76 ans du festival de Cannes
Official poster - 76th edition © Photo © Jack Garofalo/Paris Match/Scoop – Création graphique © Hartland Villa

Cannes et ses 76 bougies

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Chefs-d’oeuvre, révélations, ratages, scandales, polémiques, anecdotes : l'histoire du festival de Cannes. Palme après Palme.

Sur la croisette Fernand Denis et Hubert Heyrendt

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1939

Mae West, Gary Cooper, Douglas Fairbanks et Louis Lumière (Président du jury) sont attendus sur la Croisette. Hitler, lui, n’est pas attendu en Pologne, mais il viendra. Le festival est reporté à l’année suivante....

Adolf Hitler, le 5 octobre 1939 en Pologne

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1946

La Palme n’est pas encore inventée, alors il y en aura pour tout le monde. Onze films retourneront au pays avec un Grand prix du Festival international du film dont « Rome, ville ouverte » de Rossellini, « Lost Week-end » de Billy Wilder, « Brève rencontre » de David Lean.

« Lost Week-end » de Billy Wilder

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1947

Le palmarès est un peu moins confus, un peu moins pléthorique, et beaucoup moins brillant. A part Martine Carol en maillot de bain de satin et Jean-Paul Sartre en col roulé , rien à signaler.

Martine Carol

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1948

Tout comme en 50, il n’y aura pas de festival. Grèves, restrictions, travaux. A l’Assemblé nationale à Paris, un ministre déclare: « Faute d’argent, il n’y aura pas de Festival de Cannes » . C’était François Mitterrand.

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1949

Le palmarès se structure, une hiérarchie apparaît. « Le troisième Homme » arrive premier, suivi de « Au-delà des grilles » de René Clément, un abonné aux distinctions cannoises, trois en trois éditions.

« Le troisième Homme » de Carol Reed

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1951

Le premier ex-æquo de la série: « Miracle à Milan » (De Sica) et « Mademoiselle Julie » (Sjöberg). « All about Eve » de Mankiewicz n’a droit qu’à la troisième marche du podium. Un scandale. Pas le dernier.

« Mademoiselle Julie » de Sjöberg

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1952

« Othello » du tandem Welles-Shakespeare enlève le grand prix ex æquo. Mais c’est « Fanfan la Tulipe » qui soulève l’enthousiasme, avec Gérard Philipe et Gina Lollobrigida. « 91.54.92 », ses coordonnées à Cannes, parait-il.

Gina Lollobrigida dans « Fanfan la Tulipe »

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1953

« Le Salaire de la peur » est bien payé, Charles Vanel, meilleur interprète masculin, alors que Clouzot enlève le Grand prix. « Crin Blanc » de Lamorisse aussi, celui accordé aux courts métrages en compétition.

« Le Salaire de la peur » de Henri-Georges Clouzot

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1954

Le palmarès se rallonge dangereusement, Jean Cocteau le préside pour la seconde fois. René Clément et son « Monsieur Ripois » y figure pour la quatrième, il est à Cannes ce qu’Eddy Merckx sera plus tard à Milan-San Remo.

« Monsieur Ripois » de René Clément

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1955

Enfin la Palme d’or. Pagnol et son jury consacrent un film modeste et attachant: «  Marty » de Delbert Mann, mais passent à côté de Sophia, sublissime dans “L’or de Naples” et manquent James Dean dans « A l’Est d’Eden ».

James Dean dans « A l’Est d’Eden »

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1956

Le festival de tous les incidents dont le retrait de « Nuit et Brouillard » d'Alain Resnais sous les pressions diplomatiques allemandes. « Le Monde du silence » vaut la Palme au commandant Cousteau. Logique.

« Le Monde du silence » du commandant Cousteau

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1957

Le jury d'académiciens français présidé par André Maurois prime « La loi du seigneur » de William Wyler, laissant les accessits à « Kanal », chef-d’œuvre de Wajda, et au « Septième Sceau » de Bergman, un futur classique du septième art. La honte.

« Le septième sceau » d'Ingmar Bergman

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1958

« Quand passent les cigognes », on s’en souvient. Kalatozov, c’était le Wong Kar-wai venu de l'Est. Un critique de la revue “Arts”, lui aussi, ne fait que passer, il est interdit de festival à cause de ses articles peu amènes de l'an dernier.

