L’histoire de l’humanité est pavée d’instants où tout aurait pu basculer. Dans le cadre du rendez-vous dominical « Il était une fois », la rédaction de LaLibre.be vous invite à découvrir quelques événements qui auraient pu mener à la catastrophe.

 Des ogives nucléaires qui s’écrasent par inadvertance, une fusée scientifique qui lance presque une Troisième Guerre mondiale et la maladie qui devint le plus grand fléau de l’histoire de l’humanité, bienvenue dans le grand récit des quasi-Armageddon.

Nous sommes en 1995, la guerre froide est terminée depuis quelques années et une mission scientifique effectuée conjointement entre la Norvège et les États-Unis frôle la catastrophe.

Les deux nations propulsent dans l’atmosphère une sonde scientifique ayant pour but d’étudier les aurores boréales au-dessus de la Norvège mais l’engin, qui culminera à une altitude de 1453 kilomètres, prend dans sa course la direction de la Russie. Une trajectoire qui a pour conséquence de mettre au plus haut niveau d’alerte l’ancienne URSS, prenant le tir de sonde pour celui d’un missile nucléaire.

La sonde Black Brant XII, similaire à celle envoyée étudier les aurores boréales

La sonde Black Brant XII, similaire à celle envoyée étudier les aurores boréales

Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie, est mis face au célèbre bouton rouge et les conséquences qui l’accompagnent. Il hésite alors pendant de longues minutes quant à la nécessité d’un tir de barrage nucléaire en direction des États-Unis.

Boris Eltsine, président de la Fédération de Russie de 1991 à 1999

Boris Eltsine, président de la Fédération de Russie de 1991 à 1999

Le chef d’état russe aurait été très réticent à donner l’ordre d’une contre-attaque ne pouvant croire à une telle déclaration de guerre. Une hésitation qui permet aux Russes de se rendre compte de l’erreur et de redescendre le niveau d’alerte. Les experts considèrent que la réticence de Boris Eltsine lors de cet événement a permis d’éviter un Armageddon nucléaire.  

La Peste noire

On considère qu’entre 1347 et 1352, la peste noire aurait tué entre 30 et 50 % de la population européenne. Une épidémie qui fait des dizaines de millions de victimes et qui, si elle avait continué à se propager, aurait pu décimer la population mondiale. 

La peste, originaire de Chine, décima également une énorme partie de l’Asie et de l’Afrique. Il est estimé que l’humanité échappa à l’extinction uniquement grâce aux mouvements de population encore fort limités à l’époque. Si un virus similaire venait à faire surface de nos jours, vu l’intense mobilité des peuples contemporains, l’humanité ne survivrait pas. 

Evolution de l'épidémie de peste noire en Europe ©Wikimedia

Evolution de l'épidémie de peste noire en Europe ©Wikimedia

Les ogives perdues

Clefs, écouteurs, chaussettes, armes nucléaires, nombreuses sont les choses que l’on peut perdre facilement. Et si le dernier élément de cette liste vous paraît impossible, sachez que depuis le début des années cinquante, les États-Unis en ont « perdu » plusieurs.

La première disparition mystérieuse se passe le 10 mars 1956, lorsqu’un avion transportant deux armes nucléaires disparaît en pleine traversée vers le Maroc. Les recherches, infructueuses, furent finalement abandonnées. Les deux bombes n’ont jamais été retrouvées. 

Il s'agissait d'un bombardier B47. ©Wikimedia

Il s'agissait d'un bombardier B47. ©Wikimedia

Dix ans plus tard, c’est un bombardier B52 qui perd son chargement en plein vol. Deux bombes nucléaires vont alors s’écraser en Caroline du Nord. Heureusement, l’impact n’enclenche pas l’explosion des deux ogives. Une d’entre elles est par ailleurs retrouvée alors que six des sept mécanismes nécessaires à sa détonation sont déjà enclenchés.

Une pancarte installée au point d'impact indique sobrement les faits qui se sont déroulés en 1961. ©Wikimedia

Une pancarte installée au point d'impact indique sobrement les faits qui se sont déroulés en 1961. ©Wikimedia

Finalement, c’est en 1968 qu’a lieu une autre "perte" d’engins nucléaires. Ces derniers étaient à bord du sous-marin USS Scorpion qui disparaît en pleine mission le 5 juin et ne sera retrouvé coulé qu’en octobre suivant. Les missiles nucléaires sous-marins qui gisent dans l’épave enfin retrouvée sont d’une puissance de onze kilotonnes (comme référent, celle lancée sur Hiroshima était d’un peu plus de 13 kt) et sont aujourd’hui toujours au fond de la mer, la récupération de ces ogives étant trop périlleuse.