien légionnaire hongrois et un anticommuniste polonais réfugié en France qui voit dans ce coup incroyable une occasion de remercier sa nouvelle patrie de l’avoir accueilli.

Mais la tête pensante du projet est absente, elle. A des centaines de kilomètres de là, Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat et pétainiste de la première heure, attend patiemment à Paris que son idée de kidnapper le corps du maréchal pour l’ensevelir parmi les Poilus soit couronnée de succès. C'est lui qui est allé trouver le marbrier Dumas puis a - sans trop de difficulté - convaincu son ami Massol de passer à l'action. Ce dernier a recruté ses comparses qui ont débarqué sur l’île quelques heures plus tôt.

Maître Jean-Louis Tixier-Vignancour

Maître Jean-Louis Tixier-Vignancour

le véritable “cerveau” de l’opération

Trajet

Une couche de ciment frais

En une trentaine de minutes, l’affaire est bouclée. Le cercueil du maréchal est chargé à bord d’une camionnette bleue immatriculée en région parisienne. Le véhicule est arrivé sur l’île le 16 février sous le fallacieux prétexte d’amener des marchandises pour le marché local. La pierre tombale est rapidement rescellée par l’habile Michel Dumas. Celui-ci utilise quelques feuilles d’un journal espagnol pour colmater l’une ou l’autre brèche avant de recouvrir le tout d’une belle couche de ciment frais. Un vrai travail d’artiste en somme…

Le commando se rend ensuite dans un petit hôtel tenu par un homme acquis à leur cause. Là, Michel Dumas, encore lui, écrit quelques cartes postales et charge l’hôtelier de les expédier. La désinvolture du marbrier n’a d’égale que sa bonhomie. Plus tard, il confiera, en pouffant presque, que cette violation de sépulture, c’était juste « une bricole », un truc marrant quoi. « Ce n’était pas une opération criminelle. Plutôt un geste patriotique envers le maréchal Pétain qui avait demandé à être enterré à Douaumont. »

Un geste patriotique envers
le maréchal Pétain

Un « buzz » avant les législatives

« Un geste patriotique » ? Un coup médiatique en tout cas. Un « buzz » version année 70. Car Tixier-Vignancour n’a pas envoyé ses hommes sur l’Île d’Yeu en plein mois de février par hasard. Les 4 et 11 mars de cette année-là auront lieu les élections législatives. Une occasion en or pour marquer les esprits et, pourquoi pas, rétablir la mémoire de Pétain que ses partisans jugent salie depuis le procès de 1945.

Un procès au terme duquel le maréchal fut condamné à la peine de mort. Sur décision du général de Gaulle, cette sentence sera transformée en réclusion à perpétuité sur l’Île d’Yeu. Philippe Pétain y décédera le 23 juillet 1951, à 95 ans. Devenu un vieillard sénile, le militaire ne se souvenait même plus qu’il avait été chef de l’Etat et peinait à se rappeler qui, des Allemands ou des Américains, il avait un jour affronté sur le champ de bataille.

Tixier-Vignancour, candidat à la présidentielle en 65 (avec un directeur de campagne du nom de… Jean-Marie Le Pen), rêve donc depuis des années de réhabiliter la mémoire de « son » maréchal. Et il n’est pas seul.

Dans l’immédiat après-guerre, des hommes comme Pierre Taittinger (fondateur des champagnes du même nom) et Jean Borotra (le célèbre « Basque bondissant », vainqueur à Wimbledon et à Roland Garros dans les années 20) se réunissent au sein d’une « Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain » (ADMP). Leur combat : la réhabilitation de l’homme de Vichy et, bien sûr, la translation de ses cendres à l’ossuaire de Douaumont.

Parmi tous ces nostalgiques de la collaboration, seul Tixier-Vignancour prend le problème à bras le corps. Il le niera avec force par la suite, mais c’est lui qui fait les premiers repérages sur l’Île d’Yeu et fixe « l’enlèvement » au mois de février, trois jours avant l’anniversaire du début de la bataille de Verdun.

L’enlèvement, justement, se déroule sans accrocs. Au petit matin du 19 février, le commando embarque comme prévu à bord d’un bac en direction du continent. Objectif : Douaumont et son cimetière pour des obsèques discrètes mais ô combien symboliques.