« Quand passent les cigognes » de Mikhaïl Kalatozov

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1959

Le critique revient quand même. Au lieu d’une matraque de CRS, il reçoit le prix de la mise en scène. On lui a pardonné ses « Quatre cents coups ». « Orfeu Negro » emporte la Palme, « Hiroshima, mon amour », rien du tout.

« Quatre cents coups » de Jean-Pierre Léaud

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1960

Simenon, président, livre un palmarès sans faille. « La Dolce Vita » de Fellini annonce les Golden sixties alors que “L’Avventura ” d’Antonioni préfigure l’après Golden Sixties. Le néo-réalisme appartient désormais au passé. Viva Italia!

« La Dolce Vita » de Fellini

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1961

Cocktails, réceptions fastueuses, stars, strass, bousculades, starlettes, la recette cannoise est bien au point. On n’y va plus pour voir mais pour être vu. Les films? Bof! On coupe la Palme en deux entre « Viridiana » (Buñuel) et « Une aussi longue absence » (Colpi).

« Viridiana » de Buñuel

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1962

« Parole donnée » du Brésilien Duarte est palmé par le jury qui compte en son sein le vilain critique exclu à vie. Truffaut est content, il ne voit que des films d’auteur: Buñuel, Bresson, Antonioni. Et le décolleté de Nathalie Wood.

« Parole donnée » d'Anselmo Duarte

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1963

Un grand cru, Hitchcok est accompagné de Tippi Hedren et de ses « Oiseaux », Fellini est compté « Huit et demi », « To kill a Mockinbird » est le meilleur Mulligan. Et la Palme d’or va au « Guépard » de Visconti. Avec la féline Claudia. Qui dit mieux?

« Le Guépard » de Luchino Visconti

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1964

La sélection n’est pas à la hauteur du président Fritz Lang, même si la Palme va aux « Parapluies de Cherbourg ». L’événement se déroule à la semaine de la critique qui révèle Glauber Rocha et Bertolucci.

« Les parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy

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1965

Gina est toujours là, mais les pulpeuses Italiennes cèdent la vedette aux faméliques britonnes. Sean Connery est la sensation du festival et Charlotte Rampling, la sensationnelle de « The Knack », Palme d’or.

« The Knack » de Richard Lester

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1966

Le festival chante Chabadabada. Encore une fois Chabadabada. « Une Homme et une Femme » et une Palme d’or pour Deauville. Interdite par la censure française, “La Religieuse” de Rivette représente la France sous la pression.

« Une Homme et une Femme » de Claude Lelouch

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1967

Des stars en veux-tu en voilà: Bardot, Jerry Lewis et l’infatigable Gina Lollobrigida (toujours au “91.54.92”?). Pour la Palme d’or, il n'y a pas photo, c'est « Blow Up » d’Antonioni. Le Festival est en pleine santé.

« Blow Up » de Michelangelo Antonioni

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1968

Les projections n’étant plus assurées en raison des circonstances, la direction interrompt le Festival. « Comment allez voir des films quand le sang coule à Paris? » vociférait Godard. C’est donc moins grave quand il coule ailleurs?

Jean-Luc Godard (crédit: DR)

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1969

Année érotique? Non, psychédélique, voire anarchiste. Beaucoup de films remettent en cause la société: « Easy Rider », « Adalen 31 », « Z » de Costa-Gavras, « Ma nuit chez Maud » de Rohmer. Lindsay Anderson l’emporte avec « If ».

« Easy Rider » de Dennis Hopper

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1970

La Quinzaine des réalisateurs fait la guerre à la compétition officielle qui compte pas moins de trente films dont « M.A.S.H. », Palme d’or. Mastroianni reçoit le prix d’interprétation masculine. Il le mérite chaque année.

« M.A.S.H. » de Robert Altman

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1971

Le jury préfère les anciens, Losey (Le Messager, Palme d’or) et Visconti (Mort à Venise, prix spécial) aux nouveaux Forman (Taking off) et Schatzberg (Panic in Needle Park). L’inoubliable «  Johnny got his gun » n’est pas oublié.

