Viande artificielle et impression alimentaire 3D: la nourriture de demain!

À travers le monde, des milliers de scientifiques travaillent sur le futur de ce qui se trouve dans nos assiettes. D’ici 2050, au moins neuf milliards d’êtres humains peupleront la terre et devront être nourris. Les alternatives viables à la consommation actuelle dite « classique » sont encore peu répandues, mais de nouvelles technologies prometteuses sont découvertes chaque année.

Dans le cadre du rendez-vous dominical « c’est pour demain ! », la rédaction de LaLibre.be vous invite à découvrir deux innovations qui pourraient bien révolutionner l’assiette du futur: la viande in vitro et l’imprimante 3D alimentaire !

la science vous propose...
...de la viande in vitro!

Le 5 août 2013, le premier steak entièrement créé en laboratoire était dévoilé au monde. La production de cette petite tranche de bœuf de 142 grammes coûte alors près de 250 .000 euros. Un prix qui se justifie par les 20 .000 minuscules tranches individuellement élevées en laboratoire qui le compose.

Sergey Brin, cofondateur de Google, est l'homme derrière le financement de ce premier steak artificiel.

Sergey Brin, cofondateur de Google, est l'homme derrière le financement de ce premier steak artificiel.

Sur le plan éthique et écologique, cette nouvelle forme de viande est révolutionnaire. En effet, le donneur bovin se voit prélever sous anesthésie locale du tissu musculaire qui est ensuite mis en culture, laissant l'animal vivant et en bonne santé. À grande échelle, cela permettrait d’éviter les souffrances animales liées à l’élevage intensif. Cela permettrait aussi de réduire drastiquement la consommation d’eau des élevages - même si une quantité moindre est toujours nécessaire - et de supprimer l’apport de nourriture dédié à la croissance du bétail.

Mark Post, créateur du premier steak artificiel.

Mark Post, créateur du premier steak artificiel.

Depuis quelques années plusieurs entreprises se sont lancées dans le développement de viande in vitro. Aucune viande artificielle n’est encore disponible sur le marché mais cela ne saurait tarder.

En effet, le prix de production massive de telles « viandes » est aujourd’hui plus de 30 .000 fois moins cher qu’à ses débuts. Le coût nécessaire pour produire un steak équivalent au pionnier de 2013 est ainsi passé du quart de millions à seulement une dizaine d’euros.

Cette nouvelle manière de produire la viande semble sortir tout droit d’un spin-off du film culte l’Aile ou la Cuisse de Claude Zidi. Pourtant, les premiers produits devraient débarquer sur le marché en 2021.

Au XVe siècle, Gutenberg invente l’imprimerie. Six siècles plus tard, une nouvelle révolution débarque et ajoute une troisième dimension à cette technologie : l’impression 3D est née.

Il aura par la suite fallu peu de temps pour qu’apparaissent des expériences remplaçant la matière première (la fibre de bois dans l’exemple ci-dessus) par des éléments comestibles. La première imprimante 3D alimentaire était née à son tour.

Déjà commercialisée, mais peu répandue, l’impression 3D alimentaire pourrait bien devenir un appareil d’électroménager aussi commun dans nos cuisines que le micro-ondes ou le grille-pain. Faisant le bonheur des mauvais marmitons, l’imprimante 3d pourrait ainsi en quelques instants vous créer de toutes pièces un mets succulent.

Exemples de réalisations faites avec l'imprimante "Bocusini"

Exemples de réalisations faites avec l'imprimante "Bocusini"

Ici pas d’encre dans les cartouches, mais des matières premières et des produits frais. Ce doux mélange entre ingénierie et gastronomie peut ainsi mener à la conception de merveilles gustatives autant pour le ventre que pour les yeux. Structures tarabiscotées et symétries parfaites, l’imprimante 3D permet de créer facilement des mets hauts en couleur.

L'anecdote pâtisserie 3D et...
...CIA !?

Finalement, aussi étrange que cela puisse paraître, il existe bien un lien entre les pâtisseries 3D et... la CIA. Par contre, ce n’est point de la très célèbre agence de renseignement dont il est question ici, mais le Culinary Institute of America. Une école de cuisine de grande renommée qui, depuis 2015, développe un programme dédié à ce nouveau style de cuisine et forme les grands cuisiniers de demain à l’utilisation de l’impression 3D au fourneau.

À la CIA ils en sont sûrs, loin de remplacer les grands maîtres artisans dans les constructions culinaires, ces imprimantes permettront aux cuisiniers d'être encore plus inventifs et de repousser davantage les frontières de la gastronomie. Simple gadget ou révolution naissante, les créations de chefs de l'école de cuisine en restent bluffantes.

cake "à la parisienne" du chef Vaccaro du Culinary Institute of America ©WAMC

cake "à la parisienne" du chef Vaccaro du Culinary Institute of America ©WAMC