Douaumont dernière sépulture des “Poilus” de Verdun

Douaumont,

dernière sépulture des “Poilus” de Verdun

Un gardien fouineur

Ce que Massol et ses hommes ignorent, c’est qu’ils sont déjà repérés ! Et tout ça à cause d’un malheureux concours de circonstances. Le 19 février, une équipe de footballeurs est passée voir la tombe du maréchal, l’unique attraction locale. En toute logique, les allées en gravier devraient être labourées par les pas des sportifs. Mais le commando, soucieux de discrétion, a pris soin d’effacer toutes les traces au sol… les siennes et celles des joueurs avec ! Surpris par cet ordre inattendu, le gardien du cimetière fouille aux alentours et découvre le joint tout frais du caveau.

Il communique aussitôt à la gendarmerie ces étranges découvertes. Une fois le caveau ouvert, les pandores ne peuvent que constater la disparition du cercueil. Au début, l’enquête piétine. Les journaux espagnols calés sous la pierre par Michel Dumas aiguillent les autorités vers une fausse piste. Peut-être s’agit-il d’un coup monté par des franquistes… ou par un certain Léon Degrelle, l’ardent défenseur belge du nazisme réfugié en Espagne depuis la fin de la guerre ?

Le registre du bateau qui effectue les liaisons vers le continent est épluché. La camionnette bleue venue de Paris attire rapidement l’attention. Bien vite, toute la chaîne de commandement est prévenue, depuis le préfet jusqu’à Raymond Marcellin, le ministre de l’Intérieur d’alors. Connaissant la volonté des pétainistes de ramener le maréchal à Verdun, toutes les routes de Lorraine sont placées sous haute surveillance, avec barrage de police et fouilles systématiques des véhicules suffisamment grands pour contenir un cercueil.

Alors que l’étau se resserre autour d’eux, Massol et sa bande de pieds nickelés suivent leur plan à la lettre. Direction le château de la Vérie, en Vendée, propriété du marquis Boux de Casson. Lui aussi partisan de Pétain - et ami de Tixier Vignancour - il avait proposé ses services au commando. Les six hommes doivent prendre un peu de repos et changer de véhicule. C’est en tout cas ce que Massol expliquera plus tard. Sur place pourtant, rien. Le marquis s’est dégonflé et est aux abonnés absents!

Les champs elysées

Et le maréchal descendit (à nouveau)
les Champs-Elysées

Le groupe reprend la route, avant d’apprendre à la radio que toutes les polices de France sont à ses trousses. Un plan B est bâti à la hâte : en route pour Saint-Ouen, en banlieue parisienne, où la précieuse dépouille est dissimulée dans un vulgaire box situé au n°30 de l’avenue Gabriel-Péri. Sur le trajet, Massol se paye le luxe de descendre les Champs-Elysées ! « J’ai voulu rendre à ma façon un hommage au maréchal Pétain », sourit-il. La dernière fois que le militaire avait « paradé » ainsi, c’était au lendemain de la victoire de la Grande Guerre…

Pendant ce temps, Tixier-Vignancour joue profil bas. Pas question qu’on apprenne qu’il est à l’origine de ce rapt aussitôt qualifié de « procédé particulièrement odieux sur le plan moral » par le Premier ministre Pierre Messmer. L’ADMP, l’association pour défendre la mémoire du maréchal, désapprouve totalement l’opération. Réhabiliter Pétain d’accord… mais de là à violer une sépulture, il ne faut pas exagérer quand même, plaident Jean Borotra et Jacques Isorny, l’avocat de Pétain à son procès de 1945.

La presse n’est pas plus tendre. « Réprobation générale après le viol de la sépulture du maréchal Pétain », titre « Le Parisien libéré ». Quant au journal « Le Monde », il flingue la « niaiserie » de « dangereux imbéciles » qui vivent « dans un état d’exaltation permanent et dans un brouillard d’illusions, de faux héroïsme et de haine recuite qui leur bouche la vue et leur fait parfois perdre la tête ». « De tels imbéciles ne prêtent pas à rire », ajoute « Le Monde » qui parle ni plus ni moins de « prise d’otage ».

À partir du 21 février, l’enquête policière avance à toute vitesse. D’indice en indice, les auteurs du délit sont coffrés les uns après les autres. A l’exception de leur chef. Tous risquent un an de prison pour leur délit de violation de sépulture. Massol, fanfaron jusqu’au bout, se dit prêt à courir le risque pour son idole… Mais pas avant un baroud d’honneur. Le 21 février, il convoque les journalistes dans un café situé Avenue de la Grande-Armée et expose son souhait : négocier une solution intermédiaire avec le président de la République.