«  Johnny got his gun » de Dalton Trumbo

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1972

Palmarès à gauche, toutes. Double Palme pour « L’affaire Mattei » de Rosi et « La Classe ouvrière va au paradis » d’Elio Petri. Il est vrai que l’invité d’honneur du festival s’appelle Marx. Groucho Marx.

« La Classe ouvrière va au paradis » d’Elio Petri

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1973

« La grande Bouffe » d’un Marco Ferreri lucidement obscène fait un scandale historique. Pas de prix au palmarès mais un triomphe public. Davantage que les Palmes d’or: « L’Epouvantail » de Jerry Schatzberg et « La Méprise » d’Alan Bridges.

« La grande Bouffe » de Marco Ferreri

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1974

Que des grands noms dans la sélection officielle: Russel, Resnais, Altman, Pasolini, mais tous en méforme. Il y a bien Fellini et son « Amarcord » mais hors compet’. Coppola s'impose naturellement avec « The Conversation ».

« The Conversation » de Francis Ford Coppola

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1975

André Delvaux et les autres membres du jury font entrer un pays en voie de développement au palmarès : « Chronique des années de braise » de l’Algérien Mohamed Lakhdar Hamina, Palme d'or. Gina n’est pas là.

« Chronique des années de braise » de Mohamed Lakhdar Hamina

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1976

Gene Kelly, Fred Astaire, Johnny Weissmuller, Cary Grant et Cyd Charisse ressuscitent Hollywood sur Croisette. Un « Taxi driver » les attend au bas des marches. Martin Scorsese, Palme d’or. Robert DeNiro superstar.

« Taxi driver » de Martin Scorsese

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1977

Nouvelle lutte fratricide entre Italiens. « Padre Padrone » des Taviani souffle la Palme à « Une journée particulière » de Scola. Sévèrement attaqué pour son palmarès, Rossellini, président du jury, meurt cinq jours après les délibérations.

« Padre Padrone » des frères Taviani

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1978

Rebelote pour les Italiens, Palme pour « L’Arbre aux sabots » d’Olmi. La Caméra d’or est inventée pour récompenser le premier film d’un metteur en scène. Elle ne sera décernée que l’année suivante.

« L’Arbre aux sabots » d’Ermanno Olmi

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1979

La Palme d’or est belge, celle du court métrage pour « Harpya » de Raoul Servais. Celle du long métrage est partagée, une fois de plus. Entre « Apocalypse Now » de Coppola (deuxième Palme) et « Le Tambour » de Schlöndorff.

« Le Tambour » de Volker Schlöndorff

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1980

Le président du festival est un peu sourd, on lui avait demandé de téléphoner à Douglas Sirk pour présider le jury, il appellera Kirk Douglas. Résultat, Akira Kurosawa (Kagemusha) partagera sa Palme avec Bob Fosse (All that Jazz).

« Kagemusha » d'Akira Kurosawa

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1981

La Palme d’or soutient Solidarnosc, cinématographiquement incarné dans « L’Homme de Fer » de Wajda. Isabelle Adjani fait de deux films « Quartet » d'Ivory et « Possession » de Zulawski, un seul prix d’interprétation très féminine.

« L’Homme de Fer » de Wajda

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1982

Les Allemands sont impressionnants, « Fitzcarraldo » de Herzog et « Hammett » de Wenders. Mais la Palme est doublement militante « Missing » de Costa-Gavras dénonce la participation américaine au coup d’Etat au Chili et « Yol » fut dirigé par le Turc Yilmaz Guney depuis sa geôle.

« Missing » de Costa-Gavras

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1983

Le festival déménage. Le  « Bunker » fait son entrée dans le vocabulaire cannois à côté du Palais-Croisette, du Blue Bar, du petit Carlton, du PMU (le bistrot des Belges), etc. Shohei Imamura retourne au Japon avec la Palme pour « La Ballade de Narayama ».

« La Ballade de Narayama » de Shohei Imamura

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1984

Triomphe total pour Wim Wenders. « Paris, Texas » est Palme d’or, Nastassja Kinski est lumineuse et le copain Jarmusch est Caméra d’or pour « Stranger than Paradise » tourné avec de la pellicule donnée par... Wenders.

« Paris, Texas » de Wim Wenders

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1985

Le festival est une institution où l’événementiel supplante désormais l’essentiel. Heureusement, Milos Forman, président du jury, retrouve son âme slave en couronnant « Papa est en voyage d’affaires » du Yougoslave Emir Kusturica.