Masso Jusqu’au-boutiste par nature, Massol veut que le corps de Pétain soit temporairement entreposé aux Invalides, avant d’être installé à Douaumont. A peine a-t-il fini sa conférence de presse improvisée que des sirènes retentissent. Face aux enquêteurs, il avoue aussitôt où se trouve la camionnette et son précieux chargement. Le voilà emmené à la prison de la Santé. Le corps de Pétain, lui, fait escale à la chapelle du Val-de-Grâce où son corps est veillé par une vingtaine de gardes mobiles. Son cercueil est recouvert par un grand drapeau français.

Ultime enterrement,
devant des centaines de curieux

Le 22 février, trois jours après son départ, le maréchal de France est de retour dans son modeste cimetière de l’île d’Yeu. Plusieurs centaines de curieux assis à cette nouvelle inhumation d’un genre inédit. Le tout « dans une atmosphère de kermesse », écrit un journal local. Pétain est à nouveau enterré et le dossier de ses kidnappeurs avec. À tous les niveaux de pouvoir, on refuse d’offrir à cette bande d’extrémistes une tribune du haut de laquelle ils pourraient jouer les martyrs ! Le 24 février 1973, Massol et ses comparses sont libérés sans autre forme de procès. Ils seront amnistiés l’année suivante.

De son côté, Tixier-Vignancour ment comme un arracheur de dents : « Massol est un garçon pondéré, calme, plein de bon sens. Et rien n’aurait pu me faire penser qu’il aurait pris cette initiative », jure-t-il devant les caméras de télévision.

En 1985, le « garçon plein de bon sens » adhère au Front national de Jean-Marie Le Pen. Devenu conseiller municipal à Asnières-sur-Seine et président de l’ADMP, Hubert Massol continue encore aujourd’hui son combat. Collectionneur passionné de reliques de son héros – dont un bureau acquis pour une petite fortune lors d’une vente aux enchères en 2009 (article à découvrir sur Liberation.fr), il ne semble rien regretter des ses aventures de 1973.

Du bout des lèvres, sous son éternelle moustache devenue grisonnante, le vieil homme reconnaît quand même que la manœuvre était peut-être excessive… Interrogé par France 2 dans l’émission « un jour une histoire » fin 2013, il confiait: « Je pense qu’en étant plus diplomate, on serait peut-être arrivé à quelque chose. ». Son dernier fait d’armes, à bientôt 80 ans, a de quoi faire sourire. Fin août 2014, il lançait une pétition en ligne pour obtenir le transfert de la fameuse dépouille à Douaumont. Adressé à François Hollande, le texte a pour l’instant récolté une petite centaine de signatures.

Je pense qu’en étant plus diplomate,
on serait peut-être arrivés à quelque chose.

25 juillet 2014

« Inévitable séance photo »
devant la célèbre tombe

« [De nos jours], le pétainisme tient plus de la maison de retraite que du mouvement d’avenir », notait il y a quelques années déjà l’historien Jean-Yves Le Naour dans « On a volé le maréchal ! » (Larousse, 2009). Ridiculisés par l’affaire de 1973, les partisans du maréchal sont aujourd’hui plus discrets que jamais. Le dernier hommage officiel, une gerbe de fleurs offerte par François Mitterrand, remonte à 1992.

Mais les pétainistes n’ont pas disparu pour autant! Toujours galvanisés par cette figure qu’ils considèrent comme le sauveur de la France en 1914 puis en 1940, quelques irréductibles, dont des jeunes, se raccrochent aux trois valeurs si chères à leur leader: « Travail, famille, patrie ».

L’hommage de l’ADMP et de Jeune Nation sur la tombe du maréchal, en juillet 2014

Interrogé dans «Complément d’enquête » sur France 2 en mai 2013, un membre des très radicales « Jeunesses nationalistes » expliquait par exemple que ces trois mots, devise de l’Etat français lors du régime de Vichy, représentent pour lui «les fondements d’une Nation ». « La famille est le socle de tout. Le système actuel tape à mort sur la famille. Ça a commencé par l’émancipation de la femme, l’avortement, le mariage homosexuel… », détaillait alors ce camarade d’Alexandre Gabriac, ancien membre du Front national dont il a été exclu en 2011.