« Papa est en voyage d’affaires » d'Emir Kusturica

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1986

Cannes est plus que jamais la grand-messe du cinéma. « Mission », très contesté, de Roland Joffé est Palme d ’or. « Thérèse » de Cavalier convertit le public. Sans parler du “Le Sacrifice” de Tarkovsky. Gina est-elle encore la bienvenue à la grand-messe du cinéma ?

« Mission » de Roland Joffé

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1987

40e anniversaire et 20 ans que la France n’a plus gagné. On jette la Palme à Pialat pour son plus mauvais film « Sous le soleil  de Satan ». Au sommet de son art, Wenders s’envole avec « Les Ailes du désir ».

« Sous le soleil  de Satan » de Maurice Pialat

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1988

Festival et public sont au bord du divorce. La critique assassine « Le grand Bleu », les spectateurs lui font un triomphe, voire carrément un phénomène de société. La Palme part pour le Danemark avec « Pelle le conquérant » de Bille August.

« Pelle le conquérant » de Bille August

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1989

La nouvelle génération est arrivée. Sorderberg, Palme d’or dès son premier film « Sex, Lies & Videotapes », Tornatore entre dans tous les cœurs avec « Cinema Paradiso », Kusturica signe son chef-d’œuvre: « Le Temps des gitans ».

« Sex, Lies & Videotapes » de Steven Sorderberg

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1990

On garde le cap (d’Antibes où logent les invités de prestige) avec la Palme à David Lynch pour « Sailor & Lula ». Delon se balade avec un pin’s de quatre lettres en diam’s: « star ». Pauvre homme.

« Sailor & Lula » de David Lynch

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1991

Jaco reçoit une Camera d'or et devient un héros. Les Coen sont palmés pour « Barton Fink », avec K comme dans Kafka. J'ai vu Gina Lollobrigida au balcon (si, si) de sa suite du Majestic. Inlassablement, je fais le 91.54.92. Aucune réponse.

« Barton Fink » des frères Cohen

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1992

Affiche du 45e Festival, Marlène Dietrich, meurt le jour de l’ouverture. Quel sens du timing! Animé des « Meilleures intentions », le jury de Depardieu palme une deuxième fois Bille August. Tout le monde s'en fout. On ne parle que d'un film belge: « C’est arrivé près de chez vous ».

« C’est arrivé près de chez vous » de Rémy Belvaux et André Bonzel

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1993

Il pleut des Palmes « The Piano » de Jane Campion et  « Adieu, ma concubine » de Chen Kaige. Des pierres aussi (Raining Stones). Et cela ne fait pas “Beaucoup de bruit pour rien”. Ken et Emma sont comme Roméo et Juliette.

« The Piano » de Jane Campion

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1994

Une Palme pulpeuse (et Gina qui n’est pas là). Si le soleil est trompeur, «Pulp Fiction »  aussi. Chacun écrit dans son “Jounal intime”: acheter une Vespa. Et apprendre le mandarin car Zhang Yimou - Gong Li, c’est fini.

«Pulp Fiction » de Quentin Tarantino

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1995

Les quatre derniers films de la compétition sont « La Haine », « Ed Wood », « Underground » et « Dead man ». Jamais vu un sprint pareil. Kusturica en sort vainqueur. Tout le monde applaudit sauf Theo Angelopoulos qui avait vendu la Palme avant de l’avoir gagnée.

« Underground » de Kusturica

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1996

« Secrets et mensonges » pour Mike Leigh. Auteuil et Duquenne pour un prix interprétation (Le huitième jour) . Emotion et silence pendant « Breaking the Waves ». Liv et Tyler sur toutes les couvertures. Au loin s’en vont les nuages vers le 50e anniversaire.

Pascal Duquenne et Daniel Auteuil, héros du « 8e jour »

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1997

Ingmar Bergman remporte la Palme des Palmes, Imamura et Kiarostami se partagent celle qui reste, elle a un goût d'anguille et de cerise. Alors que Chevrolet, Cadillac et autres Pontiac vintage conduisent leurs stars à la première de « L.A. Confidential »; Manuel Poirier invente le western breton, le road movie à pied avec Sergi Lopez.

« le goût de la cerise » de Abbas Kiarostami

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1998

Sur l'écran de la salle Debussy, un homme marche le long d'une route déserte. Un téléphone sonne. Tout le monde fouille ses poches, son sac. C'était le portable du marcheur de « Festen ». A part cela, la vie est belle pour Roberto Benigni, rêvée pour Natacha Régnier. Théo Angelopoulos a enfin sa Palme (L'éternité et un jour). Il paraît qu'il dort avec.

« L'éternité et un jour » de Théo Angelopoulos

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1999

Neuf mots du président du jury, David Cronenberg : Palme d'or: « Rosetta » de Luc et Jean-Pierre Dardenne. Emilie Dequenne, prix d'interprétation en prime. On a gagné. Olé, olé, olé! Pedro Almodovar cauchemarde, Caramba, encore manqué malgré « Tout sur mère ». David Lynch s'éloigne à l'horizon , assis sur une tondeuse à gazon.

« Rosetta » de Luc et Jean-Pierre Dardenne

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2000

Lars von Trier la tient enfin, elle s'appelle « Dancer in the dark », tourné avec 100 caméras + Bjork. Mais les chefs-d’œuvre sont « In the mood for love » et « Tigre et dragon ». C'est au far east que cela se passe. Dans le palais des festivals aussi où Gilles Jacob commence à passer le relais à Thierry Frémaux.

« Dancer in the dark » de Lars von Trier

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2001

Coppola ajoute 53 minutes à « Apocalypse Now ». On craint pour le film qui suit. De guerre aussi: « No Man's Land ».  Danis Tanovic, une révélation qui attend – toujours - sa confirmation. Moretti bouleverse avec « La chambre du fils », Lynch hypnotise avec « Mulholland drive ».

« La chambre du fils » de Nino Moretti

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2002

Après « Le miroir » de Bergman, voilà le Mirwart d'Olivier Gourmet. Ce « Fils » de Wallonie est sacré meilleur acteur grâce aux Dardenne. « Le Pianiste » de Polanski emporte la première manche de son grand chelem: Palme - César – Oscar. Oubliée Gina, il n'y en a plus que pour Monica. Irréversible, semble-t-il.

« Le pianiste » de Roman Polanski

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2003

« Fanfan la tulipe », nouvelle version en gala d'ouverture ». Gina manque au générique. C'est pas le seul manque. Blier manque son film, Ruiz aussi, Téchiné itou, Haneke également. Gallo filme son nombril et Van Sant un « Eléphant » sous un palmier. C'est l'année sans. Sauf pour Denys Arcand et ses « Invasions barbares ».

« Invasions barbares » de Denys Arcand

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2004

Tapis rouge et jour de gloire pour Max Naveaux, Jacques Hardy et Jean-Jacques Rousseau, trois Ed Wood wallons, hors compétition. Copie arrivera, arrivera pas? « 2046 » de Wong Kar-wai est le plus grand suspense de l'histoire du festival. Avec « Fahrenheit 9/11 », Michael Moore emporte la Palme et Benoît Poelvoorde les secrets de la délibération.

« Fahrenheit 9/11 » de Michael Moore

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2005

C'est le rapport participation – récompense le plus élevé de l'histoire du festival : trois films, quatre prix dont deux Palmes. Luc et Jean-Pierre Dardenne sont plus que jamais « L'Enfant » de Cannes. Un film triomphe sur la Croisette, il dure trois secondes : « Le sein de Sophie Marceau ».

« L'Enfant » de Luc et Jean-Pierre Dardenne

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2006

Il est venu treize fois, sans jamais toucher le palmier. « Le vent se lève » et le jury aussi pour Ken Loach. Combien de fois Almodovar devrait-il venir? « Volver » était favori, « Babel » aussi. « Marie-Antoinette » a de nouveau perdu la tête et les « Indigènes » la relèvent sur l'air des tirailleurs sénégalais.

« Le vent se lève » de Ken Loach

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2007

Pour ses 60 ans, Cannes s'offre un...film : « Chacun son cinéma ». 35 réalisateurs réalisent un court métrage de 3 minutes. Il s'offre aussi du sang neuf, 13 nouveaux noms en Compétition. Transfusion réussie « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », la Palme pour un jeune Roumain Cristian Mungiu. Marjane Satrapi (Persepolis) et Fatih Akin (De l'autre côté ) sont sur orbite.