En 2014 aussi, une poignée de fans ont commémoré le décès de Philippe Pétain. Le 23 juillet dernier, à quelques pas du sanctuaire de Douaumont, une modeste délégation (11 personnes, dont 3 enfants) a entonné un timide « maréchal, nous voilà! », suivi d’un discours en forme de cours d’histoire revue et corrigée par le prisme nationaliste.

Deux jours plus tard, selon un compte-rendu publié sur Internet, ils étaient « une dizaine de militants » à faire le voyage jusqu’au cimetière de l’Île d’Yeu. Dans une ambiance proche de la colonie de vacances (camping au grand air et « séance de photos inévitable » devant la célèbre tombe), les membres de l’ADMP et d’autres « camarades de combat » ont célébré la mémoire de « l’homme des situations désespérées, chef de guerre et [...] grand homme d’Etat nationaliste ».

Pas découragée pour un sou, l’ADMP en a profité pour renouveler son souhait de transférer la dépouille du maréchal à Douaumont. Les quelques « jeunes présents », vêtus d’un t-shirt sombre siglé « Jeune nation. Une doctrine, un combat », accompliront-ils le rêve de leurs aînés?

Interview

Trois questions à Jean-Yves Camus,
spécialiste de l’extrême droite

Le pétainisme est presque moribond, mais il n’est pas tout à fait mort. Pour Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, si le culte du maréchal est en voie de disparition, son idéologie, elle, perdure. « Ce qui est intéressant, c’est la manière dont on continue, à l’extrême droite, de se réclamer des idées du maréchal », analyse celui qui est aussi directeur de l'Observatoire des radicalités politiques (Orap) et chercheur associé à l'institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

Camus

Plus de 60 ans après la mort du maréchal Pétain, trouve-t-on encore beaucoup de gens pour perpétuer sa mémoire?

Les groupes qui ont pour objet principal la défense de la mémoire du maréchal Pétain sont évidemment extrêmement petits. Pour la bonne raison qu’il n’existe pratiquement plus de survivants directs de cette période. L’ADMP était très vivante dans les années 50-60 avec des personnalités importantes du régime de Vichy. Aujourd’hui, c’est une association de vieux messieurs rejoints par quelques jeunes qui tentent à leur tour de maintenir le flambeau.

Le culte de Pétain en tant que tel est donc devenu anecdotique?

Oui. Ce qui est plus intéressant par contre, c’est la manière dont on continue, à l’extrême droite, de se réclamer des idées du maréchal. Il y a une tendance par exemple chez les nationalistes à reprendre le « travail, famille, patrie » de Pétain. C’est un triptyque très ancré dans des petits groupes tels que l’Œuvre française qui a été dissoute par Manuel Valls [à la suite de la mort du militant d’extrême gauche Clément Méric au cours d’une rixe avec des militants d’extrême droite à Paris en juin 2013, NDLR], mais qui reste active sous d’autres formes. Dans le milieu catholique traditionaliste aussi, il y a une approbation du mot d’ordre de l’Etat français à l’époque de Vichy, une évaluation de l’histoire selon laquelle Pétain, par son action en tant que chef de l’Etat, a voulu protéger la France.

Pour autant, tous les électeurs d’extrême droite, en particulier ceux du Front national, ne se sentent pas l’âme pétainiste...

C’est absurde de dire que les électeurs du FN sont pétainistes. Si vous interrogez les électeurs du FN sur qui est Pétain, vous aurez un écho assez faible. C’est aussi réducteur que de dire que, lors des élections de 1995 en Belgique, les partisans de Marguerite Bastien [élue députée fédérale FN en 1995 avant de fonder le Front nouveau de Belgique un an plus tard, NDLR] exprimaient un vote rexiste! Ce qui est sûr, c’est qu’une frange de l’électorat frontiste a une vision conservatrice et autoritariste de la société liée à des valeurs traditionnelles. Mais il faut pousser l’analyse plus loin. Aujourd’hui, le FN drague aussi l’électeur de gauche avec d’autres arguments tels que la valeur travail, le monde ouvrier, l’impact de la mondialisation financière…

LaLibre.be

Dossier réalisé par

Journaliste : Ambroise Carton

Webdesigner : Nicolas Jacquet

Chef de projet : Pauline Oger

Rédacteur en chef : Dorian de Meeûs

Crédits

jeune-nation - Wikipedia - France2 - France3
Reporters - IRIS - Rue des Archives/AGIP