« 4 mois, 3 semaines, 2 jours », de Roumain Cristian Mungiu

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2008

Les Dardenne (Le silence de Lorna) sont en Compétition et la nouvelle génération belge déboule à la Quinzaine et à la Semaine de la Critique. L'« Eldorado » de Bouli et « Eldorado », Lafosse et son « Elève libre », Christophe Van Rompaey en route pour « Moscow Belgium ». Abel & Gordon dansent la « Rumba » alors qu'en Compétition, on « danse avec Bashir ». Laurent Cantet obtient la Palme avec « Entre les murs », c'est classe!

« Entre les murs » de Laurent Cantet

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2009

13 ans de silence depuis « le 8eme jour », Jaco Van Dormael est devenu « Mister Nobody » à Cannes, la déception est immense. On fait un fait un mauvais procès à Isabelle Huppert qui Palme « le Ruban Blanc » de son réalisateur Michael Haneke. Ken Loach signe une comédie chaleureuse, « Looking for Eric », et Lars von Trier une comédie involontaire, « Anti-christ ». Félix Van Groeningen se charge du scandale en défilant en vélo et à poil pour sa « Merditude des choses ».

« le Ruban Blanc » de Michael Haneke

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2010

S'il existe des crus exceptionnels, il faut bien une année pourrie de temps en temps. La Palme « Oncle Bonmee celui qui... » d'Apichatpong Weerasethakul est recommandée comme somnifère. Il y avait pourtant « Des Hommes et des dieux », « Poetry », « La Princesse de Montpensier ». Vivement « Another Year » conclut Mike Leigh.

« Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois

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2011

Ça roule pour les Dardenne, « Le gamin au vélo » remporte le « grand prix » , la médaille d'argent du palmarès. Ça fonce pour Nicolas Winding Refn et Ryan Gosling dans « Drive ». Que fait la « Polisse » de Maïwenn? Attention au « Tree of Life » de Terrence Malick, une Palme est vite arrivée. D'ailleurs, tout peut arriver à Cannes, même Jean Dujardin, sacré « The Artist » of the year.

« Tree of Life » de Terrence Malick

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2012

Cannes découvre Matthias Schoenaerts et en a les jambes coupées. Comme Marion Cotillard dans « De rouille et d'os ». C'est le cœur serré qu'on quitte « Amour ». Le jury de Moretti ne passe pas à côté de la Palme, la deuxième pour Haneke. S'il existait la Palme des fêtes, elle n’aurait pas échappé à celle du « Grand soir » de Kervern et Delépine, avec Dupontel et Poelvoorde en punk à chien. Le jury « Un certain regard » prime aussi Emilie Dequenne, « A perdre la raison » dans le Lafosse.

« Amour » de Michael Haneke

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2013

Spielberg président. On a mis les petits plats dans les grands. Le meilleur des Coen (« Inside Llewyn Davis »). Un Michael Douglas virtuose («  Behind the Candelabra » de Soderbergh), Payne dans le « Nebraska », à la frontière du road movie et de la comédie. « Le passé » de Farhadi et « La Grande Bellezza » de Sorrentino enchantent la Croisette. Il y en avait des plans B, mais Spielberg et son jury ne se dérobent pas devant l'oeuvre la plus puissante et dérangeante : « La vie d'Adèle » de Kechiche.

« La vie d'Adèle » de Kechiche

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2014

Trop présentes sur les affiches, trop absentes derrière la caméra; Cannes a un problème avec les femmes. Cette fois, elles dominent la sélection : ouvrières dans « Deux jours, une nuit,  « Mommy » chez Dolan, « Captives » chez Egoyan, médium dans « Still the water », lapidée dans « Timbuktu », intimes dans « Sils Maria » . C'est pourtant un homme Nuri Bilge Ceylan qui l'emporte avec « Winter Sleep ».

« Winter Sleep » de Nuri Bilge Ceylan

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2015

Les films les plus applaudis, « Mia Madre » de Nanni Moretti et « Youth » de Paolo Sorrentino, rentrent bredouilles. Audiard déçoit mais gagne avec « Dheepan » . Un palmarès complètement tamoul et le plus beau jour dans la vie de Vincent Lindon, prix d'interprétation selon « La loi du marché ». « Le tout nouveau testament » est plébiscité à la Quinzaine, Jaco Van Dormael est sur un nuage.

« Dheepan » d'Audiard

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2016

« Paterson » de Jarmusch, « Elle » de Verhoeven, « Toni Erdmann » , « Aquarius » étaient les meilleurs films de la 69ème édition. La preuve? Ils n'étaient pas au palmarès. George Miller et son jury ont inventé l’anti-palmarès. Comme il se doit Ken Loach se tient aux côtés des laissés-pour-compte avec sa deuxième Palme pour « Moi, Daniel Blake »

« Paterson » de Jarmusch

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2017

Les années « anniversaire » sont elles maudites ? La 70e a déçu comme d'hab' mais le jury d'Almodovar a bien travaillé. Les meilleurs films sont au palmarès : « Loveless » de Zvyaginstev, « 120 battements par minute » de Campillo, « The Killing of a Sacred Deer » de Lanthimos, « Les Proies » de Sofia Coppola, « The Square » de Ostlund (Palme). Dans le bon ordre ? Là, ça se discute et dieu qu'on aime cela.

Photo : Philippe Lopez/AFP

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2018

Hirokazu Kore-Eda fait l'unanimité. Cela ne veut pas dire que tout le monde aurait attribué la Palme d'or a « Une affaire de famille » mais il n'y avait personne pour dire que le prix attribué au cinéaste japonais était usurpé. « Girl » de Lukas Dhont fait aussi l'unanimité et décroche la Caméra d'or, c'est un film dont on sort transformé.

Photo : © 2018 Fuji television network/Gaga corporation/Aoi pro. inc. all rights reserved

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2019

Le bras de fer avec Netflix en 2017, avec la presse en 2018 ; le festival a retenu la leçon en 2019. Il concentre sa communication sur la Sélection officielle en créant le suspense Taranti-Yes ou Taranti-No ? Huitième sélection consécutive en compétition pour les Dardenne avec « Le jeune Ahmed ». Seul Ken Loach, en compet' aussi, a fait mieux.

Photo : Sony Pictures

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2020

Pour la première fois depuis 1968, le 73e édition ne peut avoir lieu en raison de la crise du Covid-19. Thierry Frémaux imagine dès lors un label « Cannes 2020 » pour les 56 longs métrages qui auraient dû faire partie de la sélection officielle. Dont un certain « Drunk » de Thomas Vinterberg, film symbole de la vie en temps de pandémie, qui décrochera l’Oscar et le César du meilleur film étranger et qui triomphera aux European Film Awards.

Photo : Henrik-Ohsten

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2021

La pandémie oblige le festival de se décaler de mai à juillet, avec pass sanitaire ou tests PCR obligatoires pour accéder au Palais des Festivals. Frémaux concocte une sélection maousse costaude de plus de 100 longs métrages. Spike Lee décerne un « genre » de Palme d’or à Julia Ducournau pour « Titane », tandis que le public découvre la Norvégienne Renate Reinsve, magique dans « Julie (en 12 chapitres) » de Joachim Trier.

Photo : Oslo Production

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2022

En 2002, pour son 75e anniversaire, le festival retrouve ses dates printanières du mois de mai, marquant un quasi retour à la normale pour la grande famille du 7e Art après deux années de pandémie. Le président du jury Vincent Lindon départagera 21 films en Compétition, dont trois films belges - un record absolu! -: Tori et Lokita des frères Dardenne, Close de Lukas Dhont et Le otto montagne de Felix Van Groeningen.

Photo : Britta Pedersen/DPA-Zentralbild

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2023

Président du jury du 76e Festival de Cannes, le Suédois Ruben Östlund a remis la Palme d'or à l'implaccable "Anatomie d'une chute" de Justine Triet, qui devient la troisième femme à s'imposer après Julia Ducournau ("Titane") et Jane Campion ("La Leçon de piano"). Autrice d'un discours très engagé, dénonçant l'imposition de la réforme des retraites et les politiques néo-libérales du gouvernement, la Française n'a pas reçu les félicitations du président Macron…

Photo : Les films Pelleas-Les films de Pierre.